La fin de l'aventure de l'atelier de la Cabane, fermer une porte pour en ouvrir une autre...




Voilà, l'aventure de l'Atelier de la Cabane se termine. Après deux ans d'activité, le bilan humain est merveilleux ; par contre le bilan comptable, lui, est d'une implacable réalité : ce n'est pas viable. Alors, plutôt que de persévérer dans une voie qui paraît plus qu'incertaine, Anne a le courage d’arrêter.

Mais si les pinceaux pour les enfants sont rangées, les siens restent bien actifs ! En effet, avant d'être entrepreneuse, Anne est peintre.

Et Aujourd'hui, après avoir appris aux petits - et à quelques plus grandes privilégiées - à s'exprimer librement dans le partage et le respect, elle va prendre un peu de temps pour exprimer les univers qui sont en elle, et tout le Japon que son cœur renferme.




La saga de l'Atelier de la Cabane dans l'étang :
- l'histoire d'un atelier pas comme les autres, d'une aventure humaine :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/02/larc-en-ciel-dans-la-cabane.html
- le déroulement d'une séance d'expression libre en peinture :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/04/la-grenouille-en-vacances-episode-3-la.html
- Grandir en peinture !
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/08/grandir-en-peinture.html
- Mode d'emploi pour un atelier rutilent : du temps et de l'huile de coude :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/10/mode-demploi-pour-un-atelier-rutilent.html

Ici, on accepte tout le monde, même les petits koalas !

Je tiens aussi à remercier Anne pour la merveille expérience que l'atelier m'a apporté. Outre la peinture, c'est grâce à elle que j'ai appris à apprécier la photo sous un angle que je boudais jusqu'alors : prendre des clichés d'enfants et d'adultes.

La semaine prochaine je mettrai en ligne deux albums photos qui retracent mon aventure entre les murs couverts de papiers krafts de cet atelier pas comme les autres.

Le rituel du seau pour avoir des mains bien propre en fin de séance...

Merci Anne, pour ces deux ans en peinture libre et joyeuse ! Tu m'as apporté une énergie et une ouverture infiniment précieuses, tu m'as appris des choses qui ne se trouvent ni dans les livres, ni sur les banc des écoles.
Et je sais que mes mots portent aussi les sentiments des enfants qui ont fréquenté ce lieu magique !

Merci et surtout, bon courage pour la suite :)

J'aurai grand plaisir à faire partager ta prochaine aventure, plus personnelle.

L'atelier ferme sa porte et Anne se tourne déjà vers son avenir !
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Apprendre à clôturer ! Sus à la procrastination !


Il est souvent plus motivant de lancer projets artistiques ou créatifs que de les terminer. Au début, l'énergie déborde et nous envahit. Puis, on la canalise. Ensuite, il faut de la discipline pour continuer, travailler avec régularité. Si les dessinateurs et les graphistes s'allient parfois en studio, c'est parce que la proximité d'autres professionnels dans le même domaine booste, apporte courage et soutien quand on doute.

Seul, le chemin est plus aride.



J'ai beaucoup de mal à mener des projets à leur terme sans abandonner en cours de route. Quand je sais que j'ai des collaborateurs, d'autres personnes qui sont impactées par mon retard et ma flemme, je me secoue.
La procrastination et, surtout, la peur de ne pas finir, sont deux de mes plus terribles démons.

Cet été, j'ai clôturé une histoire et le tableau que je peignais à l'Atelier de la Cabane.



En mai, j'ai décidé d'écrire une fanfiction sur la série TV Sherlock. Je n'ai pas réalisée l'ampleur de la tâche. Ce qui devait compter une dizaine de pages frôle aujourd'hui la centaine. Heureusement qu'une fan acharnée m'a relue, corrigée et harcelée au quotidien pour avoir la suite ! La publication du texte intitulé Protection se fera sur le blog à partir de septembre.
Quand à mon tableau d'expression libre, je l'ai entamé en novembre 2010. Là encore, je n'ai absolument pas compris dans quoi je me lançais. Aujourd'hui, je l'ai terminé.


Si le premier projet, la fanfiction, est destiné à être lu, le second est intime, juste pour moi. Mais la satisfaction de l'achèvement est la même. Clôturer apporte une liberté et donne des ailes pour commencer d'autres choses. Maintenant, j'ai la certitude que je peux finir. Une grand confiance découle de cette constatation.

Alors, sus à la procrastination !!!
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Japonisme : 怠け癖 - namake kuse - paresse



Paresse,  怠け癖 Namake kuse, est un mot tellement étranger à la culture japonaise qu'on peut être surpris de sa simple existence. Si la contemplation, la médiation sont des activités hautement reconnue, la paresse est un défaut indigne !

Les Japonais sont toujours très très occupés, quelques soient le moment de la journée, ou de leur vie. Il suffit de voir l'emploi du temps des retraités japonais, toujours entrain de courir, même pendant leur vacances... On se gausse des cars de touristes qui font des visites au pas de course, mais dans leur pays, c'est pareil ! Leur soucis maladif d'exhaustivité rend leurs excursions épuisantes pour un étranger. Une journée de « congés » partagée avec un japonais peut rapidement devenir un enfer.

Même les enfants, pendant les vacances scolaires, continuent quand même leur activité dans les clubs et parfois assistent à des cours de rattrapage. Quand aux femmes au foyer, leur temps est minuté entres les activités de quartier, leur cours d'ikebana ou de langues étrangères, la préparation des repas... Et dans la vie professionnelle, avoir l'air occupé, débordé même est la condition sinequanone de l'intégration. Il n'est pas rare de voir les employés de bureau s'enquiller des journées de plus de 10 h et ramener du travail à la maison le week-end. Cependant, leur productivité est bien moindre que celle des Français.

On dit que les parisiens sont pressés, mais par rapport à un tokyoïte en week-end, nous sommes de petits joueurs.


Pourtant, j'ai découvert à Tôkyô de grands sages passés maître dans l'art subtil de la paresse : les chats. J'ai croisé dans les parcs et cimetières de nombreux matous errants, grassement nourris pas les mamies du quartier, parfois d'aspect miteux, parfois de fiers guerriers couturés. Tous, dans la chaleur moite du mois d’août, connaissaient le secret de la longévité et du bonheur : paresser dans une flaque de soleil, à contempler d'un œil placide les créatures étranges à deux pattes qui s'agitent dans le monde.

Alors, lors de mon séjour dans le sud de la France, quand j'ai vu ce vieux chat buller tranquille sur le muret, j'ai pensé à ses congénères nippons. Les chats eux n'ont ni patrie ni loi, juste une philosophie universelle de la paresse. Et parfois, moi aussi, je suis tentée d'y adhérer...


Japonisme est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.
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Un peu de Japon sur la Côte d'Azur : expo "Esprits du Japon" à Nice




Jusqu'au printemps prochain, si vous passez par la ville de Nice, je vous conseille d'aller faire un tour au Musée des Arts Asiatiques où se tient l'exposition Esprits du Japon. Des photos en grand format de Suzanne Held, grand reporter, côtoient des objets à la symboliques fortes issus des collections du musée Guimet. Une instantané de Japon traditionnel pour le grand public mais aussi pour les amoureux de ce pays.


De l'art d'exposer...

Les photographies ne sont pas ni les plus originales ni les plus artistiques sur le sujet, cependant, toutes sont très esthétiques. Il y a peu de clichés et leur choix est judicieux.

En plus, la scénographie très réussie apporte une ambiance véritablement particulière. Chaque espace a été minutieusement préparé pour qu'on l'on retrouve la magie des lieux représentés en images. Des galets pâles d'un jardin zen éclatant de clarté à l'atmosphère feutrée d'un temple et sa pénombre mystérieuse.

On s'y croirait !


Les thèmes abordés sont simples et assez stéréotypés. Leur juxtaposition est quelque peu surprenante (bouddhisme, shintoïsme avec une salle sur les geisha), mais là encore, la qualité de l’exposition, de l'éclairage, des revêtements au sol, des objets choisis donnent aux novices et aux amateurs une sensation d'ailleurs.
Une expo très accessible que l'on peut faire en famille pour découvrir un pays qui fascine ou juste retrouver un peu de la plénitude qu'on peut trouver là-bas. 




Une autre raison de se rendre à ce musée réside dans l'originalité même du bâtiment, construit en 1997 par l'architecte japonais Tange Kenzo. De verre et de pierre, il semble flotter sur l'eau qui le borde. Une île tranquille de culture et de curiosité qui jouxte le merveilleux parc Phoenix. Les collections du musées sont modestes mais de qualité et chaque pièce a été véritablement conçues pour les mettre en valeur.

C'est donc une promenade calme et nourrissante pour l'esprit que je vous propose, tout au bout de la Promenade des Anglais, là où on se rend en général pour prendre l'avion. Un voyage moins onéreux et moins fatiguant puisque l'entrée est gratuite !






Liens :

Photographie de Suzanne Held
http://www.akg-images.fr/fr/photographes/voyageurs/held-suzanne

Site de l'exposition
http://www.arts-asiatiques.com/fr/expositions/expositions-temporaires/expo-tempo-en-cours/esprits-du-japon/

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P comme parenthèse


Parenthèse, d'après Le Petit Larousse Illustré 2006 : n.f. (gr. parenthesis, action de mettre auprès de). Remarque incidente, accessoire ; digression. Entre parenthèse : sans rapport avec ce qui précède ou ce qui suit.
Laps de temps considéré comme à part dans le cours des évènements. Mettre qqch entre parenthèses : le laisser momentanément de côté.


Je suis partie dans le sud, sur la Côte d'Azur. Ce n'était pas vraiment des vacances, pas pour moi en tout cas. Un jour peut-être je vous expliquerais pourquoi je déteste la Côte d'Azur... J'avais choisi de partir pour des raisons familiales mais un changement radical dans les circonstances a bouleversé mes plans.
J'ai dû m'adapter.
Alors j'ai opté pour la parenthèse.

Le thème du projet Abécédaire collait parfaitement aux événements, comme souvent. Quand une âme intuitive les choisit, ce n'est pas surprenant qu'ils coïncident avec des aléas pourtant imprévisibles...





Mettre en parenthèse n'est ni un acte de déni, ni un acte d'ignorance. Au contraire. Quand on prend pleinement conscience de son impuissance, le reconnaître, l'accepter et passer à autre chose permet de continuer à vivre sans trop se charger de fardeaux exogènes.

Mettre en parenthèse soulage.



En foulant le sol sec et poussiéreux du cimetière de Menton, juché sur un promontoire, sous un soleil cuisant, une croix celtique a piqué mon cœur. J'aime la forme géométrique et les souvenir d'Irlande qu'elle m'évoque.
Je m’arrête sur la tombe de cette inconnue.
Constance Gwedolen Coates. 
Une vie bien courte.


Et soudain, ce n'est plus mon séjour ici mais bien toute la vie qui m’apparaît comme une parenthèse...



Abécédaire est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.
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Japonisme : そよ風 - soyokaze - brise



Au Japon, l'été est la saison du vent. Aux fenêtres, aux treilles, on accroche un fûrin. Un geste traditionnel, un salut à l'été qui arrive.

Quand on marche dans les ruelles de Tôkyô, dans les quartiers résidentiels, loin des grandes artères polluées par les bruits de la circulation, pas besoin de tendre l'oreille, le chant cristallin du fûrin résonne sur la brise.
Un appel doux au calme et au bonheur. Un rappel de l’existence invisible et omniprésente du vent.



La brise, en japonais, そよ風, soyokaze est le thème du projet japonisme de cette semaine.

Je rentre d'un petit séjour à Nice où la brise marine souffle en permanence lorsqu'on s'approche de la côte. Elle agite doucement les géraniums accrochés au fenêtres, les herbes folles dans les plantations délaissées. Surtout, discrète, elle trouble la surface de l'eau d'une vague légère dans les fontaines aux repos.

Ici, pas de furin accroché pour la saluer.
Pourtant, si loin du Japon, elle vit quand même, ignorée des passants. Dans mon cœur, un furin métallique – je préféré le son des clochettes en métal à celles en verre ou porcelaine plus mat – tintinnabule gentiment. Ses ondes amicales courent à fleur de l'eau, se jouent des reflets éclatant d'un soleil trop chaud.
Il fait plus de 30° C.
La chaleur étouffante me rappelle d'autres lieux, à l'autre bout de la terre.

Et le Japon me manque.








Japonisme est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.
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Japonisme : 隠れ家 - kakureka - cachette

Je profite de l'été pour une petite séance de rattrapage avec des thèmes de mes projets photo que j'ai honteusement zappé.

Aujourd'hui c'est 隠れ家 - kakureka qui signifie cachette.


Une cachette, pour y glisser quelque chose de précieux.
Une cachette, pour soi, pour s'abriter en attendant que l'orage passe, 
que la tempête de sable ait finie ses ravages.
Un cachette pour son cœur pour qu'il se s'use pas trop vite,
une cachette pour son âme quand elle est meurtrie ; 
une cachette pour l'enfant qu'on a été quand la vie nous abîme
 et qu'il est menacé.
Une cachette pour ne pas se perdre, 
une cachette pour se sauvegarder.


Une cachette pour jouer. 
Une cachette pour enfouir un secret qu'on aura plus à porter.
Une crypte.
Une cachette pour nos souvenirs, que l'on oublie et qu'un joue on retrouve toute teinté de nostalgie, les couleurs fanées et les yeux mouillées.


Une cachette pour ceux qu'on aime.
Une cachette pour un oiseau blessé. 
 Une cachette pour la Terre, qui aurait bien besoin d'un peu de repos.
Une cachette avec de la nourriture pour prévoir la disette. 
Une cachette pour survivre, contre vents et marées.
Toujours.


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