Mes voisins les Yamada est une bd humoriste japonaise en quatre cases (yonkoma) parue dans la presse. Ishii Hisaichi raconte le quotidien d'une famille lambda qui s'attaque, avec motivation et bonne humeur, aux petits tracas de la vie. En France, nous avons eu l'excellente adaptation cinématographique réalisée par Takahata pour le studio Ghibli. En 2009, Delcourt a édité trois recueils regroupant sept ans de dessins.
Chronique d'une normalité animée
Pas besoin d'être calé sur le Japon pour apprécier l'humour franc et bon enfant de Mes voisins les Yamada. Une joyeuse cacophonie humaine règne dans cette famille typique avec Matsuko, la mère au foyer tête en l'air et paresseuse, Shige, la mamie râleuse et encore bien vaillante, Takashi, le père, salaryman débordé et un poil indolent.
Et bien sûr, il y a les enfants : Noboru, le fils aîné médiocre à l'école, préoccupé par sa puberté et Nonoko la benjamine espiègle en mode tornade, toujours prête à faire les quatre cent coups.
En quatre cases, l'auteur croque la vie de tous les jours, la vie normale et même banale. Avec talent, il met en exergue ces petits riens qui gâchent une journée où l'ensoleillent. Avec les Yamada, tout devient un combat, tout devient un défi ! La moindre mésaventure prend des proportions délirantes et pourtant, tout se règle toujours, avec légèreté et rire.
Pas de grand drame, pas de grande réflexion sur l'actualité ni de dénonciation. Pourtant cette BD philosophe sur les aberrations de notre monde moderne, sur les fêlures de la société japonaise et aussi sur ses valeurs et ses fondements.
Alors, prêt pour l'aventure ?
A chaque histoire, on sourit des situations à la fois si habituelles et si cocasses. On est touché par des personnages englués dans leur tracas qui arrivent toujours par une pirouette à se sortir des soucis. Au fil des pages, on s'attache, on apprend à les connaître. Et, on dévore sans sourciller l'intégralité des trois tomes qui comptabilise quand même plus de 1 000 pages !
La série est parue dans la collection shampoing, réservée au coup de cœur de Lewis Trondheim. Cette heureuse initiative empêche Mes voisins les Yamada d'être étiquetée “manga”, un genre qui décourage encore certains amateurs de BD.
Pourtant, le sens de lecture japonais est scrupuleusement respecté. Le lettrage et la traduction de qualité nous livre une lecture fluide. Le choix des notes de bas de page pour éviter une adaptation trop française conserve ainsi tout la saveur originale du livre. Si Mes voisins les Yamada est un concentré de Japon, il est aisé de suivre avec affection ces aventuriers du quotidien.
L'humour tendre d'Ishii dépasse les frontières et nous reconnaissons tous un collègue, un voisin, la fille d'un copain dans ses protagonistes haut en couleurs ! Une série optimiste pour illuminer vos longues soirées d'hivers !
Un dossier de qualité sur le film chez Buta-connection :
http://www.buta-connection.net/films/yamada.php