4 mars 2016

Des mythes grecs aux fables de La Fontaine : tout passer à la moulinette "haïku"

Le duo de choc, constitué pas Cécile Hudrisier aux illustrations et Agnes Domergue au texte, récidive après le merveilleux Contes de fées en haku. Voici deux autres albums disponibles chez les éditions Thierry Magnier. Encore une fois, les dessins à la fois minutieux et flou s'allient à des textes ciselés, tantôt drôles tantôt touchants.


Autrefois l'Olympe, mythe en haiku



Vingt des mythes grecs les plus célèbres connaissent ainsi une adaptation minimalistes qui rend à la fois leur tragédie et leur dimension épique. Il est aisé de retrouver derrière chaque illustration le récit ainsi condensé.

A la différence des contes de fée, ce livres s'adresse, à mon avis, à un public un peu plus âgé, simplement en raison des thèmes abordés. C'est une merveilleuse entrée dans la mythologie grecque pour ceux qui ne la connaitraient pas, ou mal (ce qui est mon cas). Elle est souvent présente là où on ne s'y attend pas, dans les films, les romans et même les comics. Elle a infusé notre culture avec des archétypes puissants et il est toujours intéressant de savoir la retrouver, même ré-adaptée. Ce petit livre permet de dépoussiérer ses connaissances tout en se faisant plaisir.




Auprès de la Fontaine, fable en haiku


Le dernier volet de cette trilogie qui revisse les classiques de notre enfance à la moulinette du haiku, s'attaque aux fables de La Fontaine.

A sa lecture, je me suis peu à peu souvenu que je détestais ces textes ; moralisateurs et très cyniques, ils me plongeait, petite, dans un grand malaise. Si je comprends leur dimension sociale, j'avoue qu'ils se focalisent sur un sujet qui me déplait (les défauts et les travers des humains) et surtout, l'approche me dérange. Moi qui tente justement de me défaire du jugement et d'arriver à une perception d'autrui plus tolérante, j'ai eu pas mal de difficultés à passer outre mon malaise.

Pourtant, l'exercice est mené avec toujours autant de talent que pour les deux premiers tome. Plus même en raison de la structure particulière des fables, à mon avis, certainement plus complexe en réduire ainsi en trois phrases poétique. J'ai beaucoup apprécier l'humour et la légèreté des haïku qui donne un ton différent aux propos de l’œuvre original. Quant aux illustrations, elles sont toujours aussi gracieuse et complexes.





Une trilogie d'albums très réussie !


Chacun de ses livres, outre la grande qualité du texte et la délicatesse des illustrations, bénéficie d'une fabrication impeccable : petit format, beau papier avec une une page colorée pour le texte qui fait face à l'illustration sur fond blanc, une reliure avec un dos toilé avec du cachet. Le résultat est un bel album qu'on a envie de ranger dans sa bibliothèque, de préférence, avec ses deux copains.
J'ajouterai que j'ai eu le grand plaisir de rencontrer les deux auteurs à l'automne lors du salon du livre jeunesse de Montreuil. Ces deux jeunes femmes sont adorables et la grande complicité entre-elles explique aussi l'harmonie parfaite entre dessins et poèmes. D'autant qu'Agnes Domergue ne fait pas que manier le haiku, elle est aussi une fée des crayons et de l'archer, puisqu'elle est altiste (presque comme violoniste!). Je vous encourage aussi vivement à découvrir le blog de Cécile Hudrisier qui a illustrée de nombreux livre pour enfant. Très assidus dans son partage des petites choses du quotidien, son univers devraient plaire à tout ceux qui trainent ici.


Les blogs des auteurs :
Critique du premier livre Il était une fois, conte de fées en haïku

2 commentaires:

  1. C est avec grand plaisir que je lis cet article au pays de l haïku ! :)
    Merci Marianne !!!!

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    Réponses
    1. De rien ! J'espère qu'il y aura au moins un lecteur curieux qui ira découvrir vos livres :)

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Marianne