Dernier article du blog avant une pause estivale.
Je vous souhaite à tous un joli mois d'août, et on se retrouve à la rentrée !
En attendant, vous pouvez aussi retrouver mes photos parfois saupoudrées d'un haïku sur Instagram
Dimanche 23 juillet.
Les six derniers mois de 2017 condensent échecs, déceptions, révélations nauséeuses. Six mois dans la fiente familiale, dans le désarrois, à se débattre pour avancer. Bouger. Partir. Ne pas rester là, engluée dans la pénombre, au contact intrusif d'autrui. Fuir.
L'univers en a décidé autrement.
Entre la merde parentale que je pelte depuis mon enfance, avec ignorance et déni certain, et mes désirs d'émancipations contrariés, mes envies de légèreté clouées au sol, j'ai l'impression d'étouffer, de croupir. De me noyer dans les excréments des autres. Raz le bol. Mare, mare, mare.
Grosse colère et grande déprime.
Le printemps humide a laissé la place à une mousson violente. Tout laver. Nettoyer par le vide. Laisser l'eau emporter sel et déjections.
Loin d'ici. Loin de moi.
Passer l'été, comme pour les personnages d'un roman d'Olivier Adam.
Passer l'été pour terminer vivant.
Après plusieurs déceptions, constater que la fuite est impossible. Un leurre.
Pour l'instant, et probablement pour cette année, pas de déménagement. Mes aventures immobilières commencées en février, en réponse aux injonctions dévorantes de ma mère, tiennent du burlesque dans leur malchance à répétition. Une mouise telle que même les professionnels du métier n'en reviennent pas. Deux vendeuses qui se désistent juste avant la signature du compromis. La première, pas de regret. Une personne sans honneur ni parole pour un bien qui rétrospectivement avait de nombreux défauts.
Pour la seconde, les raisons de son revirement sont hallucinantes : rattrapage en force du principe de réalité et pétage de plomb. Beaucoup de malchance et surtout de tristesse. Nous avions eu un vrai coup de cœur pour cette maison. L'endroit où tu te dis « c'est pour nous » avec une vendeuse adorable. Fragile. Trop fragile. Dans un fantasme de changement de vie qui lui a explosé à la figure. Dépression. Rétractation.
Et on s'est aussi pris du shrapnel dans la tronche. Hébété, on se retrouve sans nouveau foyer.
Dans ma tête, ça a sauté.
Court-jus. Stop.
Foutez-moi tous la paix. Laissez-moi tranquillement panser mes plaies et me repaitre un peu de ma douleur, au fond de ma grotte.
Pas longtemps, le temps de faire le vide.
Remettre les compteurs à zéro.
Passer l'été.
Survivre aux six premiers mois de l'année. Constater que oui, je suis toujours en vie.
Ça a pété le 24 janvier. Alors je m'accorde jusqu'à 24 juillet.
Ou peut-être jusqu'au début août
Ou même jusqu'au début septembre. Quelques jours aux rencontres photographiques d'Arles, puis un voyage au Canada. Un autre continent.
Passer l'été. Laisser s'entasser les refus de mon manuscrit et terminer le second tome alors que le premier ne semble pas trouver grâces auprès des éditeurs.
Passer l'été. Les rues calme de la capitale, la température en yoyo d'une planète avec le hoquet. Les envies, les angoisses. Se dire qu'août sera une parenthèse et qu'en septembre, on reprendra le combat.
Passer l'été.
Lundi 31 juillet
La semaine suivant ce texte, j'ai expérimenté qu'il faut d'abord lâcher prise, abandonner ce qui coince, pour qu'une situation se débloque.
Lâcher prise, et l’imprévu s'invite, sans effort.
D'autres possibilités, d'autres chemins, bordés de confiance et d'espoir.
Je laisser passer l'été, sans combat ni débat.
En septembre, je verrai où la vie me mène.