En ce dernier jour du mois de février, je poste enfin ma contribution au défi Nuancier. Le temps était peu propice aux photos d'extérieur. La rareté de l'orange, mis à part le mobilier urbain et la signalétique, m'a entraîné dans une chasse frustrante. Heureusement, mon petit séjour à la campagne a résolu mon dilemme !
28 février 2011
27 février 2011
Photo 52 : en hauteur !
Cette semaine, la campagne vallonnée de Charente Maritime dans le petit village de Romegoux se contemple les yeux au ciel et les pieds dans la gadoue. Dans la ligne de mire, "en hauteur" qui se décline dans les arbres, les lignes à hautes tensions, les toits des maisons, les tuiles des murets...
Mon choix, très industriel : un pylône élancé, gracieux, un totem technologique qui domine un fond de vallée humide.
Données Exif :
ISO: 80
Exposition: 1/125 s
Ouverture: 11.0
Longueur focale: 11.4mm
En hauteur |
En hauteur
Là-haut, les nuages s'inclinent
Ils tendent leurs longs doigts de coton
Vers la lourde terre chagrine,
Vers l'inaccessible vallon
La pente molle donne le vertige
Verts et bleus dans les sillons,
Argents, reflet d'une eau lige
Aux algues et tourbillons
Chat perché et nuages penchés
Un jour de gris dans la vallée
Nuages perchés et chats penchés
Quand se pointe la nuit étoilée
Encore un effort pour se tendre
Effleurer d'un bout d'une aile
La tourterelle couleur cendre
Avant que la pluie ne s'emmêle
Un Funambule ludique, sur un fil électrique
Un acrobate spasmodique, des poteaux téléphoniques
Quand le ciel trouble se morfond
Il entame la dernière danse
Et ses membres humides de tension
Se grisent et brouillent la balance
Enfin le nuage se délite
Se transcende en une bruine
Adieu aux cieux statiques,
Qui en hauteur ruminent
Chat perché et nuages penchés
Un jour de gris dans la vallée
Nuages perchés et chats penchés
Quand se pointe la nuit étoilée
23 février 2011
Ghost Hound : science sans conscience...
L'abondance de séries d'animation japonaises rend parfois le suivi des nouveautés acrobatique. J'ai tendance à stocker les titres qui m'attirent, quitte à les regarder plus tard, parfois, beaucoup plus tard. En ce début d'année, j'ai enfin visionner Ghost Hound, sorti à l'automne 2007. Et quelle claque...
Voyage astral
L'histoire se concentre sur trois lycéens. Liés par une étrange capacité de projection astrale, ils deviennent amis.
Taro souffre d'un traumatisme profond : onze ans plutôt, lors d'un kidnapping, sa soeur est décédée dans des conditions horribles. Après le drame, le père de Makoto, un de ses camarades, se suicide en se tranchant la gorge. Les deux fait divers laissent leur empreinte dans cette petite communauté campagnarde du nord de Kyushu.
L'arrivée d'un nouvel élève, Masayuki, curieux comme un chat, donne l'impulsion aux deux adolescents pour tenter de comprendre les mystères de leur passé. Animé chacun par des motivations intimes, les jeunes se lancent dans une quête quasi obsessionnelle de la vérité.
Dans cette bourgade tranquille, au creux des montagnes sacrées, les contrastes entre tradition et modernité sont exacerbés. Une entreprise de biotechnologie qui expérimente au mépris de toute déontologie cohabite avec des activités ancestrales comme celles de la famille de Taro, éleveur de Saké.
Les cultes locaux gardent encore de la vigueur avec la grand-mère de Matoko, prêtresse d'un culte sectaire jadis très influent. Dans un autre temple, accroché au flanc de la montagne, vit une enfant aux yeux grands ouvert sur l'invisible...
Et, enfin, il y a l'ombre du barrage en amont. Une partie de la vallée a été engloutie, là où se trouvait un hôpital. Un lieu abandonné, à demi enseveli sous les limons. Des boues agitées d'esprit qui ne devraient pas agir sur notre réalité...
Ces créatures que les adolescents "voient" quand, endormis, ils glissent hors de leur enveloppe charnelle et accèdent au monde des esprits, une dimension parallèle qui se superpose à la notre. Ils supputent que c'est là, dans cette autre réalité, qu'ils trouveront des réponses. Mais l'impact de leur actions dépasse leur investigations, bientôt d'autres forces se mettent en branlent.
Pour le plaisir des yeux et des oreilles
Produit pour par le studio IG pour fêter son 20ème anniversaire, Ghost Hound est une série qui demande un effort intellectuel certain.
Cet ovni, ce bijoux étrange demande de l'attention, de la concentration. D'ailleurs, il suffit de regarder les noms du staff pour connaître le niveau de qualité : à la conception, Shirow Masamune, à la réalisation Nakamura Ryûtarô et au scénario Konaka Chiaki.
Trois noms dont le talent sonne comme des douces promesses, un éveil pour les esprits assoupis par la mollesse et la médiocrité. Et mes attentes ont été comblées. Sciences et spiritualité se mêlent, s'interrogent et se confrontent dans un scénario construite méticuleusement. Peu à peu, on découvre l'ampleur des dégâts, les personnages secondaires apportent des touches de plus en plus complexes.
Attention, Ghost Hound n'est pas une série facile. Les dialogues sont ardus avec des concepts scientifiques qui demandent parfois de faire quelques recherches. Le rythme est lent – mais sans longueur – avec une mise en place du scénario. Ghost Hound se mérite. Fan de SF, de cyber-punk mais aussi de chroniques quotidiennes, de tranche de vie contemplative, j'ai trouvé tout les éléments qui me touchent et mettent ma cervelle de batracien en ébullition.
Le cara-design, très neutre est compensé par une animation de qualité, pas démonstrative, mais efficace. Niveau visuel, l'anime est de bonne facture sans être extraordinaire.
Le design, les couleurs et la qualité du décor concourent à donner un aspect passe-partout. Comme si l'image venait après les mots, après le récit et surtout, après les bruits. Une neutralité volontaire pour mieux surprendre à vos oreilles !
Le travail de la bande son est juste incroyable. Je ne parle par de la musique, sympa sans être extraordinaire, mais bien des bruitages, des effets sonores qui contribuent à une impression de lourdeur, de pression. L'ambiance de certaine scène ne tient parfois qu'à des petites modification subtiles dans la bande son. Elle entretient un niveau d'angoisse latent.
Ghost Hound : générique
Ghost Hound est une série déroutante. On ressent la claustrophobie d'une monde sous marin écrasé sous la pression de l'eau, cette même sensation que l'on peut avoir dans une forêt trop veille, quand les arbres sont trop hauts, trop proches et masquent le ciel. Psychanalyse et spiritualité se mêlent dans des théories séduisantes, qui associées à la froideur des neuro-sciences conduisent des humains à jouer à Dieu. Nos trois adolescents se débattent avec leur héritage de névroses mais aussi d'amour. Et le titre du dernier épisode, "passage" donne le ton initiatique de la quête.
Un anime d'excellente qualité qui s'adresse à un public restreint, mais qui ne fait aucune concession. Pour mon plus grand plaisir !
19 février 2011
La grenouille se met au vert !
J'abandonne Paris, moustachu et lapin pour passer quelques jours en Charente-Maritime. Peintures et couleurs m'attendent pour le stage d'expression libre à l'atelier de la Cabane. La semaine sera probablement créative et libératrice, d'autant que je pars en compagnie de mademoiselle Viny.
Et puis, là bas, il y a mon chêne préféré.
Des cieux à porté de main et d'objectif.
Et surtout, un horizon sans maison ni immeuble.
Une respiration.
Et puis, là bas, il y a mon chêne préféré.
Des cieux à porté de main et d'objectif.
Et surtout, un horizon sans maison ni immeuble.
Une respiration.
Pour vous faire patienter, un peu de vert bitume collecté sur les tombes du Père Lachaise...
18 février 2011
Photo 52 : Texture
Mercredi, je suis aller me balader au cimetière du Père Lachaise. Pas longtemps, une petite demi heure. Juste le temps de profiter du soleil agonisant sur les tombes et les mausolées. Juste de le temps d'avoir les mains glacées et les yeux brûlants...
Le thème de la semaine du Projet Photo 52 "texture" ressemblait à une invitation à me mettre à genoux, tacher de mousse et de lichen mon pantalon, crotter mes bottes avec de la boue consacrée...
Données exif :
ISO: 200
Exposition: 1/500 s
Ouverture: 8.0
Longueur focale: 5.5mm
Avec flash: Non
Texture : Ailes végétales |
Fragile
Une aile de papillon
Posée sur la meulière sableuse
Un ongle gratte la terre rugueuse
Un regard moribond
La transparence
Se déchire, se fissure
La Finesse de ses nervures
Déliquescence
16 février 2011
Manabé Shima, l'île aux voyages...
Partir deux mois à l'aventure, sac à dos et yeux grands ouverts, deux mois non pas sur les routes mais confiné sur une petite île totalement paumée, planquée au coeur de la mer intérieure du Japon. Voilà l'expérience que Florent Chavouet, magicien des crayons de couleurs, partage avec nous, en 142 pages.
Le monsieur, déjà connu pour son album Tokyo Sanpo a sorti en 2009, récidive et séduit des milliers de lecteurs innocents, les incite à la curiosité sur la culture nippone et, même à filer s'acheter un billet d'avion. Si les habitants paisibles de Manabe Shima voient débarquer des hordes de voyageurs français avec, sous le bras, une immense carte de l'île croquée par le sieur Chavouet, il ne faudra pas s'étonner !
Manabé Shima est un album d'illustration inclassable. Ni BD, ni carnet de voyage, Florent signe un livre différent qui trouve sa place dans les bibliothèques tant des aficionados de la BD que des amateurs de dessins moins conventionnels et même chez ceux qui rechignent à considérer comme livre des ouvrages avec des dessins dedans.
Rencontre avec l'âme japonaise
Florent ne raconte pas une histoire et pourtant, une narration éclatée nous prend par la main. D'abord, il y a l'arrivée sur l'île, ses rencontres avec les habitants du lieu, pas toujours rassurants, les serpents. Et puis les petites galères – où dormir, où manger.
De dessin en dessin, avec des petits textes planqués dans tout les coins, Florent croque des visages, des caractères accueillants ou bougons. Il croque les paysages avec une végétation en pleine reconquête, l'architecture typiquement japonaise... Il croque tout ces petits détails qui caractérisent le Japon : les poteaux électriques, les chats à demi sauvages, l'omniprésente de la nourriture, les juxtapositions urbaines déroutantes...
Florent alterne grandes planches d'illustration pédagogiques, plans des maisons, petits strips comiques, et dessins réalistes d'une beauté poignante. De cet ensemble disparate naît une cohésion, une émotion. Il a capturé avec justesse l'essence du lieu et des gens. Peu à peu, on découvre les habitants, leur petites manies, l'odeur de l'iode s'immisce, et on a l'impression étrange d'être liée à cette île, à ses kami.
Outre sur la soudaine explosion probable du tourisme local, Manabé Shima offre un espace de calme, un temps de repos plein d'humour et de tendresse. Je remercie encore une fois mon livraire BD préféré pour m'avoir offert ce fabuleux album. Maintenant, il ne me reste plus qu'à acheter Tokyo Sanpo !
Quelques liens :
- Le blog de Florent Chavouet
- Un entretien à propos de Tôkyô Sanpo
10 février 2011
Photo 52 : Ombre
Pour la sixième semaine, le mot magique est Ombre.
Éloge de l'Ombre
Un thème d'une douce poésie qui m'a inspiré dès sa lecture. J'ai détourné les éventuelles soucis d'éclairage en optant, encore une fois, pour une prise de vue en extérieure.
Je ne me suis fixée qu'une seule exigence : capturer sur l'image à la fois l'ombre portée et l'ombre propre.
La photo de droite est celle que j'ai retenue pour le Projet photo 52. Voici les infos de prise de vue :
ISO: 80
Exposition: 1/400 s
Ouverture: 2.8
Longueur focale: 5.5mm
Cependant ma sensibilité me porte plus vers celle de gauche, totalement abstraite. Les deux clichés ont été pris sur les bords de Seine à Paris, juste derrière le palais de Justice, face à un soleil resplendissant.
Le flou de gauche a été obtenu en bricolant : j'ai passé l'appareil en mode "zoom macro" et j'ai bougé légèrement. Je voulais capturer mon état d'éblouissement total, d'étourdissement.
J'ai juste équeuté très légèrement l'histogramme pour ôter l'effet de voile.
Et parce que le thème m'accompagne depuis plusieurs jours, je joins à l'image un modeste poème.
Ombre et lumière, ombre et eau
Éloge de l'Ombre
S'estompe à mesure que passent les heures
Au zénith, s'efface tel un vent fugace
et bientôt grandit, nourrie de langueur
avant de se fondre, touchée par la grâce
D'une tendre nuit, de ses profondeurs
Océan opaque privé de rivage.
D'ombre et de lumière
Un duo, une paire
Amie du mystère
Elle se porte et se perd.
L'ombre parfois offre d'autres bonheurs,
Des présents subtils et même sauvages
Qui, dissimulés, noyés sous la terreur
Tel une sourde résilience de son passage,
Et des gouffres d'effroyables noirceurs
Détiennent l'énigme du coeur des nuages.
D'ombre et de lumière,
Un duo, une paire
Amie du mystère,
Elle se porte et se perd
Tantôt masque, tantôt révélateur
Par touche, l'ombre modèle les visages.
Elle oscille entre bleu vif et chaleur,
Alliée des peintres et des vieux mages
Consumés par de mortelles ardeurs
De saisir le sens de son langage
9 février 2011
L'échiquier du mal : les racines de la violence ?
Dan Simmons est surtout connu pour son excellente série de SF Les Cantos d’Hypérion, qui trône dans ma bibliothèque. En janvier, pour attaquer l'année gaiement, j'ai eu soudain envie de me relire une autre de ses oeuvres phares, L'échiquier du mal, en édition intégrale sortie chez Lune d'Encre.
Ce pavé de plus de mile pages est un thriller historico-fantastique qui nous plonge dans les heures les plus noires de l'histoire de l'humanité.
Humains VS monstres-humains talentueux
Nous suivons les destins de trois personnages malmenés et tordus par des êtres dotés d'un talent redoutable : celui de surimposer leur volonté à un humain lamba et de le contrôler, pouvant à terme, éradiquer totalement la personnalité première.
Saul Laski, un vieux juif survivant des camps de concentration, découvre à ses dépends l'existence de ces monstres durant la seconde guerre mondiale. Depuis, il n'a de cesse de poursuivre son bourreau nazi.
Nathalie, une jeune noire photographe apprends le meurtre de son père, assassiné par une de ces créature pour avoir été dans la rue, au mauvais moment. Juste une victime innocente d'un jeu complexe...
Et enfin, le shérif Gentry, intelligent et intuitif tente de démêler l'horrible affaire qui souille sa ville de Charleston. Et l'explication fantastique devient étonnamment rationnelle face à l'étrangeté des événements.
En face, il y a les autres, ceux doué de Talent, qui s'entre-déchirent aussi selon des règles mystérieuses et un mépris complet de la vie. Leur motivation : s'amuser, festoyer...
Stratégie implacable
Le livre est construit en trois actes, comme une partie d'échec, avec précision et minutie. Le point de vue du narrateur alterne entre les différents personnages, et peu à peu une trame complexe se dessine où les humains risquent leur sanité...
Outre le suspens et l'histoire bien ficelée, L'échiquier du mal est un livre très bien documenté sur la seconde guerre mondiale. Mais c'est aussi une peinture de l'Amérique puritaine des années 80, de son racisme, de sa pauvreté et des manipulations politiques.
Dan Simmons amorce aussi une réflexion plus globale pour comprendre les mécanismes qui engendrent la violence. Relire cette oeuvre aujourd'hui lui confère une force nouvelle : celle d'un témoignage quasi-historique avec un désir d'analyse et de théorisation des comportements humains les plus radicaux tristement actuelle.
L'échiquier du mal est une lecture haletante, avec une écriture assez neutre. Simmons n'est pas connu pour la qualité littéraire de son style, plaisant mais pas fabuleux.
Cependant, le livre souffre d'une accumulation de détails qui rend parfois la progression de l'histoire laborieuse. Quitte à paraître méchante, je pense qu'amputé de plusieurs centaines de page, il n'en aurait été que meilleur !
Malgré des longueurs, le bouquin mérite amplement qu'on s'y plonge. Si vous êtes amateur de thrillers intelligents et dérangeants, si vous avez envie d'un soupçon de science et d'une bonne dose de questionnement sur les tares de l'humanité, n'hésitez plus.
Et puis, pour les livrovoraces, plus de mile pages de lecture, cela permet d'occuper ses soirées pendant au moins une bonne semaine !
Pour en savoir plus, l'article de wikipedia sur le sujet est vraiment complet et passionnant.
Ce pavé de plus de mile pages est un thriller historico-fantastique qui nous plonge dans les heures les plus noires de l'histoire de l'humanité.
Humains VS monstres-humains talentueux
Nous suivons les destins de trois personnages malmenés et tordus par des êtres dotés d'un talent redoutable : celui de surimposer leur volonté à un humain lamba et de le contrôler, pouvant à terme, éradiquer totalement la personnalité première.
Saul Laski, un vieux juif survivant des camps de concentration, découvre à ses dépends l'existence de ces monstres durant la seconde guerre mondiale. Depuis, il n'a de cesse de poursuivre son bourreau nazi.
Nathalie, une jeune noire photographe apprends le meurtre de son père, assassiné par une de ces créature pour avoir été dans la rue, au mauvais moment. Juste une victime innocente d'un jeu complexe...
Et enfin, le shérif Gentry, intelligent et intuitif tente de démêler l'horrible affaire qui souille sa ville de Charleston. Et l'explication fantastique devient étonnamment rationnelle face à l'étrangeté des événements.
En face, il y a les autres, ceux doué de Talent, qui s'entre-déchirent aussi selon des règles mystérieuses et un mépris complet de la vie. Leur motivation : s'amuser, festoyer...
Stratégie implacable
Le livre est construit en trois actes, comme une partie d'échec, avec précision et minutie. Le point de vue du narrateur alterne entre les différents personnages, et peu à peu une trame complexe se dessine où les humains risquent leur sanité...
Outre le suspens et l'histoire bien ficelée, L'échiquier du mal est un livre très bien documenté sur la seconde guerre mondiale. Mais c'est aussi une peinture de l'Amérique puritaine des années 80, de son racisme, de sa pauvreté et des manipulations politiques.
Dan Simmons amorce aussi une réflexion plus globale pour comprendre les mécanismes qui engendrent la violence. Relire cette oeuvre aujourd'hui lui confère une force nouvelle : celle d'un témoignage quasi-historique avec un désir d'analyse et de théorisation des comportements humains les plus radicaux tristement actuelle.
L'échiquier du mal est une lecture haletante, avec une écriture assez neutre. Simmons n'est pas connu pour la qualité littéraire de son style, plaisant mais pas fabuleux.
Cependant, le livre souffre d'une accumulation de détails qui rend parfois la progression de l'histoire laborieuse. Quitte à paraître méchante, je pense qu'amputé de plusieurs centaines de page, il n'en aurait été que meilleur !
Malgré des longueurs, le bouquin mérite amplement qu'on s'y plonge. Si vous êtes amateur de thrillers intelligents et dérangeants, si vous avez envie d'un soupçon de science et d'une bonne dose de questionnement sur les tares de l'humanité, n'hésitez plus.
Et puis, pour les livrovoraces, plus de mile pages de lecture, cela permet d'occuper ses soirées pendant au moins une bonne semaine !
Pour en savoir plus, l'article de wikipedia sur le sujet est vraiment complet et passionnant.
4 février 2011
Photo 52 : Courbe
Pour ma seconde participation au projet photo 52, le thème est à la fois poétique et graphique. J'ai opté pour de la macro, mon p'tit Lumix assure sur les prises de vue en gros plan.
Et, passer du temps à scruter un détail anodin me procure une joyeuse tranquillité... Sans compter le plaisir de le faire dans des endroits ou des positions incongrues, histoire de capter l'attention des badauds, intrigués par cette observation sérieuse.
La météo guère clémente de la semaine complique la tâche de la photographe amateur que je suis. Mais hier, le soleil a daigné montrer son museau pour la fête du printemps. L'humidité de la pluie matinale flottait encore dans l'air de la capitale. La température douce invitait à la promenade. Je suis donc rentrée à la maison avec mon cliché dans la boite, et plein de bouquins dans le sac à dos...
Cliquer sur la photo pour les info techniques |
1 février 2011
L'arc-en-ciel dans la cabane
Il est de ces rencontres qui marque votre existence d'une empreinte durable et salvatrice. Je travaillais alors comme journaliste dans un local bocal avec des barreaux à la fenêtre. Un matin, une jeune femme est entrée dans le bureau.
Et j'ai senti l'air vibrer.
Elle venait passer un entretien d'embauche. On a échangé un bonjour amical, sincère. Les politesses d'usage se sont transformer en invitation à déjeuner. Et, au bout d'une heure à peine, j'avais gagné un nouvelle amie.
Une vraie.
Pas une bonne copine ou une connaissance sympathique. Non, une amie précieuse et fidèle.
Nous avons continué notre petit bonhomme de chemin, essuyant souvent un grain à la même période, affrontant tempêtes dévastatrices et calme mortel. Les coudes serrés dans la tourmente, les coeurs serrés dans l'adversité.
La demoiselle est devenue madame, elle m'a fait découvrir beaucoup de choses importantes qui accompagnent toujours mon quotidien. Elle a migré d'une campagne pourrie et revêche à une campagne plus accueillante, en pleine Charente-Maritime, dans une maison traversée par les nuages et ensoleillée de musique.
Depuis le mois de septembre, Anne a ouvert son atelier de peinture. Un atelier particulier qui suit les enseignements d'un illustre papi, Arno Stern.
Dans un lieu clos, aux murs recouverts de papier craft, on désapprend toutes les contraintes de la vie pour s'exprimer librement sur une feuille de papier. Au milieu de la pièce trône la table-palette avec un choix restreint de couleurs vives et attrayantes.
Chaque couleur à ses pinceaux que l'on partage avec les autres participants. Bien sur il ne faut pas souiller les pinceaux ni mélanger les couleurs car tout le monde les utilise à tour de rôle, en fonction de ses envies.
On choisit son bout de mur, et Anne fixe notre feuille avec de jolies punaises dorées. Il ne faut pas peindre les punaises, car elles sont réutilisées.
Chaque règle a un sens, une raison simple : le respect des autres et du matériel, mais aussi nous faciliter le moment. Pour que chaque participant soit concentré sur sa feuille, son jardin d'expression.
Alors, c'est Anne qui nous fournit coussin, tabouret, marche-pied et pour les plus ambitieux, escarbot. L'important est de peindre debout, bien droit, bien ancré dans le sol. Les enfants comprennent très vite les règles qu'ils intègrent naturellement dans leur jeu. Pour les adultes, avec notre coquille durcie sous le poids des ans, c'est plus difficile de lâcher prise !
Dans l'atelier, on peint.
Pas besoin de technique, pas besoin de modèle, on peint juste pour soi, pour s'exprimer en toute liberté.
Pas besoin de « savoir » dessiner, pas besoin de compétence. Juste laisser les couleurs nous inspirer, laisser le pinceau mener sa danse.
Les tableaux ne sortent jamais de l'atelier.
Ici, on joue, on joue à peindre quelque chose de précieux pour soi même, quelque chose que l'on s'offre. Le temps passé est une parenthèse douce sans jugement, dans une ambiance de chaleur et d'énergie humaine.
Et on apprend. On apprend à respecter les autres, on apprend à demander de l'aide et à l'accepter. On apprend à s'écouter, à s'écouter avec le bruits des autres et de leur présence. Avec les enfants, une communication faite de gestes et de sourire s'établit. Une concentration joyeuse se repend.
La présence d'Anne sert à la fois à catalyser et à canaliser les énergies.
A la fin de la séance, je suis fatiguée, épanouie, et surtout, plus légère. Et puis, si on n'a pas fini, c'est pas grave. La prochaine fois, Anne ressortira le tableau inachevé. Le mien m'attend dans son carton à dessin. Pendant les vacances de février, je retrouverai ce lieu, son calme et son inspiration...
Et vous ?
Et j'ai senti l'air vibrer.
Elle venait passer un entretien d'embauche. On a échangé un bonjour amical, sincère. Les politesses d'usage se sont transformer en invitation à déjeuner. Et, au bout d'une heure à peine, j'avais gagné un nouvelle amie.
Une vraie.
Pas une bonne copine ou une connaissance sympathique. Non, une amie précieuse et fidèle.
Une habitante du lieu... |
La demoiselle est devenue madame, elle m'a fait découvrir beaucoup de choses importantes qui accompagnent toujours mon quotidien. Elle a migré d'une campagne pourrie et revêche à une campagne plus accueillante, en pleine Charente-Maritime, dans une maison traversée par les nuages et ensoleillée de musique.
Depuis le mois de septembre, Anne a ouvert son atelier de peinture. Un atelier particulier qui suit les enseignements d'un illustre papi, Arno Stern.
Peindre pour soi, juste pour soi
Dans un lieu clos, aux murs recouverts de papier craft, on désapprend toutes les contraintes de la vie pour s'exprimer librement sur une feuille de papier. Au milieu de la pièce trône la table-palette avec un choix restreint de couleurs vives et attrayantes.
Chaque couleur à ses pinceaux que l'on partage avec les autres participants. Bien sur il ne faut pas souiller les pinceaux ni mélanger les couleurs car tout le monde les utilise à tour de rôle, en fonction de ses envies.
On choisit son bout de mur, et Anne fixe notre feuille avec de jolies punaises dorées. Il ne faut pas peindre les punaises, car elles sont réutilisées.
Chaque règle a un sens, une raison simple : le respect des autres et du matériel, mais aussi nous faciliter le moment. Pour que chaque participant soit concentré sur sa feuille, son jardin d'expression.
Alors, c'est Anne qui nous fournit coussin, tabouret, marche-pied et pour les plus ambitieux, escarbot. L'important est de peindre debout, bien droit, bien ancré dans le sol. Les enfants comprennent très vite les règles qu'ils intègrent naturellement dans leur jeu. Pour les adultes, avec notre coquille durcie sous le poids des ans, c'est plus difficile de lâcher prise !
La grenouille en pleine action ! Merci à Anne pour la photo.
Dans l'atelier, on peint.
Pas besoin de technique, pas besoin de modèle, on peint juste pour soi, pour s'exprimer en toute liberté.
Pas besoin de « savoir » dessiner, pas besoin de compétence. Juste laisser les couleurs nous inspirer, laisser le pinceau mener sa danse.
Les tableaux ne sortent jamais de l'atelier.
Ici, on joue, on joue à peindre quelque chose de précieux pour soi même, quelque chose que l'on s'offre. Le temps passé est une parenthèse douce sans jugement, dans une ambiance de chaleur et d'énergie humaine.
Un festival de couleurs joyeuses
Et on apprend. On apprend à respecter les autres, on apprend à demander de l'aide et à l'accepter. On apprend à s'écouter, à s'écouter avec le bruits des autres et de leur présence. Avec les enfants, une communication faite de gestes et de sourire s'établit. Une concentration joyeuse se repend.
La présence d'Anne sert à la fois à catalyser et à canaliser les énergies.
A la fin de la séance, je suis fatiguée, épanouie, et surtout, plus légère. Et puis, si on n'a pas fini, c'est pas grave. La prochaine fois, Anne ressortira le tableau inachevé. Le mien m'attend dans son carton à dessin. Pendant les vacances de février, je retrouverai ce lieu, son calme et son inspiration...
Et vous ?
La table-palette
D'autres articles sur le même sujet dans l'état :
- le déroulement d'une séance d'expression libre en peinture :
http://etang-de-kaeru.blogspot.com/2011/04/la-grenouille-en-vacances-episode-3-la.html
- Grandir en peinture :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/08/grandir-en-peinture.html
Le site de l'atelier : http://www.atelieranne.fr
- le déroulement d'une séance d'expression libre en peinture :
http://etang-de-kaeru.blogspot.com/2011/04/la-grenouille-en-vacances-episode-3-la.html
- Grandir en peinture :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/08/grandir-en-peinture.html
Le site de l'atelier : http://www.atelieranne.fr
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