3 août 2010

Shéol : là où les âmes grenouillent


Aujourd'hui j'ai fait ma visite hebdomadaire à la librairie, histoire de discuter avec les copains et de compléter mes séries de mangas, baver un peu sur les nouveautés en BD, fouiner dans les bacs d'occasions...

Je suis repartie avec la BD Shéol sous le bras, dessinée et scénarisée par Dogado, un auteur coréen, éditée chez Delcourt dans la collection Mirage.
Ne connaissant rien de l'auteur ni de l'histoire – je n'ai même pas lu la 4ème de couv – j'ai attaqué ma lecture sur un banc, à l'ombre, avide de découverte.

Les dessins, particulièrement léchés, avec une esthétique un poil morbide et dérangeante m'ont ravis. Le titre Shéol, laissait présumé une histoire de fantôme et cette BD tient toutes ses promesses.

Dans un décor en contre jour, sous un ciel d'orage jaune sale, des enfants jouent aux ballons non loin d'une bâtisse abandonnée. Un coup de pied trop vigoureux, la balle envoyée de l'autre coté du mur, et tout bascule.
On suit, par soubresaut, l'histoire d'une jeune femme à la mémoire criblée d'oublis parfois touchante parfois inquiétante. Deux autres personnages, un docteur des boyaux de la tête bien peu diplomate et sa secrétaire à la prévenance hypocrite, incitent cette héroïne à prendre ses pilules, pour qu'elle affronte enfin la réalité...



Ambiance étrange et amère
La narration, efficace, rend toute l'étrangeté de ce scénario simple et assez linaire. Tout repose dans les ambiances, les dessins maîtrisés et une mise en couleur superbe, beaucoup de teintes ocres et chaudes, comme les entrailles de la Terre.
Ces éléments détournent l'harmonie objective du dessin, ils la plient, la dévoient jusqu'à faire jaillir des détails dérangeants, gores même. Le poisson de la couverture dont l'oeil jaillit de son orbite résume le ton particulier de cet album.

On pardonnera l'intrigue facile, secondaire en final, pour une bande dessinée contemplative qui réussit à induire un malaise viscéral. La chute, attendue dans sa triste évidence, m'a quand même surprise par son caractère malsain et pervers.
Une chouette lecture !

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne