7 juin 2012

K comme kyrielle



Kyrielle, d'après le Petit Larousse Illustré 2006 : n.f. (de Kyrie). Longue suite ininterrompue.



Réveillée depuis 4h20 du matin. Contempler le plafond dans le noir avec des kyrielles de mots en farandole qui s'agitent dans mon crâne de batracien.
Autant se lever et écrire...

D'abord, se faire un thé. Observer les feuilles aiguilles du kukicha. Elles tombent en pluie de la cuillère de bambou dans la boule à thé en silicone bleu. Régler le timer. Quand le bip-bip amical retentit, verser le liquide dans mon bol vert du Japon. Celui taché par la théine, incrusté dans l'émail tellement je l'utilise. Des marques d'amour et de respect.

Nourrir le lapin. Régler comme du papier à musique, la bestiole ! Dès qu'elle me voit, elle attend sa pitance et une gratouille sur le museau. Opération réussie sans me faire arracher une phalange. C'est un lapin vorpale.
Il y a des risques.

Toujours, dans ma tête, les mots s'agitent, s'animent, dansent et s'accouplent en phrases bâtardes, tordues. A force de les laisser dans leur chaos allègre, de les observer, comme les feuilles du thé, je discerne des formes, des récurrences. Les phrases me paraissent soudain sibyllines. Elle s'enchaînent, une suite ininterrompue.

Une kyrielle jolie, structurée.
Parfois une spirale, parfois, quelques aller-retour, un flash-back. Parfois un ralenti quand elles s'allongent en circonlocutions compliquées. Parfois une accélération. Des phrases courtes, puis juste des mots mitraillettes. Je fais confiance, je suis le mouvement.



Et cette longue kyrielle colorée, joyeuse comme des lampions flottants sur une rivière pour un matsuri d'été, amène dans son sillage, mon histoire. Le récit se déplie, se déroule, suit le flot. La narration s'emmêle, fluide. Tout me paraît facile. J'oublie les heures à chercher de la documentation. J'oublie les heures de cogitation à agencer des pièces d'un puzzle qui refusent obstinément de s'emboîter. Des heures à contempler les trous béants du dit puzzle en cherchant à les glisser à la périphérie, pour ne pas nuire au tableau.
J'oublie les digressions, j'oublie le casse-tête de modéliser dans ma modeste cervelle un champs des possibles infini. Quantique. Des milliers d'arbres immenses avec autant de racines entrelacées que de branches enchevêtrées.

J'oublie les angoisses fébriles, l'envie dévorante.

Moi aussi, je suis le flot de la kyrielle de mots. Elle me guide, amicale, lumineuse, nourricière.


La journée commence bien !

Le projet Japonisme est en collaboration avec mes supers copines Anne et Viny.

3 commentaires:

  1. Oui!!! Elle commence même très bien!
    Pour moi, tes "lanternes" "lampions",
    sont vraiment lumineuses et joliment colorées!
    Tes mots, découlent, suivent gaiement et ton
    plaisir se ressent! C'est vraiment joli.

    Que disent tes grenouilles de la prédominance orange?
    Sais-tu que de ton texte, ressort de la musique?
    Si,si, écoute ♫♪♪

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    Moi,j'aime :)
    ✽ ✽ ✽

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  2. Merciii pour ton commentaire tout doux et tout en poésie :)

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Marianne