8 juillet 2014
もののあはれ - Mono no Aware Project #10
Après des mois sans dégainer Pupuce (mon appareil photo), à subir une immobilisation forcée, mon retour à la vie et aux images s'est fait avec (encore) une expédition au Père-Lachaise.
Le vieux cimetière est une source perpétuelle de renouvellement, une cure de jouvence pour l'inspiration. À chaque saison, à chaque changement du temps et de lumière, il présente un visage différent. Les mêmes pierres rongées, les mêmes vitraux brisés, et pourtant jamais les mêmes ombres, jamais les mêmes textures, jamais les mêmes impressions.
De loin, peut-être, il semble immobile, fixe, limité. Borné par ses hauts murs de pierre. Mais, derrière l'enceinte, tout bouge, tout change. Le regard avide de détails, je le parcoure, hors des allées, entre les tombes sages et les mausolées grandioses pour des indispensables qui grignotent les pissenlits par la racine.
Sur les gisants tranquilles ou les simples blocs nus, la nature se charge d'orner les oubliés de ses présents gratuits et généreux. À l’abri, dans les cryptes poussiéreuses, les tisseuses décorent de leurs guirlandes fragiles de fils des colonnes, des ferronneries, des vases... Derrière l'enceinte, le cimetière devient un terrain d'exploration infini et heureux, timide et secret.
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Marianne