13 février 2015

Noyée dans les mots


En ce moment, mon peu d'énergie est tout entière consacrée à la relecture à voix haute de mon premier manuscrit. Je relis et relis encore, corrige les fautes, les erreurs de cohérence, améliore le texte pour qu'il coule clair et fluide.
Un travail à la fois fastidieux et laborieux.
Le temps de quelques heures, je mets de côté mes angoisses et mes doutes et focalise tout mon cerveau de grenouille sur des pages et des pages noircies.



Je n'arrive plus à tenir mon blog, malgré les nombreux sujets d'articles que j'ai envie de traiter et partager avec vous. Je ne sors plus faire d'escapades photographiques.

Je me noie dans les mots, et une fois que j'émerge, je me noie dans les craintes et les expectatives.
Mon roman est un gros pavé, plus de 800 000 caractères. Ce n'est que le premier tome d'une trilogie. Même si j'ai déjà attaqué le second, la masse des mots tend à me dépasser, m'écraser. Je ferme les yeux, refuse de regarder le chemin qui reste à parcourir et me concentre sur l'objectif à venir : achever cette dernière relecture et envoyer mon manuscrit à des maisons d'éditions.



Je ne suis pas naïve.
Je connais les difficultés pour transformé un manuscrit en « vrai » livre. Pour l'instant, je tente de limiter mes efforts à la tache immédiate.

Souvent, cependant, je me noie.
Je délaisse tout ce qui n'est pas ce foutu roman.
Dans ma tête, les mots-cailloux s'entrechoquent et s'usent. Se polissent sous le regard. Certains apparaissent soudain étranges et superflus, d'autres prennent leur place et leur sens.
Autour de moi, le poids écrasant de l'eau, lourde et insaisissable.

D'ici le printemps, j'espère, je respirerai à nouveau l'oxygène, les étoiles, les nuages et la sève. Mes poumons se gonfleront d'inspiration et d'espace.
L'apnée ne dure qu'un temps.


Les photos ont été prises en décembre dernier, sur la plage à Nice, à la tombée de la nuit. 

5 commentaires:

  1. Et elles sont belles, laissant entrevoir un immense ciel bleu prommeteur! T'inquiètes "grenouille" ... Le printemps n'est plus très loin! Bisous ✿

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  2. La plage blanche est terrifiante, mais la page noircie l'est encore plus... Comme tu le dis, les mots sont là, attendent d'être polis. Mais c'est un travail fastidieux et très intime.
    Quoi qu'il arrive, je crois en toi et en ce que tu peux écrire. Je te souhaite tout le courage du monde pour terminer ta relecture et faire face aux maisons d'édition.
    Et surtout, j'espère te voir bientôt.
    Bisous !

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  3. C'est très courageux ce que tu fais et je te soutiens à 100% ! Je rêve aussi d'écrire un manuscrit mais pour l'instant je n'ai ni le temps, ni l'esprit assez posé pour ça...Ca viendra peut être :) et je pense qu'à ce moment là je serais dans le même état que toi.

    Je souhaites que ton manuscrit devienne un livre. Et tu as éveillé ma curiosité pour le lire :)

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    1. Merci pour tes encouragements.

      "Quand il envoie son roman par la poste, chaque romancier inconnu a une chance sur 6000 d'être publié, soit 0,016% de pouvoir débuter sa carrière." selon cet article : http://www.cedricsalmon.fr/2012/08/faire-editer-son-premier-roman.html

      Tout est difficile : l'écriture, la correction, la re-correction, la rererere-correction et l'envoi à l'éditeur qui tient du parcours du combattant. Les statistiques ne sont pas motivantes mais j'ai au moins la certitude de me dire que je fais de mon mieux.

      Une chose est certaine, je crois que quand on termine un manuscrit dont on est fier et qu'on souhaite partager, la peur de l'échec est moins grande que le désir d'être lu et d'aller jusqu'au bout.
      Perso, aller jusqu'au bout signifie aussi que j'aurai l'esprit libre pour passer à autre chose :) (genre, par exemple, continuer le tome 2 !)

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    2. Comme tu dis, le principal (je pense) c'est d’être contente et satisfaite de ce que tu as écrit. Evidement on aimerai que ça marche aussi, mais je pense que déjà créer quelque chose et en être content, c'est super important et ça permet de continuer.
      On y croit !

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Marianne