17 avril 2013

L'inspiration, une énergie mystérieuse à partager...





Cet hiver, durant trois mois, j'ai végété.
Pas de photo, pas un mot ajouté à mon roman, juste des chroniques sur le blog. Le factuel aide à rester constant. Je n'ai pas besoin d'être inspirée pour vouloir partager ce qui me touche, ce qui me plaît. Alors je tiens le rythme, je m'astreins à la discipline. Pourtant...

Pourtant, ce qui me rend vraiment heureuse, vraiment épanouie, c'est d'écrire de la fiction. Trouver la bonne tournure, le mot juste, donner vie à des personnages, créer un décor entier puis, le visualiser, coller des mots. Ce qui me rend heureuse, c'est les longue cession de photographie dans une forêt, à la campagne, à l'affût du minuscule et de l'étrange beauté de la nature.


Et cet hiver, tout était en pause. Ma vie a bougé, parce que l'existence est toujours en mouvement. Pas là où je souhaitais. J'ai patienté, râlé un peu, déprimé aussi. Et puis, une après midi de fin février, elle s'est pointé.
L'inspiration.
Et je fus la première surprise de la retrouver, là, dans un atelier de fortune, avec une amie en squat dans un appartement aux vibrations désagréables.





Dehors, un temps gris.
Dedans, des pinceaux, des bidons d'acrylique posé sur le lino.
De la chaleur humaine, des rires, des discussions sérieuses, des réflexions sur la vie. Mon doigt sur le déclencheur, j'expérimente un peu.

Le thé fume dans le mug. 
Anne peint, concentrée sur ses gestes, les yeux rivés sur la toile. J'observe, je capture. Le temps file et dehors les nuages laissent place à la nuit. Il y a quelque chose de léger dans mon ventre. Les inquiétudes deviennent à la fois plus concrètes, formulées, et en même temps, distante. Je comprends certains mécanismes, j'arrive à verbaliser ce qui me fait du mal. Je l'expulse.
Et, l'hiver tire sa révérence, emportant sous ses semelles les résidus collants et pourris d'un été et d'un automne troublée.

Je me sens bien.

Et surtout, surtout, discrète et timide, je sens que l'envie d'écrire à pointer le bout de son nez.



Ce jour là, sous une lumière blafarde, j'ai retrouvé mon inspiration, posée sagement en train de m'attendre. Dans un atelier, entre Anne et ses pinceaux, et moi et Pupuce (mon appareil photo), dans le lien, dans la joie, elle s'est glissée dans ma poche.
Je l'ai ramené à la maison.

Nous somme le 17 avril.
Par ma fenêtre, je vois la cime de mon petit érable rouge. Cette semaine ses feuilles se sont épanouies. Les bourgeons de l'érable commun et du châtaignier ont éclot. Une fleur pointe même du vert tendre du géranium. L'énergie dans la sève et la douceur de la saison juste.
Mes yeux se focalisent de nouveau sur le scintillement de l'écran du portable. J'ai un chapitre à terminer. Un roman à écrire.


Et surtout, surtout, de l'inspiration à cultiver, à donner !

6 commentaires:

  1. Bonne écriture.
    Profite bien du printemps qui semble enfin là ;-)

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  2. Mmmm trop top, grand respect teinté d'une touche d'admiration avec une pointe d'envie. Gros gros becs.

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  3. Tu étais en hibernation... avec le printemps tu es sur la bonne voie!

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  4. Ça me fait penser au passage de "Kiki's Delivery Service", quand elle retourne voir la fille qui peint dans une cabane dans la forêt, alors qu'elle pense avoir perdu sa magie. La peintre lui parle, justement, de l'inspiration, et ça lui redonne le moral. :)

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  5. Alors, ton chapitre, tu en es où? ça avance? ^^
    En tout cas, certains de tes lecteurs citent "kiki Delivery service" : c'est trop mignon comme référence!

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne