22 janvier 2021

Quelques podcasts pour apprendre le japonais


Tout d’abord, l’intérêt des podcasts n’est pas de comprendre tout mais d’écouter, chaque jour, du Japonais. Lorsqu’on apprend une langue sans être en immersion, cela demande des stratégies pour s’y exposer le plus possible. 

Comme je l’indiquais dans mon article précédent sur le sujet, la régularité est la clef de l’apprentissage. Certains de ces podcasts sont enregistrés quotidiennement, un sacré défi puisqu’ils sont en écoute gratuite. Je vous conseille de ré-écouter plusieurs fois les épisodes, par exemple dans les transports, en faisant votre ménage, en vous promenant (ou en jouant à Animal Crossing). Les podcasts que je vous recommande ont commencé leur diffusion assez récemment et continuent toujours. Je vous présente des podcasts exclusivement en japonais, sans aucune traduction dans une autre langue, afin de favoriser l’immersion.



Nihongo con Teppei

Pour commencer, le plus accessible pour les débutants, c’est Nihongo con Teppei. Un prof de japonais sémillant qui enregistre des podcasts pour débutants, très courts, de quatre minutes, et pour intermédiaire. Les premiers sont très courts, quatre à cinq minutes, les seconds font entre 10 et 15 minutes. Il n’y a pas de scripts. Chaque épisode aborde un sujet simple et très restreint qui permet de limiter le vocabulaire, avec beaucoup de répétitions et un contexte bien défini qui facilite la compréhension. J’apprécie l’humour et l’esprit enjoué du professeur, qui a un grand sens de l’auto-dérision. Il s’exprime en articulant, et avec lenteur tout en restant naturel.

Version débutant :

http://nihongoconteppei.com/

Version intermédiaire :

http://teppeisensei.com

 

Japanese with Noriko

Il s’agit de podcast court sur la vie quotidienne d’une Japonaise expatriée en Irlande et marié à un Péruvien. Elle a commencé sa diffusion en début d’année. Les scripts sont disponibles sur son site. Sa diction est bonne, son ton est enjoué et j’apprécie la densité de chaque épisode, qui restent simples et accessibles pour un débutant avec quelques notions. Elle parle de son quotidien et le lien avec des éléments de la culture japonaise. C’est une approche très ouverte, curieuse du monde. Elle fait aussi des vidéos sur sa chaine YouTube

https://www.japanesewithnoriko.com/


Il existe un podcast joint entre Noriko et Teppei Sensei, sous forme d’un dialogue informel, là encore avec un ton léger :

https://teppeinorikojapanese.com


Let’s talk in Japanese

Voici autre podcast de niveau intermédiaire que j’apprécie beaucoup. Son auteur, Tomo, a commencé en juin 2019, il vit au Japon et il est professeur. Plus sérieux que Teppei, il parle à la fois de son quotidien et réponds aussi à des propositions de sujet, autour du Japon : https://anchor.fm/LetsTalkinJapanese

Les scripts sont disponibles ici : http://ruby-s.net/script/

La durée est de 10 à 15 min et les niveaux du JLPT sont indiqués (N1 étant le plus difficile et N5 pour débutants)


Haru non nihongo

Un podcast à mon avis plus difficile, car les épisodes assez longs. Il parle de culture japonaise et de vie quotidienne. Si vous connaissez un peu le Japon, il est probable que les sujets abordés vous soient déjà connus. Dans mon cas, l’avantage est que je comprends plus facilement, car j’ai déjà quelques éléments. J’ai l’impression qu’il s’adresse à un public plus jeune.

https://www.haru-no-nihongo.com


Nihongo Switch

Niveau intermédiaire. Je vous conseille de regarder la chaîne YouTube car les vidéos sont en fait les textes sen japonais.

Cours donné par Yamamoto Iku, une Japonaise vivant à Los Angeles. Podcast axé sur les saisons au japon, voix très agréable avec une musique jazzi. Il faut avoir déjà de bonnes bases. Cependant, j’avoue que je trouve la diction et la voix tellement agréable que je l’écoute même si je suis larguée. Les scripts sont dispo gratuitement à condition de s’inscrire à la mailing list. C’est plus intéressant de regarder les vidéo (juste quelques photos et le texte).

https://nihongoswitch.com/


Small talk in Japanese

Deux jeunes étudiantes japonaise à l’université qui vivent à Londres se sont lancées dans un podcast. Il n’y a pas de script mais une liste de vocabulaire (japonaisanglais) disponible pour chaque épisode. Je n’ai écouté que les premiers et derniers épisodes, je pense qu’il cible un niveau intermédiaire et un public branché pop culture.

https://smalltalkinjapanese.hatenablog.com



Dans tous les cas, la méthode efficace consiste à écouter plusieurs fois le même podcast. Il vaut mieux favoriser des podcasts très courts pour commencer. Écouter en boucle nous familiarise avec l’accent tonique et permet d’identifier les mots qu’on ne comprend pas. Pour être plus efficace, on peut écouter tout en lisant les transcrits lorsqu’ils sont disponibles. Une technique qui m’a été recommandée est le shadowing il s’agit de répéter dans la foulée les phases prononcées, même sans les comprendre, afin d’acquérir la musique de la langue. Le shadowing, sorte de karaoke, permet aussi de « parler ». 

L’autre difficulté dans l’apprentissage d’une langue lorsqu’on est loin de son pays d’origine est d’équilibrer les entrées (ce qu’on apprend) des sorties (ce qu’on exprime). Souvent on ne parle pas par crainte de se tromper, de ne pas savoir exprimer correctement ce qu’on veut. Un des points commun des podcasts sus-cité est que leurs auteurs encouragent les étudiants à parler et à les contacter via commentaire ou mail, même très mal, même avec peu de vocabulaire et une syntaxe branlante. Une langue reste un moyen de communiquer, apprendre à la comprendre ne suffit pas pour progresser. Il est nécessaire d’effectuer un travail de « sortie » des connaissances acquises, quel que soit votre niveau. En cela, le shadowing a le double mérite de travailler l’accent et aussi l’habitude de la prononciation.



Si vous connaissez d’autres podcasts ou si vous avez d’autres recommandations, n’hésitez pas à mettre votre grain de sel en commentaire.

5 janvier 2021

2021, après la fin du monde

 


Rien n’est plus intime et subjectif qu’une fin du monde. S’il y a parmi vous des lecteurs de Card Captor Sakura, ils comprendront mon propos. Probablement que des philosophes l’expliquent aussi avec talent, mais ma culture dans ce domaine reste maigre.

Pour beaucoup d’entre nous, cette année s’ouvre dans une atmosphère d’attente, dans la fatigue de mois d’angoisses et de craintes sourdes. Santé mais aussi économie et survie simple hantent nos nuits, ces préoccupations se glissent dans les discussions, tendent les relations alors même que la proximité devient une menace. Difficile de garder sa joie de vivre, sa légèreté, son enthousiasme… Ma soupape de sécurité, c’est visiter des musées.

Pour d’autres, il s’agit d’aller se faire une toile, ou un concert, ou bien encore un resto entre amis, ou juste se poser seul au café et regarder les gens.

Quand l’essentiel se réduit à survivre ou à vivre avec peu de plaisirs, les turpitudes enflent, la dépression guette, l’agressivité fait son nid.

Et parfois, alors que notre monde prend fin, et on constate, un peu groggy, qu’on est toujours en vie.

Surpris, sonnée, abîmé, mais toujours vivant. Et le plus incroyable, au milieu de bordel, de ces émotions en pagaille qu’on peine à nommer tant leurs chocs incessants nous assourdissent, est cette zone blanche, calme et claire. Un petit morceau d’espoir à la dérive dans un océan acide et glacé.

Un radeau de fortune qui résiste à tout, ou presque, et nous soutient encore. Et un jour, on réalise qu’après la fin du monde, il y a simplement, un autre monde. Pas mieux, pas pire, mais différent. Ou peut-être pire, ou peut-être mieux. Là, comme pour toute histoire subjective, nous avons la capacité de choisir comment on l’appréhende. L’unique chose qu’on maîtrise est la posture que l’on décide d’adopter face aux événements, aux actions d’autrui et à nos émotions.

Après ma fin du monde, en 2020, j’ai décidé que 2021 serait un monde différent, plus ouvert, plus apaisé, rempli d’amour et d’amitié, de découvertes, de ratés, d’échecs, d’impasses et de retournements, de labyrinthes et de chemins sinueux, de trésors enfouis, de doutes cultivés avec soin, de tentatives, d’essais, d’expérimentations et surtout, d’autonomie et de liberté. Je ne regrette rien de 2020, depuis des années, je m’applique à abandonner ma colère et mon ressentiment au bord de la route.

Je préfère trimballer dans mes poches cailloux, coquillages, fleurs et feuilles.

Je vous souhaite à tous une très belle et heureuse nouvelle année, et surtout la force de garder l’espoir et de demander aide et soutient à vos proches, en cas de besoin.