J’ai franchi le périph dans un RER.
Pour la première fois depuis deux mois, j’ai remis les mis dans les transports en commun. Le jeudi matin de l’ascension, les couloirs déserts de Nation avec leur marquage au sol prennent une allure de voyage exotique ou d’un monde d’un œuvre de SF. Il fait chaud. Trente degrés annoncés. Je sais qu’une fois la frontière du tourniquet derrière moi, j’ôterai mon masque. Derrière la vitre, du vert flou, du gris béton et de la pierre de meulière. La banlieue défile et déjà, j’arrive à destination : Le parc de St Maur.
Marcher sur les bords de Marne, observer les mouvements de l’eau. Croiser un chat pas farouche, observer les plantes sauvages qui rivalisent de couleurs, sentir le vent et discuter, en vrai, pas par téléphone. Un échange humain juste réduit à la voix perd en richesse, et deux mois de régime sec ont attisé ma soif, tant pour un peu de campagne, que pour une rencontre tangible, « en vrai ». Je n’ai pas ouvert un livre durant deux mois, et très peu travailler. Tenir un journal, écrire des micro poèmes ne suffit pas. J’ai besoin de plus.
Pour la première fois depuis deux mois, j’ai remis les mis dans les transports en commun. Le jeudi matin de l’ascension, les couloirs déserts de Nation avec leur marquage au sol prennent une allure de voyage exotique ou d’un monde d’un œuvre de SF. Il fait chaud. Trente degrés annoncés. Je sais qu’une fois la frontière du tourniquet derrière moi, j’ôterai mon masque. Derrière la vitre, du vert flou, du gris béton et de la pierre de meulière. La banlieue défile et déjà, j’arrive à destination : Le parc de St Maur.
Marcher sur les bords de Marne, observer les mouvements de l’eau. Croiser un chat pas farouche, observer les plantes sauvages qui rivalisent de couleurs, sentir le vent et discuter, en vrai, pas par téléphone. Un échange humain juste réduit à la voix perd en richesse, et deux mois de régime sec ont attisé ma soif, tant pour un peu de campagne, que pour une rencontre tangible, « en vrai ». Je n’ai pas ouvert un livre durant deux mois, et très peu travailler. Tenir un journal, écrire des micro poèmes ne suffit pas. J’ai besoin de plus.
Je regarde le paysage. Je note les piliers, les lignes verticales franches, plantées dans l’eau ou dans la terre. Ces lignes qui tiennent droits, sans soutien, qui ne fléchissent pas. Je regarde les lignes courbes, avec la souplesse et la fluidité du cours de la rivière, ces lignes qui s’adaptent.
Je regarde les lignes brisées, cassées, ruinées ou volontairement interrompues.
Et puis, il y a les escaliers. Parfois à peine un ou deux degrés, parfois une volée de marche. Monter, descendre, changer d’altitude, varier les angles de vues, varier les points de vue. Je sens qu’un message crypté me chatouille l’inconscient sans pour autant le saisir. Le sentiment d’enfermement, de blocage, perdure encore, même une fois l’autorisation de « dé-confinement » officielle donné. Mais, en ce jeudi ensoleillé, il faiblit, amorce un retrait.