Lisière d'après le Petit Larousse Illustré 2006 : (n. f. orig. Incert.) Bord, extrémité d'un lieu ; limite.
Lisière est un mot de géographe, un mot pour les paysages. Des images de forêt en sylviculture et de champs bien rangés surgissent dans ma tête. La lisière est un espace, une zone entre deux mondes.
A la fois une protection, une zone d'expérience où, parfois, un liseron aventurier quitte la dune et sa lande pour la plage et son sable inhospitalier
La lisère appartient aussi à l'esprit. Je songe à cette zone flou de la conscience où imaginaire et rêves s'invitent sans qu'on leur demande.
Et puis, la lisière, je la ressens aussi comme un espace entre moi et les autres. Moi et l'univers. Une zone flou, d'énergie et de vibration. Parfois elle est immense, parfois elle s'amenuise tant que je me sens menacée.
Lisère est un mot pour les paysages d'écorces et de feuilles, de terre et d'humus. Lisère est un mot pour les paysages intérieures, coloré par les sentiments, fluant au gré des émotions, au gré des cogitations
Et cette lisière là, intime, invisible, je la découvre parfois bien présente, sous mes yeux. La lisère de la forêt contenue entière dans la bordure nervurée d'une feuille. Au-delà, le sous bois frais, de ténèbres et de mystères.
La lisière d'un champ, un chemin que l'on arpente sans risquer de fouler les jeunes pousses de blé, les salades timides ou les choux rondouillards. Une lisère qui se résume dans les pistils des herbes folles qui oscillent gentiment sous la brise.
La lisière est une promesse, un espace qui promet d'inconnu.
Elle promet la fin et le début.