Volatil, e. adj (lat. volatilis léger) : 1. Qui se vaporise, s'évapore facilement. Essence volatile. 2 Fig. Très mobile, très fluctuant ; instable. Un électorat volatil.
La vie est volatile.
Momiji |
Susume |
De l'eau froide sous un robinet rouge |
Elle est faite pour s'écouler. S'envoler.
La vie est volatile.
Alors si on la laisse, stagnante, comme une pauvre flaque d'eau au soleil, elle s'évapore. Parfois elle gèle, se fige et meurt. Les émotions, les sensations, les amours les amitiés sont volatiles.
Vivants.
C'est de ce changement que naissent les rencontres, les évolutions, les remises en cause. L'élévation.
Abris de fortune |
J'aime la volatilité.
L'éphémère.
Vivre constamment pour consolider ses acquis, vivre dans du solide, du matériel, du concret me plonge dans une tristesse abyssale. J'aime être bousculer. Choquer.
J'aime le bonheur parce qu'il est fugace.
Par ce qu'il faut se battre. Parce qu'il faut accepter de le laisser s'envoler.
Depuis que j'ai compris que tout était volatil, étrangement, la vie me paraît plus sûre.
Plus belle.
À chaque saison, je redécouvre les couleurs, les parfums, les paysages.
Je suis une fille de l'automne.
Une fille de feuilles rouge et or, de verts coupés presque violents, avant la pluie. Une fille des bois pourrissants, de l'humus sous les tapis humides et des têtes rondes qui champignonnent.
Une fille des jours trop courts et de la nuit humide qui envahit les rues.
Fantôme |
Mais il n'y a pas que la vie qui soit volatile...
Certaines choses invisibles et toxiques le sont aussi.
Il est alors facile de les oublier, pire de les ignorer.
Il est alors facile de les oublier, pire de les ignorer.
C'est l'automne.
Chaque érable que je croise m'évoque le Japon et l'absurdité des mensonges des puissants. Je ne peux plus me promener dans un parc, dans une forêt sans penser à ces milliersd'arbres condamnés par les activités humaines.
Les particules radio-actives sont la pire des volatilités.
Les particules radio-actives sont la pire des volatilités.
Mortifère.
J'apprends à révérer l'éphémère et à combattre ce que d'autres hommes infligent à notre Terre.
One in a million |
Orpailleur des pelouses |
Trésor |
Je souhaiterais terminer ce message par une note plus optimiste.
Je souhaiterais tant que nous apprenions à regarder, à respecter, à aimer.
Certains, parmi vous, prennent le temps mes petites réflexions de grenouille, parfois égocentriques, souvent simplistes.
En ce mois de novembre très agité pour moi, entre écriture pour mon roman, manif anti-nucléaire, collaboration sur un disque rendue laborieuse par l'incompétence d'un imprimeur, je délaisse un peu mon étang.
Je vous abandonne donc encore, avec un un peu de magie suspendue dans un érable du Parc Monceau, par une après-midi fraiche.
Abécédaire est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.
SUPERBE billet : beauté des mots entrelacés à tes photos ! Merci et bravo ♥
RépondreSupprimer"Je suis une fille de l'automne.
RépondreSupprimerUne fille de feuilles rouge et or, de verts coupés presque violents, avant la pluie. Une fille des bois pourrissants, de l'humus sous les tapis humides et des têtes rondes qui champignonnent.
Une fille des jours trop courts et de la nuit humide qui envahit les rues."
✿✿✿
Tant de poésie dans ce que tu as dit précédemment!
Ce jardin me rappelle un jardin que je connais en été et en hiver sous la neige ... Mais que je n'ai jamais vu en automne! Le Parc Monceau à Paris!
L'eau et la VIE en parfaite symbiose!
Puis, nous, les humains, que ne sommes que locataires ici bas ...
De temps en temps, une feuille se détache de l'arbre... C'est le cycle qui recommence ... Encore et encore ... Jamais le même ...
Les locataires, non plus, pas les mêmes ... Ça change ... Un mouvement permanent, un changement de chaque instant et le mode d'emploi nous est donné par ces petits oiseaux, insouciants... Tiens?! On dirait que l'homme a pensé à eux! D'autres, sans plumes, seront bientôt dehors dans le froid ... Auront-ils la même chance?
Une envolée de petits ♥♥♥ qui à défaut d'être aux couleurs d'automne, ne le sont pas ;) Merci beaucoup pour ce joli partage.
@Coqueliflo : :) merci de passer par ici !
RépondreSupprimer@Okasan : locataire, c'est une belle image. Nous avons un minimum d'entretien à faire, et quand on ne respecte pas le lieu où l'on vit, difficile de se respecter soit même.
Je crois que si j'ose de plus en plus partager ma poésie ici, c'est aussi un peu grâce à toi...
Je suis honorée Marianne! Mais... Je n'y suis pour rien!
SupprimerTu as la poésie au fond de toi, je l'ai vu dans ton regard ♥
Tu n'as qu'à laisser les mots, les idées, les sentiments s'échapper et nous les cueillerons ensemble, pour en faire de jolis bouquets à distribuer à qui veut :)
Le vent, lui, n'attend que ça!
Une autre façon de communiquer!
Eh, eh, les petits ♥ ♥ ♥, arrêtez de pousser! Votre tour arrive!
Tu te volatilises petite grenouille, alors c'est l'hibernation, l'étang sera animé par les fantômes du printemps passé, mais grâce là encore il y a de quoi regarder, respecter, aimer.
RépondreSupprimer@Zipanu : non non je tiens le cap ! J'arrive à faire mes updates régulières malgré le temps passé à écrire pour le Nanowrimo.
SupprimerC'est toi qui te volatilise de la toile en ce moment et nous prive de jolies photos :)
Bah oui, il y a des périodes comme ça où les tuiles nous tombent dessus, c'est pourquoi j'ai pas touché à mon appareil depuis un bout.
SupprimerJ'espère que tu vas au moins construire quelques choses d'utiles et qui te fasses plaisir avec toutes tes "tuiles" :)
SupprimerBon courage !