Rien n’est plus intime et subjectif qu’une fin du monde. S’il y a parmi vous des lecteurs de Card Captor Sakura, ils comprendront mon propos. Probablement que des philosophes l’expliquent aussi avec talent, mais ma culture dans ce domaine reste maigre.
Pour beaucoup d’entre nous, cette année s’ouvre dans une atmosphère d’attente, dans la fatigue de mois d’angoisses et de craintes sourdes. Santé mais aussi économie et survie simple hantent nos nuits, ces préoccupations se glissent dans les discussions, tendent les relations alors même que la proximité devient une menace. Difficile de garder sa joie de vivre, sa légèreté, son enthousiasme… Ma soupape de sécurité, c’est visiter des musées.
Pour d’autres, il s’agit d’aller se faire une toile, ou un concert, ou bien encore un resto entre amis, ou juste se poser seul au café et regarder les gens.
Quand l’essentiel se réduit à survivre ou à vivre avec peu de plaisirs, les turpitudes enflent, la dépression guette, l’agressivité fait son nid.
Et parfois, alors que notre monde prend fin, et on constate, un peu groggy, qu’on est toujours en vie.
Surpris, sonnée, abîmé, mais toujours vivant. Et le plus incroyable, au milieu de bordel, de ces émotions en pagaille qu’on peine à nommer tant leurs chocs incessants nous assourdissent, est cette zone blanche, calme et claire. Un petit morceau d’espoir à la dérive dans un océan acide et glacé.
Un radeau de fortune qui résiste à tout, ou presque, et nous soutient encore. Et un jour, on réalise qu’après la fin du monde, il y a simplement, un autre monde. Pas mieux, pas pire, mais différent. Ou peut-être pire, ou peut-être mieux. Là, comme pour toute histoire subjective, nous avons la capacité de choisir comment on l’appréhende. L’unique chose qu’on maîtrise est la posture que l’on décide d’adopter face aux événements, aux actions d’autrui et à nos émotions.
Après ma fin du monde, en 2020, j’ai décidé que 2021 serait un monde différent, plus ouvert, plus apaisé, rempli d’amour et d’amitié, de découvertes, de ratés, d’échecs, d’impasses et de retournements, de labyrinthes et de chemins sinueux, de trésors enfouis, de doutes cultivés avec soin, de tentatives, d’essais, d’expérimentations et surtout, d’autonomie et de liberté. Je ne regrette rien de 2020, depuis des années, je m’applique à abandonner ma colère et mon ressentiment au bord de la route.
Je préfère trimballer dans mes poches cailloux, coquillages, fleurs et feuilles.
Je vous souhaite à tous une très belle et heureuse nouvelle année, et surtout la force de garder l’espoir et de demander aide et soutient à vos proches, en cas de besoin.
je t'embrasse très fort, Marianne et pense tout aussi fort à toi, puissance 2021!
RépondreSupprimerdes bises chaleureuses d'Amiens!
del.