30 janvier 2011

Photo 52 : se contraindre à l'inspiration !

La créativité se nourrit, comme une plante. Il faut l'arroser régulièrement, parfois, lui ajouter de l'engrais. Enlever les parties abîmées, tailler afin qu'elle s'épanouisse.

Quand on travaille tout seul dans son coin, c'est dur de garder la motivation, dur de continuer et de se remettre en cause.
Parfois, la sérendipité vient à la rescousse du jardinier perdu dans son jardin trop grand et trop sauvage.


J'ai découvert sur un blog l'existence du projet photo 52. Le concept est simple : faire une photo par semaine sur un thème donné par la maîtresse de cérémonie. Le cliché est incorporé à la page de récapitulatif en mentionnant les données techniques de la prise de vue.
On ne gagne rien, que le plaisir de s'astreindre à réfléchir, à expérimenter, et à partager l'expérience avec d'autres photographes amateurs impliqués. Si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à regarder la page du projet. Même les retardataires comme moi sont les bienvenus !


Le thème de la semaine 4 : organisation



28 janvier 2011

IWGP : visite guidée d'un Tôkyô noctambule et interlope

A la maison, les étagères pleines de polars appartiennent plutôt à La Moustache. Mais quand l'intrigue policière est traitée en une chronique urbaine tendre et mordante, et que l'auteur est un écrivain japonais contemporain, je revendique alors fièrement la propriété des bouquins !

Ikebukuro West Gate Park est une série à succès au Japon. Le premier tome a été primé, adapté en drama (série TV) et même en manga (sorti en France chez Asuka).
La version française est éditée par Piquier ce qui garantit un livre de bonne facture et surtout, avec une traduction de grande qualité. Un seul bémol, le prix, surtout pour le troisième tome, disponible qu'en grand format et dont la pagination est faible.


Trouble shooter

Ikebukuro West Gate Park est un bouquin particulier. Il nous raconte, à la première personne, le quotidien d'un jeune Japonais tokyoïte en perte de repère, un pseudo délinquant qui bosse quand même comme vendeur dans le petit magasin de fruits tenu par sa mère. Le reste du temps, il zone.
Makoto n'est pas un mauvais bougre, juste un grand ado hésitant, au futur flou, qui se laisse porter par les évènements. Mais quand des filles se font agresser dans son quartier d'Ikebukuro, quand une fille est tuée, alors il réagit.

Le premier tome de la série se compose de quatre nouvelles qui se déroulent chronologiquement. D'une histoire à l'autre, on retrouve les mêmes lieux, les même personnages qui traînent, s'ennuient et parfois, assistent Makoto. Peu à peu, le jeune homme s'affirme et l'ex-lycéen acquière une réputation bien particulière.

Ni un héros, ni un voyou, Makoto solutionne les embrouilles pour ceux qui ne peuvent pas se payer un privé et qui, pour des raisons éthiques ou de simple bon sens, ne peuvent s'adresser à la flicaille sous peine de finir eux même derrière les barreaux. Des minettes paumées qui se prostituent presque pour passer le temps, aux mômes des gangs, en passant par les apprentis yakuza, Makoto rencontre, aide et parfois, détourne les yeux. Entre les pages se déroule un quotidien fait de longues journées de glande, de magouilles pour trouver de la thune, et d'accidents qui bouleversent l'existence d'humains pas vraiment gâtés par la vie.
Et toujours un regard particulier et tendre, une observation avide de la vie d'Ikebukuro.


Un autre Japon...

L'auteur, Ishida Ira, décrit un Japon sale, pauvre, suspendu entre un passé glorieux et un avenir incertain décidé par les lois du capitalisme et de la publicité. Un Japon dont les racines sont corrompues par la drogue, les perversions sexuelles, la violence. Un Japon au repère mouvant et à la jeunesse indécise.

Et pourtant, nous sommes très loin des romans sombre de Ryu Murakami. C'est avec tendresse et espoir qu'Ishida décrit le quartier d'Ikebukuro, avoir humour aussi. Son style : un argot fleuri sans être inaccessible, direct et drôle. De la retenue toute japonaise dans les émotions qui affleurent parfois quelques instants et nous serrent le coeur, entre deux répliques bien senties.

L'enchaînement des nouvelles est fluide, cohérent et compose un tableau coloré d'un quartier de Tokyo à l'âme affirmée. Ikebukuro fait le grand écart entre une zone peuplée par des gens de la classe moyenne, voire défavorisée et des salariés chics qui travaillent dans les gratte-ciels agglutinés autour du Sunshine 60. Quand on referme le livre, on connaît les rues, les échoppes. On a envie de s'y promener.


Trilogie ikebukurienne

En tout, trois tomes racontant les pérégrinations de Makoto ont été écrit. Le second, toujours sous forme de nouvelles assez courtes continue sur la lancée avec des petits enquêtes déclenchées par une rencontre souvent improbable où la curiosité insatiable de Makoto.

Deux des histoires mettent en scène des enfants, avec un ton émouvant et surprenant. J'ai retrouvé Makoko et ses problèmes, sa capacité à se foutre tout seul dans la mouise, avec autant de plaisir. Un seul regret, la cohérence assurée par la récurrence des personnages secondaires a disparu.
Le troisième et dernier tome, plus mince, est constitué d'une seule intrigue dans le milieu des raves et de la drogue.

L'écriture arrive toujours à concilier des thèmes relativement glauque avec un ton presque léger. Makoto n'est plus un môme confus, c'est un homme qui assume ses choix, parfois à contre coeur, parfois avec des concessions douloureuses, mais il a gagné une force, une raison d'être.
Et, quand on referme le livre, on se prend à espérer qu'un quatrième tome nous guide encore dans les rues bruyantes et animés d'Ikebukuro.

24 janvier 2011

Promenons nous dans les bois...

Certaines histoires et contes de notre enfance laissent des empreintes si profondes dans notre psyché que jamais on ne les oublie vraiment. Elles dorment sous la surface et il suffit d'un tourbillon, d'un souffle de vent pour qu'elles s'imposent de nouveau, vivaces et animées. Le petit Chaperon rouge a cette force, cette présence.

Un classique paré d'atours victoriens

De génération en génération, cette histoire – ou plus exactement ces histoires - car de multiples versions perdurent – se sont transmises à l'oral. Charles Perrault en a fixé l'une d'elle. C'est ce texte qu'a choisi d'illustrer François Amoretti dans un joli livre rougeoyant. Auto édité en 2008 en bilingue français-japonais, l'ouvrage connaît depuis décembre une diffusion grand public chez Soleil, avec en prime, une suite en bande dessinée scénarisée par Audrey Alwett.



Les dessins à l'encre d'Amoretti rappellent dans leur délicatesse et leur frénésie ceux de Tim Burton ou d'Edward Gorey, un précurseur dans le domaine. Merveilleux et macabre se mêlent en une danse sensuelle et surprenante. Le noir et blanc n'est rehaussée que d'un pointe d'un rouge profond. Une parfaite alliance des couleurs pour ce conte dont la portée symbolique est probablement la raison de son succès et de sa longévité.
 Amoretti donne au Chaperon une touche victorienne et fait d'elle une petite gothic-lolita. D'ailleurs une autre jeune fille célèbre rôde comme un fantôme entre les pages avec son lapin et ses champignons...
Un travail d'illustration de haute volée, proche de la bande dessinée avec une vraie recherche de narration. L'image ne se contente pas de soutenir le texte, elle l'enrichit d'une dimension personnelle et onirique vaguement inquiétante.

Dans les entrailles du prédateur...

Et surtout, il y a la suite Ce qu'il advint dans le ventre du loup... Cette courte BD est un véritable chef-d'oeuvre qui redonne au conte la noirceur et les tripes que Perrault a tenté de lui retirer. La version de Charles Perrault, avec sa fin moralisatrice, n'est pas la plus galvaudé car elle n'intègre pas encore l'élément masculin sauveteur du chasseur qui relègue le petit Chaperon rouge au rang de jeune fille docile en attente d'un preux chevalier.
Cependant, elle retire quand même les qualifications lors du choix du chemin pour se rendre chez la grand-mère – celui des aiguilles et celui des épingles. On perd ainsi une partie cruciale du récit qui a attrait à la puberté, à la menstruation et à l'éveil sexuel.

Une rencontre impromptue...

Vous l'aurez compris, la version de Perrault n'est pas ma favorite. Pourtant, la suite racontée par Amoretti m'a bouleversée. Les épreuves que subit le Chaperon rouge, la manière dont elle les surmonte, les rencontres... Tout converge pour s'inscrire dans la structure traditionnelle des contes de fée.
Une transformation violente et sans retour s'effectue dans le ventre du prédateur. Et, sans dévoiler la fin de l'histoire, elle dégage une énergie salvatrice. Impossible de ne pas faire un parallèle avec le fabuleux livre de Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups.
Pour le dessin, Amoretti conserve un découpage assez classique et un trait simple. Par contre, il plie les perspectives, arrondit les cases qui ne sont pas cernées. Sa mise en page ressemble à un amalgame de cellules. Et pour le final, il réserve deux pleines pages... Cette BD a quelque chose d'organique, de viscéral. Une réussite narrative et graphique !

Amoretti arrive donc à mettre en valeur le texte de Perrault tout en l'intégrant dans son univers particulier. Il excelle aussi dans l'exercice de la BD pour raconter une histoire originale. Avec le petit Chaperon rouge, il signe donc un album alliant deux arts proches et pourtant si différents que sont l'illustration et la bande dessinée !

Vers la réconciliation avec le sauvage ?


Pour aller plus loin :
Un article sur le Blog d'Amoretti où il nous parle de ses influences :
http://francoisamoretti.blogspot.com/2009/10/en-parlant-dinfluences.html

Sur la question des aiguilles et des épingles, un article passionnant :
http://www.petitchap.com/des-aiguilles-ou-des-epingles-2

Pour les différentes versions du conte et d'autres informations :
http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/index.htm

19 janvier 2011

Library War : le rambo des bibliothèques ?

Quand une oeuvre parle de livres, mieux qu'elle incite à lire, j'ai immédiatement un a priori très positif. Toshokan Sensô (littéralement, la guerre des bibliothèques) est un dessin animé japonais en treize épisodes, sorti au printemps 2008. Il est adapté d'une série de romans pour adolescents de Hiro Arikawa, dont le premier tome est maintenant disponible en français chez Glénat.

Entre les encyclopédies, les revues et les romans, une mitraillette...

Cette série nous raconte les aventures remuantes et drôles de Kazahara, une jeune recrue bibliothécaire. Le contexte est particulier. Il s'agit d'une uchronie réinventant le Japon de ces trente dernières années.
Une loi d'amélioration des média est mise en place pour assurer un contrôle sur secteur, en prétextant une moralisation nécessaire et une protection de l'opinion contre les manipulations. Rapidement, le système est détourné. La censure touche bientôt tous les domaines culturels. Les bibliothèques sont le dernier bastion où les ouvrages ainsi touchés par l'opprobre sont encore disponibles au public.

Pour faire face à la radicalisation des actions du comité de censure, les bibliothèques se dotent d'un corps de défense. La situation évolue bientôt vers une guerre rangée. Un conflit étrangement encadré par la paperasserie administrative, avec des lieux définis et une plage horaire pour les combats. Quand on connaît l'ambiance martiale du Japon et le respect de l'autorité de son peuple, on comprend le réalisme de cette fiction d'anticipation.

La joyeuse équipe de bibliothécaires !


Dans ce contexte politique et social tendu où la lecture est menacée, s'engager comme bibliothécaire est un acte de résistance. Kazahara n'a jamais oublié sa mésaventure d'adolescente : elle s'est retrouvée par hasard au coeur d'une escarmouche dans une librairie et fut sauvée par un jeune bibliothécaire.
Impressionnée par la bravoure de "son prince", elle choisit cette voie dangereuse, contre l'avis de ses parents. Elle veut soutenir le droit à la lecture, surtout pour les enfants !
Mais elle déchante rapidement, harcelée par Dojo, un instructeur particulièrement exigeant qui n'est autre que son "prince". Ses supérieurs et ses collègues l'aident dans son apprentissage et peu à peu, la jeune femme s'affirme non seulement par ses compétences mais aussi grâce à son courage et à la force morale de son engagement.

Ici, on parle bien de la défense de la liberté de lire et de penser. Une liberté qui mérite de mourir pour sa protection. D'ailleurs, l'oeuvre s'inspire ouvertement de Fahrenheit 451. Le sérieux des propos est atténué par les inepties du quotidien, les situations comiques et des protagonistes haut en couleurs. Kazahara, une vraie machine de guerre, est aussi têtue qu'elle est fleur bleue et émotive. Elle a la larme facile sans être gnangnan : un tour de force ! Les personnages secondaires sont aussi très réussis, dans leur humanité pleine de contradiction.

Une distraction avec la réflexion de série et le style en option

J'ai découvert cette série avec la version animée, de très bonne facture. L'animation est de qualité (Studio IG), avec un travail de contour du chara-design dans la différentiation des plans soignés et esthétiques. Drôle et intelligente, la série bénéfice d'un bon rythme narratif. Et puis, en douze épisodes, avec un spécial, pas le temps de s'ennuyer ! J'étais donc très curieuse de découvrir l'oeuvre originale.

Cette dernière, d'une écriture passe partout, assez médiocre, a un peu de mal à installer l'action. Mais les éléments qui m'ont séduit dans l'anime sont bien présents, et avec plus de profondeur. La question de la liberté d'expression et de la censure est abordée sous des angles moins grandioses que les combats violents pour la sauvegarde des livres. On y trouve aussi des épisodes plus discrets et plus diplomatiques tout aussi passionnants.


La grande force de Library War réside dans la personnalité attachante de son héroïne. Remuante, un peu garçon manquée, elle est franche et volontaire. Dans l'adversité, elle révèle le meilleur d'elle même, ce qui ne l'empêche pas de craquer, une fois la crise passée. C'est un beau personnage féminin.
On pardonnera donc à l'auteur la faiblesse de son style car l'histoire, originale et dynamique, réussit à captiver tout en alliant des genres littéraires très différents. Un très bon divertissement entre aventure, histoire d'amour et politique-fiction. La série se compose de quatre volumes. Si vous n'avez pas le courage de lire le roman, je vous conseille quand même d'essayer la série animée !

La page de Wikepedia en anglais sur la série, très complète :
http://en.wikipedia.org/wiki/Toshokan_Sens%C5%8D

Le site officiel, en japonais :
http://www.toshokan-sensou.com

17 janvier 2011

Petit curage de la mare

Je profite de l'hiver, quand le niveau d'eau est au plus bas, pour nettoyer un peu mon étang. Voici donc une nouvelle bannière toute jolie créée par Viny, de nouvelles couleurs et un design plus joyeux.

Il reste encore quelques pétouilles à régler, quelques améliorations à apporter quand mon moustachu aura un peu de temps pour mettre son nez dans le code ! D'ici là, vos commentaires sont les bienvenues pour améliorer l'affaire !

12 janvier 2011

"Une forme de vie" la difformité du corps face à l'informité de la création

Pour son dernier ouvrage Une forme de vie, Amélie Nothomb choisit l'auto-fiction épistolaire pour se mettre en scène dans un dialogue avec un lecteur hors du commun : Melvin Mapple, soldat américain basé en Irak et grand amateur de ses romans.

Bientôt, un échange se noue, entre malentendu et complicité. Quelque chose se passe entre l'écrivain belge et le soldat. Ce dernier lui confit le poids de son secret qui l'écrase littéralement : il est obèse. Depuis qu'il est en faction en Irak, il ne sait faire face à l'horreur de la guerre qu'avec une boulimie dévastatrice.

 Encore une fois, le rapport au corps et à la nourriture – envisagé ici comme carburant et moyen de compensation mais non comme une source de plaisir gustatif – envahit le roman pour devenir le sujet central. Le corps est à la fois l'outil et le support de la création, littéraire dans le cas d'Amélie, un art brut, brutal même pour Melvin.

L'angle choisit pour traiter la question déroute et dérange. Une boutade, une provocation de la part de l'Amélie fictive et tout part en vrille. Outre la forme épistolaire, l'auteur insère des passages sur sa vie quotidienne. Ses réflexions acide s'immiscent dans les temps d'attentes d'une lettre de la part de son correspondant. Son regard particulier et sa logique souvent frisant l'absurde rendent la lecture toujours aussi légère et distrayante.
Pourtant, quelque chose dans ce livre m'a touché.

Fascination de la répulsion

Peut-être est-ce l'apologie de la relation humaine qui passe par le papier et la lenteur. Ce temps donné à la réponse qui rend l'échange profond. Un échange pourtant fondé sur un postulat de sincérité et de confiance qui peut s'écrouler comme un château de sable léché par une vague trop vigoureuse.
Et, au coeur du roman, il y a la question visqueuse de l'obésité ; ceux qui me connaissent savent que j'ai trois phobie : le vertige – j'y peux rien c'est génétique, le dentiste enfin, surtout le bruit des instruments et, les gros.
Le surplus adipeux provoque en moi un dégoût profond doublé d'une curiosité malsaine qui me rend incapable d'ignorer une personne obèse si elle est dans ma proximité.
Alors, les descriptions très graphiques et presque chirurgicale du corps enflé et monstrueux de Marvin suscitent en moi des émotions contradictoires violentes... Un délice !

De plus, j'apprécie la plume d'Amélie, je suis donc rarement déçue.
J'ai lu Une forme de vie dans la foulée d'Antéchrista. Une chance car les deux ouvrages s'enchaînent naturellement avec un clin d'oeil particulier.
Mon seul regret tient à la structure narrative. La construction est toujours la même. L'application systématique d'un schéma qui fonctionne bien me fatigue un peu. Pourtant, cela n'ôte en rien le plaisir de la lecture, puisque, dés le départ, il est aisé de savoir où l'auteur se dirige. Après tout, Nothomb n'écrit pas des thrillers !
D'ailleurs, écrivant cette chronique à froid, je réalise que j'ai de nouveau envie de lire ce roman...

11 janvier 2011

Meilleurs voeux aérien avec la voix mélodieuse et puissante de Youn Sun Nah

En ce début d'année, je vous épargne deux choses :
- la liste de mes bonnes résolutions qui n'intéressent que moi, et encore...
- la liste de mes voeux, variables en fonction de mes humeurs et de mes lecteurs.
Je me contente donc d'une petite carte, gentiment mise en page par Mlle Viny avec une photo d'un timide lotus de l'étang Shinobazu à Ueno.



Ma liste de chroniques de livres et de BD en retard s'allongeant à mesure que je dévore des pages, j'ai opté pour une solution courageuse : écrire sur de la musique !

Je viens juste de découvrir Youn Sun Nah (merci Anne !), une chanteuse coréenne à la voix époustouflante. Amatrice de jazz surtout instrumental, les voix tendent à me fatiguer et il est rare que j'écoute un album complet sans me lasser.


Cette demoiselle change la donne.
Sa technique vocale inclut du scat mais aussi un travail déroutant avec des cris et des chuchotements bien dosés, jamais hystériques. Et bien sur, il y a l'émotion et l'élégance.
Elle vous prend le ventre, votre gorge se serre. La grande qualité du mixage de ses albums Voyage et Same Girl met la voix en avant sans ignorer les mélodies. Un son propre qui amplifie encore la force des sensations.

Tantôt allègre et joueuse, tantôt délicate et poignante, You Sun Nah surprend à chaque morceau. Les compositions personnelles alternent avec celles de ses comparses musiciens. Elle ose aussi des reprises justes et originales de Nat King Cole, en passant par Tom Waits et même Metallica !


Recherche d'autres artistes comme Youn Sun Nah sur Myspace Music

Youn Sun Nah nous emmène en dans un voyage sonore au delà des mers.
Mais pour l'écouter, pas besoin d'aller jusqu'en Corée, elle sera à Paris en Mars. Les dates de ses concerts sont sur sa page Myspace.