7 octobre 2016

Album jeunesse "Baku, le mangeurs de rêves" pour dormir sur ses deux oreilles




À l'orphelinat, Toyo, un petit garçon, est poursuivit par un grand squelette grimaçant. Quel horrible cauchemar ! Réveillé par un bruit, il aperçoit par la fenêtre une immense forme chutant depuis le toit. C'est Baku, un yôkai qui ne fait qu'une bouchée des mauvais rêves. Il n'est pas très à l'aise en ville, surtout entouré d'une foule agressive. Il prend peur et s'enfuit...


Baku raconte l'histoire de la rencontre entre Toyo et Baku, à la frontière entre rêve et réalité. L'absence de Baku cause bien des déboires dans le monde des humains, ignorant de l'existence des yôkai qu'ils prennent pour des fables et des superstitions. La persévérance de Toyo pour retrouver Baku, mais aussi sa curiosité, sa bravoure et sa gentillesse, vont aider tout les habitants de la ville.

Voici un bien joli conte qui utilise le folklore japonais sans tomber dans le stéréotype ou le travers de l'énumération façon bestiaire. En suivant ce garçonnet, l'auteur, Fabien Doulut, nous plonge dans le quotidien d'un Japon contemporain très attachant. Ceux qui connaissent le pays retrouverons sa couleur, son parfum et son ambiance si particulière. Les autres en auront un aperçu sensible et très juste. 






Les monstres de Fabien Doulut, même les plus repoussants, ne font jamais vraiment peur. Il arrive à adoucir par son travail graphique toute leur agressivité et transforme ainsi les yôkai antipathiques voire effrayants en être étranges, certes, mais jamais terrifiants pour un jeune lecteur. Son dessin est riche sans être fouillis. Il a cette manie que j'adore chez certains : parsemer ses dessins de petits détails drôles ou qui se font échos. Cela encourage à être très attentif et à longuement regarder chaque page. La narration très dynamique utilise à bon escient le détourages et le hors-case, comme dans la BD, pour happer littéralement le lecteur.

Un album dépaysant et pourtant très accessible en raison de l'universalité de son récit. On peut y discerne un propos très engagé et actuel sur la peur de la différence. J'ai apprécié le ton poétique du texte et les illustrations, couleurs d'automne, vraiment magnifiques. Le choix d'un matin mat pour l'intérieur et velouté pour la couverture correspond parfaitement à l'esprit de l'ouvrage. Il sera en librairie le 20 octobre, aux éditions Picquier Jeunesse, à 16 euros.

Le site de l'auteur : 

Le site de l'éditeur :

1 commentaire:

  1. Merci pour cette recommandation jeunesse qui a l'air d'être d'une belle qualité:)

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne