30 novembre 2011

Mes voisins les Yamada : sept ans de bonheur


Mes voisins les Yamada est une bd humoriste japonaise en quatre cases (yonkoma) parue dans la presse. Ishii Hisaichi raconte le quotidien d'une famille lambda qui s'attaque, avec motivation et bonne humeur, aux petits tracas de la vie. En France, nous avons eu l'excellente adaptation cinématographique réalisée par Takahata pour le studio Ghibli. En 2009, Delcourt a édité trois recueils regroupant sept ans de dessins.

Chronique d'une normalité animée


Pas besoin d'être calé sur le Japon pour apprécier l'humour franc et bon enfant de Mes voisins les Yamada. Une joyeuse cacophonie humaine règne dans cette famille typique avec Matsuko, la mère au foyer tête en l'air et paresseuse, Shige, la mamie râleuse et encore bien vaillante, Takashi, le père, salaryman débordé et un poil indolent.
Et bien sûr, il y a les enfants : Noboru, le fils aîné médiocre à l'école, préoccupé par sa puberté et Nonoko la benjamine espiègle en mode tornade, toujours prête à faire les quatre cent coups.

En quatre cases, l'auteur croque la vie de tous les jours, la vie normale et même banale. Avec talent, il met en exergue ces petits riens qui gâchent une journée où l'ensoleillent. Avec les Yamada, tout devient un combat, tout devient un défi ! La moindre mésaventure prend des proportions délirantes et pourtant, tout se règle toujours, avec légèreté et rire.
Pas de grand drame, pas de grande réflexion sur l'actualité ni de dénonciation. Pourtant cette BD philosophe sur les aberrations de notre monde moderne, sur les fêlures de la société japonaise et aussi sur ses valeurs et ses fondements.

Alors, prêt pour l'aventure ?

A chaque histoire, on sourit des situations à la fois si habituelles et si cocasses. On est touché par des personnages englués dans leur tracas qui arrivent toujours par une pirouette à se sortir des soucis. Au fil des pages, on s'attache, on apprend à les connaître. Et, on dévore sans sourciller l'intégralité des trois tomes qui comptabilise quand même plus de 1 000 pages !

La série est parue dans la collection shampoing, réservée au coup de cœur de Lewis Trondheim. Cette heureuse initiative empêche Mes voisins les Yamada d'être étiquetée “manga”, un genre qui décourage encore certains amateurs de BD.

Pourtant, le sens de lecture japonais est scrupuleusement respecté. Le lettrage et la traduction de qualité nous livre une lecture fluide. Le choix des notes de bas de page pour éviter une adaptation trop  française conserve ainsi tout la saveur originale du livre. Si Mes voisins les Yamada est un concentré de Japon, il est aisé de suivre avec affection ces aventuriers du quotidien.

L'humour tendre d'Ishii dépasse les frontières et nous reconnaissons tous un collègue, un voisin, la fille d'un copain dans ses protagonistes haut en couleurs ! Une série optimiste pour illuminer vos longues soirées d'hivers !
Un dossier de qualité sur le film chez Buta-connection :
http://www.buta-connection.net/films/yamada.php

25 novembre 2011

Tomomi Murakami : une exposition champêtre et poétique !

Vite vite ! Vous n'avez qu'une semaine pour admirer les tableaux de l'artiste Japonaise Tomomi Murakami à la galerie Métanoïa à Paris (jusqu'au 30/11). C'est grâce à mon amie Anne (encore elle) que j'ai découvert le travail d'illustration de Murakami, à la fois très japonais dans sa thématique et très occidental dans le traitement des sujets. D'ailleurs, la jeune femme apprécie la France et notre langue qu'elle utilise souvent pour donner des titres à ses tableaux.



Son œuvre, figurative et simple, est facile à aborder avec ses traits épurés et des thèmes heureux : des petites filles qui dansent, des enfants qui jouent, d'adorables lapins... Et pourtant, il ne s'agit nullement d'illustrations niaises et sans âme. Il y a dans les aplats impeccables, le choix judicieux des gammes de couleurs tranchées, une volonté joyeuse, une vie débordante.

Murakami arrive à se détourner des stéréotypes pour créer un univers où la joie réchauffe les cœurs sans qu'un excès de sucrerie et de kawai nous gâtent les dents.

Quand Murakami dessine l'automne, elle choisit simplement des pieds fins chaussés de geta qui foulent l'herbe parsemée de feuille d'érable. Une vision délicieusement traditionnelle peinte avec une technique totalement contemporaine. D'ailleurs, si beaucoup des peintures exposées sont à l'acrylique, Murakami est aussi habituée à l'outil informatique.

Des mirettes ébaubies !

Depuis quelques mois, je regarde régulièrement les travaux postés sur sa page Facebook. Les voir "en vrai" change tout. J'ai ressenti une vague de bonheur, tiède et douce. J'ai eu le grand plaisir de discuter avec elle avec mon japonais, digne d'un enfant de deux ans, et son anglais, nettement meilleur que mon japonais.

Quand je lui ai parlé des émotions très positives de ses peintures, elle m'a expliqué, avec un sourire radieux, que le moment dédié à la peinture était un moment précieux et joyeux ; c'est cette émotion vive qui s'échappe des tableaux, bondissant comme un petit lapin, pour surprendre le visiteur et lui communiquer sa bonne humeur.
Murakami sera présente samedi 26 novembre pour le vernissage. Une raison supplémentaire de faire un détour !

D'ailleurs, la galerie Métanoïa est vraiment un lieu agréable dédié à l'art contemporain asiatique. J'ai découvert son existence lors de Japan Expo, et depuis, je passe régulièrement pour y découvrir de nouveaux artistes.

En plus, l'accueil est toujours cordial ! Ce qui n'est pas une évidence dans les galeries de la capitale, surtout si, comme moi, on porte sur sa personne sa totale absence de potentiel d'achat ! D'ailleurs, les oeuvres de Murakami sont des petits format vraiment abordables. Une idée pour Noël ?!



Le site officiel de Tomomi Murakami (en japonais) :

La page Facebook de Tomomi Murakami :

Le site de la galerie Métanoïa :

20 novembre 2011

Projet 52 : détente

Cette semaine était sous le signe de la détente puisque je me suis absentée quelques jours de la capitale. Direction Lyon avec la Moustache. Le thème du projet 52 était parfaitement dans le ton. Voici donc un petit extrait de ma moisson photographique.

Des reliefs d'eau et mousse
 


Des jeux d'ombre et de lumière

 


Objets trouvés...
 

19 novembre 2011

Portrait chinois : une grenouille à nu

En ce moment, le tag du portrait chinois se propage de blog en blog.
Me voilà donc épinglée deux fois dans la même semaine par le blog voyageur qui barbote entre la France et L’Angleterre de My Little Discoveries et le blog des curiosités littéraires et culturelles de Et puis.
Après avoir participé une fois à l'exercice du Kreativ blog, j'avais, par flemme et surtout par manque de temps, délaissé ce jeu. Une honte quand même quand on est distingué par Aizen, la prêtresse des momonga, ou Daria, la p'tit métalleuse.
Cette fois, je m'y colle. Et c'est la double peine !




  • D’abords les questions de chez Et puis :
Si vous étiez...
Un peintre : Aya Takano
Un film : Flash gordon (tout en couleur, tout dans l'esbrouffe) et Café lumière (ouais chuis deux films si j'veux)
Un personnage de fiction : un ver des sables
Un personnage historique, : un dictateur, ou un tueur en série, n'importe lequel. Juste pour essayer.
Une ville : Point-central
Une gourmandise : le sucre candy (parqu'on se casse les dents dessus) ou le yokan (parce que c'est tout mou)
Une couleur : vert, violet, rose, orange, bleu... Nan, mais qui pense vraiment que je peux choisir une couleur ?!
Une chanson : Les papiers de Nicolas Pabiot (futur tube interplanétaire, c'est moi qui l'ai écrit)
Une qualité : la curiosité
Un défaut : la sociopathie

  • Enfin, celle de My little Discoveries :
Si vous étiez...
Un mois de l'année : février, car le printemps est déjà là
Un personnage de série : Dexter de la série éponyme, ou River de Firefly
Une loi : la loi Veil du 15 janvier 1975
Un objet volant : un arc-en-ciel (si, ça vole)
Une époque : dans longtemps, ou alors le Mésozoïque.
Une boisson : le thé vert
Une invention : une arme bactériologique
Une émission télé : le zapping (au moins, c'est court)
Un type de siège : un fauteuil club en cuir bordeaux usé
Et un mot anglais : fluffy





A mon tour de vous laissez avec : un paysage, un être vivant, une phobie, un élément naturel, une idée, une pierre, un parti politique, un livre, un pays, et un mot japonais.
Je nomme les joyeux élus de l'exercice (qui peuvent me snober, je ne leur en tiendrai presque pas rigueur)  : Aizen, Daria, Viny, Anne, Mathias, Choco, Florence, Mackie, Ari, Kty, Amity, Delphine, Fabien, et Dark Gally ... et tout ceux qui veulent participer !!!

18 novembre 2011

Rétrospective Yayoi Kusama à Beaubourg : festival de pois et phallus !

Si vous connaissez le livre Triste revanche de Yoko Ogawa, l'énorme citrouille jaune à pois noirs en couverture vous aura sans doute intrigué. C'est ainsi que j'ai découvert Yayoi Kusama. Son univers coloré, féminin, avec une touche d'absurdité m'intriguait. La rétrospective organisée par le centre Pompidou à Paris est une occasion rêvée de voir en vrai  le travail de Kusama. Pour moi, rien ne remplace le fait de vivre l'expérience de rencontre avec une œuvre originale, de s'imprégner de l'émotion qu'elle dégage.

La semeuse au petit pois


Yayoi Kusama (née en 1929) est très connue au Japon. Elle était déjà une figure célèbre dans les années 60, aux cotés d'Andy Warhol. Il faut attendre les années 90 et 2000 pour qu'elle soit reconnue comme acteur majeur de l'art contemporain mondial auprès d'un public plus large.
Ses installations colorées et ludiques avec des pois qui reflètent leur parfaite rondeur dans des miroirs, des jeux de lumières guillerets, séduisent et amusent.

Si le pois est la signature de Kusama, elle s'exprime aussi par son travail de plasticienne. Elle recouvre des objets du quotidien et meubles par des boudins de tissus monochromes.
Des sortes de phallus qui envahissent ainsi fauteuils, tabourets, et même vêtements... Des créations qui rappellent le passé sulfureux de l'artiste qui, entre orgies et consommation effrénée de drogues diverses, a mené une jeunesse radicale dans ses passions et son expression artistique.


Les premières peintures

Spirale d'une vie en folie


La rétrospective au Centre Pompidou à Paris, présente de façon chronologique les œuvres de Kusama. La visite commence par ses premières peintures au début des années 50. Ces toiles m'ont fascinée par leur surréalisme organique, leur vision à la fois magique et dérangeante.
Partie au Etats-Unis en 57, Kusama surprend rapidement la scène New-yorkaise avec le minimalisme de ses œuvres : un travail de grands formats monochromes blanc où le pois apparaît, tel la maille d'un filet infini. La révolution sexuelle et la curiosité d'une période, ou tous les excès sont possibles au nom de la liberté, font sortir la peinture de la surface plane de la toile.
Kusama s'exprime alors comme plasticienne avec des objets de récupération. Elle les accumule, les agence, les détourne. Elle s'essaye aussi à l'art vivant dans des happening où la peinture et corps se mêlent, toujours avec des pois. Une série de photos et un film témoignent de cette période extravagante.

Après son retour au Japon, la plasticienne s'exprime

 

Descente à vide


De retour au Japon en 73, une série de drames personnels menacent son équilibre psychique, déjà fragile. Depuis 1977 elle vit dans un institut qui utilise l'art-thérapie. Elle a réalisé de nombreuses installations où miroirs et lumière plongent le visiteur au cœur d'une vision psychédélique, où la réalité et l'illusion se surimposent et brouillent la donne.
Ses derniers tableaux, des grands formats aux couleurs violentes m'ont un peu déçus. Je ne retrouve pas la finesse du début ou l'énergie provocatrice et féminine de sa démarche de plasticienne. En voyant les derniers tableaux de Picasso, exposés dans les collections permanentes du musée, j'ai eu la même sensation. Une impressionne de grossièreté dans le trait, de facilité.
Alors, une fois achevée la visite, je suis revenue encore pour admirer les premiers tableaux. On trouve déjà toutes les graines fertiles de l'univers de Kusama.


Et atterrissage réussi !


La scénographie de l'exposition est remarquable. Les œuvres sont mises en valeur avec simplicité et intelligence. La circulation est aisée. J'aurai aimé qu'il n'y ait pas plus de texte, cependant le prospecteur distribué à l'entrée est très informatif. Un regret quand même, il n'y a que deux salles d'installation de type “all-over” et elles sont de de taille assez réduites.
La seconde surtout, dans la pénombre, avec des myriades de diodes multicolores, est totalement inadaptée s'il y a trop de monde. Difficile de profiter pleinement de la magie du lieu quand on tente de ne pas écraser son voisin. D'autant que l'oeuvre est conçue pour nous faire perdre nos repères visuels, une peu comme un palais des glaces en visite nocturne.
L'expérience m'a quand même énormément plu.

Voyage magique au pays des pois

L'art contemporain est parfois assez déroutant. Il arrive que ce ne soit pas l’œuvre en elle même, mais l'idée, la démarche, qui justifie qu'une oeuvre soit exposée. Si couvrir de gommettes une pièce paraît à la portée de n'importe qui, y consacrer une vie de recherche et se dédier entièrement à cette obsession transcende l'acte.
La vie de Yayoi Kusama, depuis sa plus tendre enfance, a cette ligne pure et directe. Elle est vouée à son art. Une expression profonde est nécessaire de son ego, qui peu à peu se dilue dans ses productions jusqu'à ce que l'artiste et son œuvre fusionne dans un feu d'artifice chatoyant de pois et de phallus !


Les pois sont partout !

Quelques liens pour les curieux

Le site officiel (avec une petite vidéo)

Chez Ogijima, deux articles sur l'artiste :
- La visite de l'exposition
- Lacitrouille jaune de Naoshima

16 novembre 2011

Participons à un dîner solidaire pour le Japon !


Le Japon est toujours dans mon cœur. Et nous sommes nombreux à penser aux sinistrés du Tôhôku. La bas, entre espoir et menace, la situation reste instable. Les initiatives en soutien (comme celle de Kibô) ne tarissent pas malgré les mois qui filent.

Florence, l'entrepreneuse de choc du site Sucre Glace s'associe avec Coolcoz, une fondation spécialisée dans le micro caritatif qui lui apporte gratuitement son expertise dans le domaine. Elles organisent ensemble l’événement Un dîner pour le Japon.

Le concept est simple : rassembler une cinquantaine de participants dans un restaurant salon de thé, L'Arbre à cannelle, à Paris, le 1er décembre. L'argent récolté lors de cette soirée privée sera reversé à l'association japonaise Second Hand basée à Takamatsu.


L'organisation est simple :
- soit vous venez juste les mains dans les poches, et il vous en coûtera 30€ euro dont 15€ pour Second Hand
- soit vous voulez vous impliquez plus (cuisiner japonais, organiser une dégustation de sake, proposer une activité culturelle en rapport avec le japon...) et le repas est gratuit. Bien sûr, vous pouvez quand même faire des dons !

Pour participer activement et proposer une activité ou des plats cuisinés, le plus simple est de contacter directement Florence par mail : florencegaillard@sucreglace.fr

Si vous souhaitez venir au diner, il faudra vous inscrire en avance sur le site de Coolcoz. C'est  à Florence. Les coûts, tels que la location de la salle, sont réduits au maximum afin de donner le plus d'argent possible à Second Hand. C'est aussi l'occasion de se rencontrer dans un cadre agréable pour papoter, échanger sur le Japon et partager nos passions.

Moi, j'y serai, et vous ?

Merci de partager de faire circuler l'information au près de vos amis et connaissances !

Un diner pour le Japon : les infos en bref
  • Pour s'inscrire : c'est ici
  • Où : l'Arbre à Cannelle à Paris
  • Quand : le 1er decembre au soir
  • Pourquoi : soutenir les sinistrés au Japon
  • Prix : 30 € donc 15€ reversé à Second Hand


14 novembre 2011

Night Ocean


La nuit s'est invitée.
Pour atteindre la plage, il faut grimper la dune sableuse dans la pénombre. L'air d'octobre trop doux picote quand même. Timidement. Juste pour nous rappeler que c'est l'automne, que ce n'est plus vraiment la saison du chemin de la plage. Surtout quand les nuages grognons masquent les premières étoiles. Nous marchons. Le bruit des vagues s'amplifie et, bientôt le vent nous assaille. Cette fois, on réalise que novembre guette.
La mer est haute.


Si haute qu'elle a avalé la plage. Elle la recrache, mouillée et sombre, dans le crépuscule mourant. Là bas, au dessus de l'horizon, une tache incandescente dans les nuages indique l'ouest. Je respire profondément. Face au spectacle, les paroles aussi se meurent. Dans le silence assourdissant de l'océan, nous contemplons. Nous nous abreuvons de ce paysage salé, grandiose. L'eau se retire par vague. Elle dessine des courbes étranges, des sinusoïdes infinies. A l'abri sous ma capuche, je contemple.
Je m'aventure. Un peu. Marcher dans le sable mouillé, sentir les baskets s'enfoncer. Et l'envie est trop forte, je sors l'appareil photo de la poche. Difficile de résister à la tentation de se traîner par terre.

A perte de vue, de la nuit, de l'eau.
Juste trois âmes qui vivent, venues en curieuses admirer la danse de la nuit et de l'océan. Admirer la ligne fine entre les éléments. Elle se dissipe à mesure que le temps coule, à mesure que la mer se carapate, à mesure que la nuit s'installe confortablement.


De longues minutes, nous restons là. Noyées de sons, d'embruns, du parfum de l'iode. La nuit est partout. Cela s'entend. Si tu fermes les yeux à la plage, même très fort, jamais tu n'auras cette sensation. La nuit change les sons, les odeurs. La nuit rend à chaque grain de sable, à chaque goutte, à chaque coquillage sa nature sauvage. Indomptée.
Elle nous tolère. Et quand les bourrasques de vent fouettent les joues, nous savons qu'il est temps de laisser le paysage à ses occupations secrètes.

Les créatures marines pourront alors aller au bal. Les êtres mystérieux et inquiétants viendrons s'agiter et laisser dans le sables des traces bizarres. L'heure est venue de sonner la retraite des humains.
Sur le retour chaotique juste à la voiture, nos rires s'envolent...


Un moment magique partagé avec Anne et Viny

12 novembre 2011

Projet 52 : technologie

Et si la technologie n'était pas qu'à des fins utilitaires ? Voici la petite réflexion qui a guidé mon choix pour la photo de la semaine du projet 52, chez BentoBlog. Une longue visite au centre Pompidou et voilà quelques cliché dans la boites.

La première série vient de l'exposition rétrospective sur Yayoi Kusama. La seconde est une étrange création monumentale du projet Theverymany conçue par ordinateur et portée dans notre monde par Marc Fornes en 2010.
Et enfin, l'élue de la semaine, est la combinaison de deux œuvres. Les néons rouge dePiotr Kolawky (Identité n°2, 1973) se reflètent dans l'écran de Mouvement de Horacio Garcia Rossi (créé en 1964-65).

Série 1




Série 2




L'élue de la semaine 

 

ISO  800
Exposition  1/13 s
Ouverture  3.9
Longueur focale  11mm

11 novembre 2011

Body and Soul : manuel de survie pour femmes en milieu hostile

Le mois de novembre est la période idéale pour se chouchouter un peu. Voici la BD qu'il vous faut !
Sans baston, ni histoire d'amour à l'eau de rose, sans midinettes pré-pubères, ni héroïnes justicières avec des gros calibres à la ceinture.
La BD japonaise est d'une diversité souvent insoupçonnée si on s'éloigne des produits bien calibrés installés sur les tables nouveautés. En fouinant on découvre des titres hors-normes, sensibles, intelligents et drôles.
Alors, même si le manga vous rebute, je vous encourage quand même à ouvrir la série en deux tomes de Body and Soul.

 
Allier l'utile à l'agréable


Miku, une jeune employée dans le secteur de la pub, jongle entre ses horaires de boulots élastiques et une vie de couple incertaine avec un copain immature. Miku a toujours enchaîné les relations bancales. Son mode de vie urbain hyper-actif l'épuise.
Des migraines récurrentes lui rappellent qu'elle a aussi un corps. Comme elle continue de l'ignorer, ses manifestations deviennent plus violente. Elles révèlent l'évidence : Miku détériore sa santé et son moral.
Alors que la jeune femme semble vaciller, une rencontre avec un séduisant "magicien" (chiropracteur dans la vraie vie) va l'aider à se remettre sur pied. Petit à petit, elle comprend et accepte son corps de femme.


Ce manga est le fruit d'une collaboration entre Erika Sakurazawa, une talentueuse dessinatrice de josei (manga pour jeune femme) et de Takumi Terakado, un chiropracteur. Attention, rien à voir avec un désosseur professionnel qui fait craquer les articulations. Des textes écrits en tête de chaque chapitre donnent des conseils pratiques et faciles pour entretenir son corps, en douceur et avec respect.
Le dessin aérien et sensuel de Sakurazawa ne s'encombre pas d'effets superflus. L'utilisation des trames est limitée au nécessaire. La narration ne rechigne pas à l'ellipse, rendant le récit à la fois dense en événements et étrangement calme et serein.

Se retrouver...

Body and soul est avant tout une histoire d'amour, celle d’une femme et de son propre corps qu'elle maltraite. Parce que pour aimer autrui, il faut déjà être capable de prendre soin de soi-même. Un principe simple, évident. Pourtant, combien sommes-nous à être débordées par le travail, notre homme, les enfants, le quotidien, ou même par un célibat forcé qui nous mine ? Prise dans le flot d'une vie qui cultive le stress, la performance, l'apparence, il est aisé de se perdre.

Body and Soul nous rappelle qu'il est toujours possible de faire une pause. On a le droit de changer de vie, de plaquer un mec qu'on n’aime plus, de quitter un emploi devenu insupportable. On a le droit d'être fatiguée. Par contre, ce n'est pas une fatalité. Avec des conseils à appliquer au quotidien, distillés avec pédagogie dans le récit, Terakado nous réconcilie avec nous-mêmes. Il ne s'agit nullement d'un manuel didactique et encore moins d'un bouquin de self-help mais bien d'une fiction touchante et tendre.


La relation entre Miku et le chiropracteur est délicieusement ambiguë. Aimer, c'est donner mais aussi prendre des risques. Et Miku, malgré sa vie à cent à l'heure, ses repas sur le pouce et ses excès, a un comportement très casanier dans ses relations.
Ce qui la terrifie plus que tout, c'est d'être seule.
Elle est prête à sacrifier sa santé pour séduire, être aimée. Pourtant, petit à petit, elle évolue et découvre en elle une source pure. La force d'être indépendante, forte et heureuse. Un message positif doublé des explications concrètes pour trouver aussi notre chemin et être une femme épanouie.

Cette article a été déjà été publié pour super webzine tout nouveau So Busy Girl

8 novembre 2011

Défi Images du Japon


Voici des news concernant le défi lecture Images du Japon organisé dans l'étang. Rendez-vous sur la page dédiée où vous trouver toutes les informations pour participer ou simplement, pour découvrir des livres qui traitent du Japon, avec comme dénominateur commun, d'être illustrés.

Plusieurs courageux sont déjà inscrits :
- Pascale (Pascale fait des histoires) 7 titres sur sa liste
- Silecee (Silecee.canalblog.com avec 3 titres sur sa liste
- Viny (Crazy-pooh) avec 3 titres sur sa liste
- Emilie (ChiyogamiTouch) avec 5 titres sur sa liste
- Marie (MesAddictions Lubriothe)avec 5 titres sur sa liste
- Musume (Musme)

Les premières critiques sont aussi parues :
- Kawaï : le livre 100% Japon,  un livre jeunesse critiqué par Musme
- - Photographies pour le Japon un recueil de photo qui a pour objectif de récolter de l'argent pour les sinistrés du Tôhôku

Bonne lecture !

5 novembre 2011

Photo 52 : outils

Les outils je connais.

Depuis près de huit ans ils squattent à la maison et dans les mains habiles de la Moustache. Alors, quand j'ai vu l'annonce du thème photo du projet 52, j'ai râlé un coup et ignorer la chose jusqu'à aujourd'hui. Parce que moi, les outils, j'en ai raz-le-bol !
Voici donc le fruit de mes tergiversations, sous un éclairage médiocre, un flot d'injures et un sens du devoir poussé au paroxysme. Ma participation s'est faite à contre-coeur mais j'ai au moins la satisfaction d'avoir publié dans les temps. 

Pour la semaine prochaine, j'espère que la qualité sera aussi au rendez-vous !