24 décembre 2014

Joyeuses fêtes sous la lumière bleuté des illuminations de Nice



Je suis partie quelques jours à Nice mi-décembre. Le soir, j'ai profité d'un temps clément pour vadrouiller dans la vielle ville, arpenter la nouvelle coulée verte et admirer les illuminations de Noël.

Cette année, un hommage est fait au Casino "Jetée-Promenade", une curiosité architecturale détruite durant la seconde guerre mondiale (http://www.nissalabella.net/lejetee.htm). C'était une réplique du Crystal Palace de Londres, construite sur l'eau. Depuis, les lois d'occupation du littoral ont changé et ne permettent plus d'ériger un tel bâtiment.

Il ne reste de la Jetée-Promenade que des photos et les souvenirs vagues. En passant sur la Prom où se tient une exposition, ma mère s'est arrêtée. Elle a regardé l'horizon rougit du crépuscule. Elle avait neufs ans quand le Casino a été détruit. Avec un sourire, transie par le vent de décembre, elle m'a dit surprise "Cela fait bien longtemps que je n'y avais pas pensé". Dans quelques jours, ma mère aura 80 ans.

Cette année, la ville de Nice ressuscite pour quelques semaines, la gloire du passée avec une armature métallique illuminée d'une myriade de diodes. Une Jetée-Promenade de lumière pour raviver les mémoires des anciens et plonger les jeunes et les touristes dans la magie surannée d'un temps révolu.

Très belles fêtes à tous !










19 décembre 2014

La BD Adam Clarks : un polar de haute volée au charme rétro


Adam Clarks est un play-boy, un requin de la jet-set vain et affamé qui sous ses atours de chroniqueur mondain dissimule un cambrioleur aussi cynique que séduisant. Hélas, son talent a attiré l'attention de personnes encore moins scrupuleuses que lui et bientôt, il va se retrouver dans une situation très délicate.

Le charme des hommes dangereux


La BD Adam Clarks, scénarisée par Régis Hautière et dessinée par Antonio Lapone, souffle un air nouveau sur les étales des libraires : avec son très grand format et son graphisme particulier, elle nous propose une plongée dans un XXIème siècle imaginaire où le bloc soviétique perdure.
Dans une ambiance des années 50 et 60 pimentée d'éléments futuristes délicieusement rétro, nous suivons les aventures d'un élégant salopard prit malgré lui dans les intrigues de la guerre froide.

Adam Clarks ne peut résister à l'appel d'un objet de luxe, non pas par amour de l'art, comme Arsène Lupin, mais par le désir concupiscent de posséder ceux qui attisent les convoitises. Un énorme rubis présenté lors d'une soirée sélecte est le parfait piège pour l'attirer. D'autant que la belle Irina semble lui donner le parfait alibi pour le disculper du vol. Bientôt, notre cambrioleur est pris entre deux feux et devra faire preuve de perspicacité et de roublardise pour se sortir du traquenard dans lequel son ambition l'a fourré. Heureusement, Adam Clarks est un homme de ressources...




Du polar classique sublimé par un dessin stylé


Malgré l'attirail - armes et gadgets - Adam Clark n'est pas James Bond. Ni patriote ni fidèle à une quelconque morale, il est un parfait salopard, terriblement malin et très séduisant. Ce personnage complexe donne toute sa dimension à l'intrigue, assez classique. Le choix de la narration est audacieux : un présentateur s'immisce dans les cases et s'adresse directement au lecteur. Les auteurs ont choisi de faire un clin d’œil à la série TV Twilight Zone et à son conteur, l'acteur Rod Serling. On retrouve d'ailleurs son étrangeté cruelle dans le récit d'Adam Clarks.

Outre le choix de l'uchronie, et de la narration, l'action se déroule dans la ville de Majestic City, une vision déformée et fantasmée de New York comme l'est Gotham. La grande originalité de cette BD réside dans son dessin et son travail graphique. Il s'agit d'un concept album où l'objet et son contenu forment un tout homogène et nous transportent dans le monde d'Adam Clarks. Cette attention particulière portée au livre vient d'une volonté de l'éditeur, la taille - 29 x 37 cm - met en valeur le dessin d'Antonio. D'autant que ce dernier a fait ses armes comme affichiste publicitaire, un domaine où le packaging est aussi important que le produit qu'il abrite.




Le dessin d'Antonio est original. Il appartient à la mouvance « atome » de la ligne claire, en référence au design de l'Atomium, à Bruxelles. Très anguleux, ce dessin allie des lignes brisées à la pureté des courbes. Leur rareté les rendant encore plus sensuelles. Classieux et simple, le trait s'inscrit dans une écriture favorisant l'horizontalité. Le format autorise les variations du découpage et la présence de petites cases sans perdre de la lisibilité. La mise en couleur frise le génie par la justesse de sa gamme très spartiate. Quelques touches de couleurs suffisent à donner vie à la nuit, au froid et à cette galerie de personnages ambigus. On passe du chic au violent, du feutré au brutal avec l'impression prégnante de remonter dans le temps.

Le résultat est une BD ovni, d'une grande qualité graphique, avec une narration efficace, des dialogues justes et dynamiques. Une fois l'histoire dévorée, l'ouvrage flirte avec le livre d'art, qu'on feuille juste pour son esthétique léchée et son ambiance nostalgique et jazzie.



Le piège parfait !


Antonio Lapone fait parti de ces dessinateurs hors-normes dont le style graphique ne peut pas laisser indifférent. La première fois que j'ai découvert ses travaux, au festival BD de Ligugé, j'ai été totalement déroutée. Les angles saillants de ses dessins et l'économie de l'utilisation des couleurs m'a tellement surprise que j'étais bien incapable de savoir si j'appréciais ou non. Cependant, la qualité du style m'avait immédiatement apparu comme évidente. J'ai donc vaillamment résisté à l'achat d'autant que ce festival est toujours synonyme de Bérézina bancaire.

Le souci, c'est qu'outre le fait qu'Antonio est un dessinateur talentueux, c'est aussi une personne adorable avec une compagne également adorable (avec un caractère bien trempée !). Difficile de ne pas craquer quand on apprécie non seulement l'artiste mais aussi la personne qui tient le crayon.
Biensûr, j'ai choisi de m'offrir sa dernière BD, celle au format aberrant qui ne rentre pas dans la bibliothèque. Je savais que le dessin était bon, par contre, je n'imaginais pas que l'histoire son illustration me séduirait autant. Il ne me reste plus qu'à investir dans les autres. C'est mon libraire qui va être content...

Le blog d'Antonio Lapone
http://laponeart.blogspot.fr

Pour acheter un original de la BD :
http://www.galerie-glenat.com/categorie-%C5%93uvre/auteurs/auteurs-lapone-antonio

Le blog de Regis Hautière :
http://aspirine.canalblog.com

Voir les 10 premières page de la BD :
http://www.bdgest.com/preview-1579-BD-adam-clarks-recit-complet.html



17 décembre 2014

Tokyo infra-ordinaire : la poésie du métro japonais par Jacques Roubaud


Au milieu des années quatre-vingt-dix, le poète Jacques Roubaud, membre de l'Oulipo, a promené son regard perçant à Tokyo, depuis la ligne circulaire de métro de Yamanote qui contemple la ville de haut. Un recueil de ses écrits vient d'être réédité chez le Tripod, une maison indépendante qui soigne particulièrement la maquette de ses ouvrages.

Tokyo infra-ordinaire  est d'abord un objet livre, proche de l'objet d'art : il existe en effet quatre couvertures qui sont chacune des propositions nées suite à la lecture du texte par quatre artistes différents. J'ai choisi celle intitulée « jardin » qui a capturé mon attention dans une petite librairie du XVIIIème où j'étais fermement décider à ne pas dépenser un centime...

Le texte est de plusieurs couleurs et avec des indentations variables qui respectent scrupuleusement la mise en page du manuscrit originale. La poésie est dans les mots mais aussi dans leur agencement, leur teinte, leur position


Si vous n'avez jamais lu de poésie contemporaine, abandonnez toute idée préconçue.  Ici, point de rime et de vers qui obéissent à des règles ancestrales. Laissez vous emmener par la magie des phrases et la force des images. En lisant Tokyo infra-électrique je me suis trouvée transportée dans la Yamanote. Son bercement doux, les vibrations, le flux d'humain, les petites musiques spécifiques à chaque station, le balancement des accroches en plastique qui pendent des barres de métal.


Jacques Roubaud nous propose un voyage ordinaire dans un quotidien du Japon que les touristes avides d'exotismes tendent à remarquer avant d'aussitôt d'oublier les détails au profit de lieux et d'impressions plus dépaysantes, plus grandioses. Pourtant, ce sont ces minuscules différences qui font toute l'originalité et l'âme d'un endroit. Jacques Roubaud s'attarde sur le superflu, le commun, le terne.


Il soumet son regard à ses propres règles de composition qu'il définit (invente) en début d'ouvrage comme, par exemple, de composer un poème entre deux stations de métro quand la rame roule. Il nous parle de ses découvertes dans la boutique Toto, le célèbre fabriquant de toilettes, des horloges Daimiyo qui mesurent le temps en fonction de la durée du jour et dont les heures ont une durée fluctuante, il rencontre une coccinelle passager clandestin... Autant de moments et d'anecdotes drôles, tendres et surprenantes de ce Japon qui se vit et se contemple plus qu'il ne se visite.

Difficile de résumer cet ouvrage tant il est à la fois hétéroclite et homogène. Il rassemble des morceaux de textes à l'ambiance et au style très différents pourtant, il s'inscrit dans une continuité de regard et d'observation.
Un livre de poésie qui séduira les amateurs du genre mais aussi les amoureux du Japon qui ont envie de découvrir Tôkyô d'une autre façon.



Une série de vidéos avec Jacques Roubaud :
https://www.youtube.com/watch?v=nRAd9a411p0
https://www.youtube.com/watch?v=LUxcuFkrBj8
https://www.youtube.com/watch?v=C2DeCgnO-is

La fiche du livre chez l'éditeur :
http://le-tripode.net/livre/jacques-roubaud/tokyo-infra-ordinaire

La biographie de Jacques Roubaud :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Roubaud

3 décembre 2014

Cha La La : quand les matous swinguent !


Maestro est un matou chef d'orchestre. Pour fêter dignement l'arrivée du printemps, il décide de rassembler des amis des quatre coins du Japon afin de former un orchestre éphémère. Un petit oiseau nous guide dans ce livre et nous présente chaque musicien et son instrument.

Chat-misen ?

Sophie Cavaliero, auteur spécialisée dans l'art contemporain et passionnée de Japon, s'associe avec l’illustratrice et réalisatrice de film d'animation, Haruna Kishi, pour signer Cha La La. C'est un livre jeunesse adorable et pédagogique autour de la musique, éditer chez Le petit Lézard.

L'ouvrage à la particularité d'être bilingue français-japonais et d'établir un dialogue avec les enfants. C'est aussi l'occasion de découvrir quelques lieux touristiques du Japon (avec une carte) ainsi que des instruments de musiques typiques (accompagné par un court historique), dont l'étrange mélodica.

Il s'agit d'un instrument entre le piano et l’harmonica que tout les écoliers Japonais connaissent bien puisque son apprentissage est très largement enseigné, un peu comme la flute chez nous.


Illustration de Haruna Kishi




Melodica, Biwa, et cetera...

Les dessins de Haruna Kishi sont délicieusement naïfs et tendres. Elle croque des matous très expressifs avec un graphisme personnel, rond et doux. Elle travaille en alliant des techniques traditionnelles ainsi qu'avec l'outil informatique. Sa mise en couleur de type aquarelle garde toute la chaleur et la spontanéité du croquis. Ses illustrations sont dynamiques, vivantes, toujours avec des petits détails très spécifiques à la culture japonaise. Cependant, ce livre reste d'abord une histoire accessible à tous, particulièrement pour les mélomanes de tous poils.


Illustration de Haruna Kishi


Cha la la est un très joli album illustré, intelligent, qui transmet à la fois l'amour de ses deux auteurs pour le Japon, les chats et la musique, quelque soit ses origines et les époques. En effet, même si de nombreux instruments présentés sont traditionnels, ils sont toujours utilisés de nos jours et permettent même de jouer des genres très actuels comme le jazz. Venez donc découvrir ce joyeux orchestres de minous !

Le site de Haruna Kishi :
http://cargocollective.com/harunakishi

Le site de Sophie Cavaliero :
http://www.sophiecavaliero.com

Haruna, en dédicace (photo de Sophie Cavaliero)

7 novembre 2014

Écrire dans l'eau



Novembre est mon mois.
Mon mois d'écriture ou je tente de penser à moi.
Novembre est le mois où des centaines de milliers d'amoureux des mots et d'aspirants écrivains sur la planète se lancent un défi de production littéraire quantitatif. Je participe, avec mes propres règles, mes propres aspirations.

Cette année, j'ai abordé novembre plus détendue. Tenir à distance le reste du monde demeure cependant un exercice périlleux ; ma nature est d'être happée par les autres, d'être touchée, émue et parfois, de me perdre un peu.

Cette année, je ramasse mes cailloux ; et certains sont plus proches de la pierre ou même du roc. Difficile à soulever.
Ils sont dix-neufs. Dix neuf chapitres déjà résumés et qui n'attendent que mon attention et mon énergie pour se transformer en histoire.
Je sais que je n'arriverai pas à les collecter tous en un mois, mais j'aurai au moins amorcer l'aventure. Je sais qu'il faut encore que je peaufine mon précédent travail.


Novembre est la pour m'aider.
J'ai cette image d'une plage de cailloux où je me promène, ne ramassant que les dix-neufs qui m'attendent. Il faut trier puis classer puis tailler et ciseler comme des pierres précieuses. Autour, tant de distraction, le rire moquette des goélands, le chant du ressac, le bruit des vaguelettes qui viennent mourir à terre. Autant de distraction qu'il faut intégrer, s'inspirer en ignorant certains élément.
Une harmonie entre ouverture et fermeture
Ramasser assez de matériel mais pas trop, afin de ne pas alourdir ses poches.

Ce novembre est le troisième que je consacre à l'écriture.
Une seule règle s'applique, une seule règle à retenir : ne pas douter.
Ne jamais douter de soi.
Avancer.

3 novembre 2014

Mystified, de Estelle Hocquet : la nouvelle génération talentueuse du fanzinat français


Estelle Hocquet (http://mariposa-nocturna.tumblr.com) est une jeune illustratrice encore sur les bancs de l'école supérieure, pourtant, elle a déjà les réflexes et la maturité des professionnels du milieu. J'ai découvert son fanzine lors du festival en plein air Harajuku. Mystified est un livre thématique quitraite de contes et légendes en proposant des interprétations personnelles non édulcorées mais toujours avec un aspect merveilleux.
Cliquer pour voir l'image en grand !

Le livre nous propose plusieurs récits : une version BD de la Biche au Bois de Madame d'Aulnoy, des illustrations sur Barbe Bleu et sur la traitrise de Loki, le dieux de la discorde dans la mythologie nordique, et enfin la Bête du Gévaudan avec les différentes thèses d'explication de la monstruosité.

Les textes sont instructifs et concis, drôle sans jamais tomber dans la private joke qui est un écueil récurrent du fanzinat. Les dessins, choisis avec soin, collent parfaitement aux histoires. Estelle a inclut des croquis préparatoires avec le style très reconnaissable des étudiants en école d'animation.

Illustration d'Estelle Hocquet

Si le tout forme un mélange assez hétérogène, les contes ont néanmoins étaient abordés avec le même angle historique. La maquette, impeccable, aide aussi à apporter de la cohésion à cette amalgame surprenant tant dans le trait que dans les ambiances. Les images oscillent entre du noir et blanc très comics, des crayonnés à la sanguine, des illustrations léchées à la mise en couleur numérique froide, des dessins de style plus naïf et poétique...


Illustration de Sandy Lackhar
Pour ce livre, Estelle s'est entourée de trois comparses qui l'ont aidée :
L'association fonctionne bien car les styles se complètent sans se brouiller et les jeunes femmes partagent une approche passionnée de l'art mais aussi très sérieuse et étonnamment pragmatique. J'ai été séduite par la qualité générale du fanzine et le soin apporté à sa fabrication. Quand à enthousiasme de ces jeunes artistes, il est communicatif !

Pour acheter le fanzine :
La page fb :


L'oiseau de Feu, par Sandy Lackhar

31 octobre 2014

Le jour des potirons !

Si je n'ai jamais vraiment fêté Hallowen, j'aime son origine païenne. Et puis, j'aime le orange ! En ce moment, dans ma cuisine, la déco est de saison et la couleur des potirons et des clémentines est à l'honneur (par accident, certes).

Une de mes copines, Lucie Beluga, voue un véritable culte à ce jour particulier. Comme elle a eu la gentillesse de me donner des petites douceurs vegan délicieuses très photogéniques, j'en profite aussi pour les partager avec vous.

Et vous, vous déguiserez-vous ce soir ?


Mon panier à légumes et fruits

Une douceur vegan à la patte de datte et au chocolat

Miam



29 octobre 2014

Concours « Romance de Mars » : cinq fabuleux ex-libris de Bellamy à gagner !



Oyez oyez braves têtards habitués de l'étang ou visiteurs curieux de passage, l'illustrateur et auteur de BD Bruno Bellamy a eu la grande gentillesse de me donner des ex-libris « Ronron Martien » avec les personnages de sa BD auto-éditée Romance de Mars.
Ces cinq tirages numérotés et signés n'attendent que vous. Ils sont adorables et sexy, ils sont propres et polis, il ne reste plus qu'à les adopter.

Pin up, matou et moon-boots : la classe dans l'espace !


C'est simplissime : vous avez jusqu'au vendredi 7 novembre pour participer au tirage au sort.

D'abord, il vous faut laisser un commentaire à la suite de cet article et répondre à la question suivante : comment avez-vous découvert le travail de Bruno ?
Indiquez aussi si vous participez pour avoir des chances supplémentaires (avec les pseudo car je vérifie ^_^)

Pour avoir plus de chances de gagner, il faut :
- S'abonner à la page facebook de l'étang (https://www.facebook.com/etangdekaeru) : 4 chances en sup
- S'abonner à mon tumblr de photos (http://marianneciaudo.tumblr.com) : 3 chances
- S'abonner à mon tumblr d'inspirations (http://awishuponapond.tumblr.com) : 2 chances
- S'abonner à mon twitter (https://twitter.com/Etang_de_Kaeru) : 1 chances
- Partagez ce concours sur les réseaux sociaux avec les #BrunoBellamy et #RomanceDeMars : 1 chance par partage

Le tirage au sort s’effectue à l'ancienne avec une trousse, des bouts de papier et mes yeux soigneusement fermés (les mauvais langues diront qu'il me suffit d'enlever mes lentilles de contact pour garantir l'anonymat et ils n'auront pas tort).

Pour lire la critique (totalement objective) de la super BD « Romance de Mars » : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2014/10/romance-de-mars-de-la-bd-sf-ecolo-sexy.html

27 octobre 2014

National Novel Writing Month : 5 bonnes raisons de se lancer



Un mois pour écrire 50 000 mots, soit un petit roman : voilà le défi que ce donne tout les ans en novembre plusieurs centaines de milliers d'écrivains, pros ou amateurs, dans le monde. Je rempile pour la troisième fois, avec encore plus de motivation que les années précédentes. Je vous expose aujourd'hui les raisons pour lesquelles j'attends cette aventure avec impatience :

  • 1 Une aide à la discipline

Nous sommes souvent notre pire ennemi dans les projets artistiques. Nous avons du mal à nous y coller : proscrastination, tergiversation, doutes... Écrire chaque jour est le meilleur remède. Il faut s'y coller sans réfléchir. Le NaNo devient à la fois le maître encourageant et intransigeant qui aide à suivre cette nécessaire discipline de l'esprit et du corps afin que les mots passe de la tête aux doigts.
Participer au NaNo c'est profiter de sa rigueur pour la faire sienne ! (En résumé, on se fait fouetter gratos)

  • 2 L'écriture comme priorité pour un mois

Nous avons tous nos vies, nos soucis, notre quotidien. Il est aisé d'être happé par des milliards de trucs qui nous éloignent de l'écriture. En bloquant un mois de son année avec comme priorité absolue d'écrire et en le communicant en nos proches, nous créons le terreau bénéfique à notre concentration. Nous sommes focalisés avant tout les mots, le récit. Le reste passe au second plan.
(En résumé, on mange des pattes, ne fait pas le ménage et oublie les poubelles)

  • 3 L'émulation

L'écriture est souvent un travail solitaire. Nous sommes devant notre page, notre écran et nous combattons seul. Durant le NaNo, les réseaux sociaux mais aussi les nombreuses rencontres (cession d'écriture dans les cafés...) permettent de casser cette gangue d'isolement. Nous discutons de notre projet, de nos doutes, de nos difficultés et surtout, nous nous encourageons les uns les autres pour tenir, continuer, ne pas abandonner. L'émulation est telle qu'elle vire même à l'élan solidaire et permet de se faire de nouveaux amis. (En résumé, on saoule tout notre entourage avec l'écriture et la puissance du NaNo)

  • 4 Stimuler la créativité

À écrire tout les jours, à écrire en repoussant le reste sur le bas côté, à écrire sans peur d'être abandonné seul et dévoré vivant par son manuscrit, il se passe un phénomène merveilleux : plus nous avançons dans le NaNo, plus la créativité est stimuléE, plus l'inspiration s'éveille. De nouvelles idées audacieuses nous viennent, nous osons, nous tentons, nous expérimentons. Si tout le texte écrit ne sera pas conserver, nous avons ouvert les vannes et profiter d'une vague florissante. Ce mouvement de créativité perdurera bien après la fin novembre. (En résumé, nous avons la tête dans les nuages et griffonnons partout des idées abracadabrantes et géniales)

  • 5 La satisfaction de « faire » plutot que de « dire »

Y'a qu'à, faut qu'on. Nous connaissons tous le danger et la douleur de ces projets qui ne vivent que dans notre tête sans jamais passer sur le papier. Nous en parlons, nous y réfléchissons. Le passage au concret, l'acte de faire est crucial. Prendre son stylo, taper sur son clavier sont les actes fondateurs de l'écriture. Le NaNoWriMo, par son caractère extrême dans l'énergie qu'il demande permet d'oublier ses peurs, ses doutes et de se jeter dans le « faire » par qu'il n'y pas d'autre solution ! Et une fois les premiers feuillets pondus, parfois dans les cris et le sang, une grande satisfaction nous habite. Nous sommes lancé ! Nous savons que nous « pouvons » écrire. C'est un fait. C'est concret. Quelle motivation ! (En résumé, nous devenons des héros, des surhommes, des superstars... surtout après quelques nuits blanches)




Enfin, une dernière raison en bonus pour tenter le NaNoWriMo : nous sommes TOUS gagnants !
Qu'on atteigne ou non le quotas fatidique des 50 000 mots, nous écrivons, nous avançons, nous échangeons. L'important dans la participation est de jouer le jeu à savoir, consacrer chaque jour ou presque du temps exclusivement pour écrire. Une fois qu'on est capable de se l'autoriser une fois, il est possible de recommencer. Cela donne une grande confiance.
J'ajouterai enfin que les règles du NaNo sont souples. Personnellement, je n'aime pas écrire au kilomètre sans me préoccuper de la qualité. J'ai donc adapté les choses pour qu'elles me correspondent. Encore une fois, l'important est de participer et de le faire en novembre pour profiter cette gigantesque énergie qui meut tout les participants.

Et vous, vous faites quoi en novembre ?

Le lien incontournable pour tenter le NaNo :

D'autres articles dans l'étang sur le NaNo :
- Mon premier en 2012
- Mon bilan 2012 avec quelques conseils :
- Mon second en 2013 :

23 octobre 2014

Romance de Mars : de la BD SF écolo, sexy et fun !



Le futur. Mars a été colonisée par les humains. Elle est devenue un lieu particulier, autonome, où l'homme a appris à s'adapter avec intelligence à un environnement hostile pour la vie. Sur Terre, c'est le bazar politique et écologique. Un auteur de BD terrien se trouve envoyé sur Mars sous prétexte d'échange culturel. Il y débarque avec ses préjugés dans les valises et fait une rencontre qui va bouleverser sa vie.

De la toile au papier

 

Cette BD est née sur la toile en 2012 lors d'un défi thématique qui consistait à dessiner une BD en un mois avec un sujet imposé. La motivation première de l'auteur, Bruno Bellamy, était avant tout de se remettre à la BD après une période de disette créative. Il voulait retrouver le plaisir de raconter et de tracer sans subir la pression de monter un dossier en vu d'être édité. Il se met donc en scène et ajoute une charmante pin-up. Il opte pour un dessin proche du croquis, très jeté, simplement ancré, comme dans les strips pour la presse.

Au lieu de se contenter de faire des one-shot, il met en place un univers et une trame narrative complexe, les personnages gagnent rapidement de l'épaisseur psychologique et bientôt, un récit construit se dégage.
L'objectif de Bruno est atteint : il retrouve le goût de la BD et son plaisir se transmet à chaque page.

Pour la version reliée, il a retouché un peu la parution web, même si la BD conserve son aspect rustique. Le résultat est étonnant. Moi qui avait lu les planches au fur et à mesure j'ai découvert une œuvre différente, beaucoup plus profonde et réfléchie. Le support papier aide, mais je pense qu'il s'agit aussi de la continuité de la lecture qui permet de mieux profiter de « Romance de Mars ».


L'herbe plus verte de la planète rouge


En effet, outre l'aspect SF et la dimension visuelle avec de « jolies nanas » (si vous êtes familier avec le travail de Bruno je suis certaine que vos attentes ne seront pas déçues !) cette BD est aussi le médium qu'a choisi son auteur pour partager ses opinions sur la vie, l'écologie, la liberté, l'importance de l'art...
Bruno revendique totalement la dimension auto-biographique de cette œuvre puisque le protagoniste principale est son alter-égo. Il en profite pour nous confier ses réflexions.

Engagé, idéaliste, il manie l'humour avec intelligence. Il ne se positionne jamais en donneur de leçon pédant mais plus en un candide sympathique. La comparaison entre la Terre et Mars est prétexte pour la remise en cause. Si au début du récit, le questionnement est mené avec naïveté, Bruno rend l'équation bien plus complexe à mesure qu'on avance dans la lecture. La fin est inattendue et ouvre beaucoup de possibilités. Le scénario du tome 2 est d'ailleurs déjà prêt !

Cette BD est aussi agrémentée d'une préface de Marc Bati, d'une introduction explicative de la genèse d'u projet, d'un making-of et d'un bêtisier hilarant dans l’esprit des films d'animation Pixar.


 

Ceci est un titre subliminal : acheter Romance de Mars


Je connais Bruno depuis bien longtemps. Comparse de Marc Bati, qui lui même a fait ses armes en BD au coté de Moebius, Bruno est un auteur qui fait parti d'une génération d'auteurs qui ont connu un marché de la BD florissant avant que la situation ne dégénère avec une over-dose de titres mis sur le marché par des éditeurs trop gloutons. Illustrateur de presse, notamment dans le domaine du jeu et de l'informatique, il a aussi vu ce secteur se transformer. Nombreux sont les geeks qui connaissent ses pin-up pulpeuses aux grands yeux doux, surnommées affectueusement «Bellaminettes ».

Un joli tirage limité

Cependant, son travail d'illustration n'est que la partie emergée de l'iceberg. Bruno est avant tout un conteur, capable avec quelques cases de nous faire voyager au milieu des étoiles. Romance de Mars est une BD à part, tendre et intelligente, elle s'adresse à tout ceux qui contemplent le ciel. Qu'on soit amateur de SF, de science, romantique, philosophe, énervé par le monde qui nous entoure, qu'on soit cultivateur de rêve ou simple cueilleur de plaisir, voici une BD pour nous distraire et aussi pour nous émouvoir, et même, pour les plus audacieux, pour cogiter un peu.

Si vous n'êtes toujours pas convaincu, voici le début du texte de quatrième de couverture : « cette BD contient des images de femmes nues, un chat mignon, des dinosaures, des considérations sur l’art, la vie et la société, d’une naïveté et d’un optimisme sidérants, et des approximations scientifiques discutables. »
Enfin, vous pouvez aussi lire la version web disponible gratuitement ! L'acte de l'achat n'est pas anodin, il s'agit d'un soutien direct à l'auteur puisque « Romance de Mars » est un livre auto-édité.

En vente sur internet à cette adresse : http://bellaminettes.com/boutique/fr/
Le site web de Bruno Bellamy : http://bellaminettes.com/
La version web : http://bellaminettes.com/bd/mars/marscompil_fr.php


10 octobre 2014

Le collectif Éphémère s'expose pour la première fois !


Si vous aimez la nature, le Japon, une vague sereine pour vous détendre et une pointé d'étrangeté pour aiguiser votre imagination, voici une exposition qui devrait vous plaire ! Je vous donne rendez-vous le jeudi 16 octobre à 18h  au restaurant Le 48 Condorcet à Paris, dans le 9e arrondissement, pour un vernissage en présence du collectif Éphémère. Au programme : des oeuvres de nihonga, peinture à l'acrylique, aquarelle, et collage photographique.

Le Collectif Éphémère rassemble quatre amies artistes de grand talent et une grenouille (yep, votre très chère) dans un même lieu durant deux mois, jusqu'au 13 décembre 2014.

Priscilla, la douce et ses pigments japonais


Priscilla Moore est une illustratrice qui pratique le nihonga avec une sensibilité à fleur de peau. Elle est l'auteur de deux livres : Fête et Légendes à Kyôto, et Kokekokkô. Priscilla respire le Japon, avec douceur et retenue, elle nous dévoile un peu son amour immense pour cette contrée lointaine. Son travail est unique car elle allie une technique ancestrale à une approche picturale résolument contemporaine. Elle redonne aux thème classiques un souffle nouveau et frais. Son travail, très contemplatif, apporte calme et sérénité.



 
Priscilla Moore

Anne, la sauvage et ses mètres carrés d'acrylique


Anne Jacques est une peintre adepte du (très) grand format où elle s'exprime avec des images oniriques centrées autour d'une figure féminine et d'animaux totem. Ses peintures s'articulent en une série cohérente qui, comme d'immenses cases de BD, se juxtaposent pour créer une histoire mystérieuse où rodent les archétypes de notre inconscient collectif. Dans sa précédente vie, elle proposait à des enfants une activité d'expression libre par la peinture très épanouissante.
Aujourd'hui, elle se consacre entièrement à son art. Elle prépare actuellement le concours pour le salon de Montrouge mais elle a quand même trouvé le temps pour participer à l'exposition du collectif ! Son enthousiasme et son inextinguible soif de liberté et d'envol donnent à ses peintures une force presque surnaturelle.


Sans Fuir, détail, Anne Jacques

Viny, la timide et ses motifs colorés

Virginie Blancher illustratrice qui magnifie la couleur et le motif, est aussi très empreinte de Japon. Outre son activité de coloriste BD et de graphiste (elle s'occupe de l'habillage graphique de ce blog depuis sa création!), elle exprime aussi sa créativité par le dessin et la peinture.

Faisant fi de ses réticences, elle a choisit pour cette exposition de montrer des œuvres très intimes. Elle nous montre des personnages à la lisière entre le macabre et l'adorable, entre l'inquiétant et le joyeux. Un travail sur le thème de la survie, poignant et très humain.

 

Migraine, Virginie Blancher

Fanny la (petite) blonde survoltée et ses milliards de techniques


Fanny Ruelle, dessinatrice de presse, auteur de BD (son premier album vient de sortir) aquarelliste, sculptrice... Fanny est une touche-à-tout qui aime tester et découvrir de nouvelles techniques. Cette curiosité s'accompagne d'une grande précision dans l’exécution et d'une vivacité à saisir l'humour d'une situation et la transmettre en un croquis réalisé sur le pouce.
Elle est aussi une observatrice avisée de la nature réelle et fantasmée. Passionnée d'équitation, elle vit à la campagne avec ses compagnons à quatre pattes de tailles et de poids variés (des chats au cheval demi-trait). Pour cette exposition, elle présente des illustrations animalières (originaux et éditions limitées).


 
Fanny Ruelle


J'aurai grand plaisir à exposer quelques collages photos à leurs côtés ! Ce collectif est avant tout soudé par des liens humains et une sensibilité commune aux arts, à la vie, à la place de l'homme et surtout de la Femme sur cette planète.

Informations pratiques

L'expo dure du 16/10 au 13/12/2014.
Le vernissage à lieu le 16 octobre à partir de 18h au restaurant le 48 Rue Condorcet, à Paris, dans le 9ème. Son adorable patron, très haut en couleurs, Pascal Desrosiers a la grande gentillesse de nous prêter ses murs.

Le restaurant :
Adresse : 48 rue Condorcet, 75009
Téléphone : 01 45 26 98 19
Mail : pascal.desrosiers@orange.fr
Ouvert tous les jours de 19h à minuit

La page facebook de l'évènement : https://www.facebook.com/events/1471373176463446/
N'hésitez pas à inviter vos contacts à l'évènement et à partager cette information. Nos moyens de promotion sont très réduits ! Si vous avez des questions, vous pouvez me contacter par mail (marianne@etang-de-kaeru.net) car je suis plus ou moins en charge de l'organisation. 

J'espère que vous viendrez nombreux ! A très bientôt !


9 octobre 2014

L'album illustré Diapason de Laëtitia Devernay, la musique du silence



Un chef d'orchestre en queue de pie dans une foret où les tronc rectilignes rappellent des portées. Le voilà soudain qui grimpe, grimpe, grimpe et se juche tout en haut d'un arbre. Quand il agite sa baguette, un miracle se produit. Les feuilles deviennent des oiseaux virevoltants. Voici un album jeunesse sans texte qui manie la poésie du silence, la poésie des vides et des pleins.


J'habite à côte d'une librairie jeunesse que je m'emploie à éviter soigneusement, et ce quotidiennement. Je ne pousse jamais sa porte me sachant incapable de résister. Mais voilà, mes yeux s'attardent quand même sur la vitrine, et cette fois, j'ai craqué.

Un livre en accordéon était déplié tout le long de la vitre, racontant une histoire douce de musique et de nature. Je suis passée plusieurs jours devant, et quand le livre a disparu, je suis entrée précipitamment. Il ne restait qu'un exemplaire, et c'était la version reliée, impossible de résister !!

Voici donc ce petit bijoux tout en hauteur, en lignes et en feuilles d'arbres et de papier. Un conte de lenteur et de précision, ou chaque détail compte. Un livre à observer doucement qui nous rappelle qu'un peu de fantaisie peut bouleverser l'ordre des choses, même quand elle semble s'être évanouie. 



L'auteur, Laëtitia Devernay, manie le motif avec subtilité et intelligence. Elle alterne des planches minimalistes avec des masses foisonnantes de détails. Elle croque une symphonie où l'apparente répétition n'est qu'un outil pour raconter l'infinie diversité. Ce livre sans parole est à la fois un conte de silence et de musique. Si on tend l'oreille, on la perçoit : Le doux bruissement des feuilles-plumes qui dansent dans le ciel blanc.
Il s'agit d'un de ces ouvrages que j'ai envie de garder à porter, parce que le regarder me fait du bien, m'inspire, me calme. Je voulais partager avec vous un peu de sa magie.

Le blog de Laëtitia Devernay

Le site de l'éditeur « La joie de Lire »

Un entretien avec l'auteur :

Une courte vidéo 



3 octobre 2014

もののあはれ - Mono no Aware Project #15



Des gens sous la pierre,
Des gens dans la terre
Des piles d'ossement
Et de vies finies.

Des empreintes, des traces
Des paroles lasses,
L'usure des souvenirs
Qui se perdent aussi


Le passage du temps
Le rire du vent
Les absences de nos mères
Les dissolutions de nos pères
La disparation des générations
Les arbres qui s'assèchent
Au soleil revêche


Des gens sous la pierre,
La paix sur la terre
Le chant des enfants
Infinis de vie.

Des empreintes, des traces
L'amour qui se passe
Des mémoires tenaces
Qui se perdent aussi

L'une s’appelait Pauline, elle a choisit de partir, à 30 ans. L'autre s’appelait Marguerite, elle était ma mémé. Elle avait dépassée un siecle d'existence. Elle s'est accrochée. Puis le fil à lâché.
J'aime à croire que leur âme flottent dans les mers et les forêts, j'aime à croire que leur énergie nous accompagne encore un peu, nous les vivants.