4 avril 2013

Suspendue entre deux mondes, le Japon et la France, Aizen milite contre le nucléaire



Parfois, ce n'est qu'après une rencontre qu'on réalise ses impacts. Aizen tient un blog qui parle de mode et de Japon. Son écriture fun, sincère, directe m'a séduite. Nos premiers échanges sur la toile ont été chaleureux. Notre première rencontre "en vraie" a été étonnament simple. Aucune différence avec les conversation par chat.
Et puis, il y a eu le 11/03. La fracture. Depuis, elle est devenue quelque chose de plus fort, beaucoup plus fort.

La prêtresse-guerrière des écureuils volants !


Souvent, je m'énerve contre les amoureux du Japon qui refusent d'ouvrir les yeux sur la gravité de la situation sanitaire. Certains n'envisagent la catastrophe du 11/03 que sous l'angle naturel (séisme et tsunami) et font comme si l'accident nucléaire de Fukushima n'avait pas eu lieu, ou qu'il était terminé. La politique active en matière de tourisme du gouvernement Japonais fait oublié l'horreur de la contamination et surtout le refus d'évacuer les populations dans la zones atteintes par les radiation. Tout va bien au pays du Cool Japan. Et nombreux sont les internautes notamment les blogeurs qui soutiennent cette propagande digne d'un régime dictatorial.


Heureusement, certains et certaines ont le courage de se positionner.
Aimer le Japon ne signifie pas être aveugle.
Donner son opinion, être lucide sur les aspects négatifs ne salie pas ses sentiments. Aizen, une amie franco-japonaise, appartient aux courageux qui crient tant leur amour pour la culture de ce pays que leur colère pour les actions et les mensonges du gouvernement.
Sans relâche, elle informe, explique, combat les attitudes obscurantistes et se bats pour protéger la vie. Elle est activiste, franche, entière parfois impulsive mais ce n'est pas une extrémiste. Elle sait concilier ses engagements avec se qu'elle est profondément : une femme sensible, intelligente qui apprécie aussi le futile et sait se distraire, rire.

Par sa mère, elle hérite d'une tradition japonaise avec des racines ancrés dans le sol de l'archipel et sa spiritualité. Le choc du 11/03 l'a ébranlé, elle a découvert une facette sombre du Japon, elle a découvert la niaiserie de ceux qui sont « fans » de la société de consommation et qui limitent la culture contrastée de ce pays à ce qu'elle a de plus superficiel et facile.



Interviewée par la TV japonaise TBS, le 9 mars 2013 durant la Chaîne Humaine, c'est la compassion et la souffrance qui s'invitent. Quand on pense aux victimes, la colère s'efface... 


L'accident nucléaire de Fukushima est un révélateur des tendances naturels de l'humanité à céder à la facilité et à la destruction pour bénéficier d'un confort immédiat sans réfléchir plus loin que le bout de son nez. Mais cet accident révèle aussi le meilleur de l'âme de certains et son immense bonté. Je connaissais Aizen avant le 11/03, depuis, elle est devenue une amie précieuse mais aussi un être qui m'inspire.
Toutes les luttes ont besoin d'icônes, les engagements ont besoin de déclencheurs. Aizen fait partie de ceux que je regarde quand je flanche, quand j'ai envie de fermer les yeux. Elle m'aide à me rappeler que combattre signifie aussi protéger.

Je ne peux que vous encourage à vous interroger sur les sentiments que le Japon vous inspire. Si vous pensez que vous aimez sa culture, son peuple, ses paysages, sa spiritualité, alors, je vous en conjure, arrêtez de le "consommer" (Merci à Roger Nymo pour cette formulation).



La prochaine fois, venez donc marcher avec nous !

Ces photos ont été prises lors de la chaîne humaine contre le nucléaire du 09/03/2013 à Paris

15 commentaires:

  1. Bel article sincère! Pour les bloggers et internautes s’intéressant réellement à la situation du Japon, Kibo et Aizen sont presque incontournables sur la toile. Et pour en revenir à ton article, je ne comprends tout simplement pas ce refus des gens de voir la situation actuelle. Oui il y a eu une catastrophe naturelle, mais rien n'est résolu! Les problèmes ne sont pas parti lorsque la mer s'est retirée... Mais je pense que la société actuelle est bien trop nombriliste et égoïste pour que les gens est envie de s'intéresser à l'avenir des autres...

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    1. La question des raisons du déni est, à mon avis très complexe. Biensûr il y a de l'égoïsme et de la facilité, mais je crois que pour certains, cela fait écho à des choses tellement intimes et difficiles qu'ils ne peuvent PAS voir. J'essaye de comprendre ces attitudes qui me font mal et me mette en pétard !
      Je crois que je devrais faire un article sur la question en fait.

      En tout cas, merci d'afficher ainsi ton soutien à Aizen :)

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  2. Je n'ai pas l'habitude d'entendre parler de moi, comme ça, à la troisième personne...Souvent, ce n'est que dans l'action que je me découvre en pleine lumière, dans le regard des autres, de tous ces êtres chers qui m'accompagne dans ce même combat pour la vie.

    Parce que sinon, je resterai dans l'ombre, à agir derrière une asso, derrière un blog, derrière un article ou derrière une caméra. Mais jamais devant...

    Parce que ce qui doit être sur le devant de la scène ce sont les gens de Fukushima...je hais la TV, et pourtant je ne rechigne pas à y passer, si c'est pour témoigner en leur faveur. Car il faut porter la voix des victimes en pleine lumière...

    Janick Magne disait que sur certaines photos, elle ressemblait à la Mater Dolorosa, chaque fois qu'elle parlait du nucléaire et de ceux qui souffrent, elle a elle aussi ce masque de la souffrance, de la peine. Eh bien je n'y échappe pas non plus...J'ai remarqué que de tous ceux que j'ai pu voir ou rencontrer, tous les acteurs sincères impliqués sur le sujet du nucléaire ont cette même tristesse sur leurs visages : C'est l'empathie, la compassion qui s'exprime.

    Lors des manifs, on retrouve aussi notre sourire, parce qu'on partage quelque chose de fondamental : cette volonté de protéger la vie et la dignité du vivant. Et dans ces moments là, on démultiplie l'énergie de son existence physique pour le montrer aux autres. Le message doit être visible. C'est pour cela que je portais "sur moi" le champignon atomique...

    Depuis notre rencontre sur la blogosphère, on a appris à se connaître et à s'apprécier, et à faire du chemin ensemble. Et je ne suis pas la seule à être dévoilée ici par ta plume. Tu me dévoile grandement ton amitié, et je t'en remercie énormément. ça me touche, tant de sincérité. Je me dis que tu m'as observée, telle une amie fidèle à travers les épreuves.

    Kaeru chan daisuki. Pleins de bisous.

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    1. Celles et ceux que le sort des victimes touchent ne peuvent qu'agir.

      Il s'agit d'une révolution non violente !

      Ici le coup de cœur remplace le coup de poing.

      La cohérence prime sur la radicalité.

      Notre union n'a pas pour but la force du nombre mais la richesse de la diversité.

      L'alliance fraternelle de tous les vivants est comme un arc-en-ciel d'espérance pour notre mère la Terre.

      Madame Janick Magne vend 10€ une enveloppe de 12 photographies de la zone interdite de Fukushima au profit des victimes passées, présentes et malheureusement futures de l'abomination nucléaire.

      Plus d'infos prochainement sur son blog (http://janickmagne.blog.lemonde.fr/author/janickmagne/) ou sur Kibô-Promesss (http://kibo-promesse.org/boutique/).

      Amitiés Solidaires & AntiNUcléaires.

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    2. @Aizen : J'ai suivie la discussion avec Janick à propos de l'expression des visages sur les photos et en regardant celles que j'avais pris de toi, ça m'a frappé.

      Je suis vraiment contente que l'article te convienne. Comme souvent, je ne me pose pas trop de question à la rédaction. C'est une fois la publication faite que je me demande "mais mais mais... est-ce que ça va aller ?!"

      Ton commentaire m'a soulagé :) (oui, je me stresse pour rien, c'est connu)

      @Roger : merci de réaffirmer encore la non-violence du mouvement.

      Je te comprends et je te suis quand tu dis :
      "Notre union n'a pas pour but la force du nombre mais la richesse de la diversité."
      Même si le nombre fait bouger les médias, je crois que quand on est convaincu, même si on est très peu, on ne lâche pas, jamais, jusqu'au dernier souffle. Le combat n'est pas toujours visible. Mais quand on SAIT qu'il est JUSTE, on ne peut jamais être vaincu.

      Et merci pour l'info sur la vente des photos ! Dis moi quand tu as l'info pour les acheter, que je fasse de la pub :)

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  3. Parce que ça fait du bien de remettre les choses à leur place et aussi parce qu'Aizen est une magnifique personne, merci.

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    1. Aizen a le défaut de ses qualités.

      Elle est franche et impulsive, et parfois, certaines personnes se méprennent sur ces intentions. Elles confondes virulence, indignation et colère avec de l'agressivité. Quand on se bat pour une cause aussi juste et aussi importante, c'est normal de s'emporter.

      Parfois, il est bon de rappeler à ceux qui refusent de prendre partie qu'il y a des combats où la neutralité signifie l'acceptation de la situation, le renoncement. La neutralité est un leurre bien rassurant...

      Heureusement, nous avons Aizen, mais aussi Umiko, Janick et bien d'autres pour nous secouer tout ça !!!

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  4. "certaines personnes se méprennent sur ces intentions. Elles confondes virulence, indignation et colère avec de l'agressivité."
    > c'est fou ce que tu commences à bien me connaître Marianne! ^^;
    Mais tu sais, quand la colère ou l'indignation m'a fait défaut, j'ai souvent pleuré en cachette.

    L'indignation, c'est ce qui me permet de ne pas flancher face à des pro nucléaires, des négationnistes ou des gens qui me critiquent en me traitant de catastrophiste. Si je n'étais pas rentre dedans, non seulement je me ferais bouffer, mais en plus jamais je n'aurai pu tenir le coup face à toute cette douleur.

    Alors dans ce cas, l'agressivité n'est pas gratuite : elle est ma coquille de protection. Je n'ai jamais aimé agresser verbalement les gens ni me dresser contre d'autres personnes. Je ne ressens que de la douleur dans l'opposition.

    Mais que faire face à ceux qui refusent de comprendre, face à ceux qui me critiquent pour discréditer ma personne? Jamais je ne me laisserai faire, car trop souvent ceux qui blessent ne le font que dans mon dos, jamais en face, ils refusent d'ailleurs toutes discussions et confrontation. Je serai ravie, Marianne que tu fasses un article sur ceux qui font du déni. Je pensais en faire un aussi.

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  5. Par contre en me relisant, c'est le festival des fautes d'orthographe... ( > _ < ) j'aurai du me relire mieux que ça!!

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    1. héhé t'inquiètes, je me débrouille très bien seule pour le festival des fautes. C'est gentil de venir me tenir compagnie de temps en temps :P

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  6. ✿✿✿

    À ce que je vois, puisque le printemps est frileux, les grenouilles s'occupent à parler entre elles et l'entrée dans leur étang est LIBRE!

    Je suis tellement heureuse de vous entendre discuter! L'avenir sera ce que nous déciderons aujourd'hui!

    J'aime tellement les grenouilles qui poursuivent des rêves jusqu'à ce qu'ils deviennent réalité, repartant aussitôt en quête d'autres nouveaux une fois les premiers atteints!

    Il faut toujours garder un œil attentif sur tout ce qui n'est plus un rêve mais qui est beau! RIEN n'est gagné définitivement ...

    Merci mes très chères grenouilles, compagnes fleuries, comme les pelouses actuellement, de jolies pâquerettes qui bravent le froid d'un hiver qui perdure... Pourtant, le PRINTEMPS n'est pas un RÊVE!
    Sera-t-il en train de le devenir?

    ❤ Merci pour ce franc parler qui est toujours transparent comme les torrents qui descendent des montagnes (❤ ◠ ‿ ◠)

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  7. Je ne suis pas une grenouille moi, je suis la momonga no Miko, mère nourricière et éleveuse d'écureuils volants! XD
    En tout cas, tu me donnes envie de plonger dans l'eau glacée de ton torrent!

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  8. Comme il n y a rien à ajouter à toutes ces choses captivantes que vous dites tous et toutes si bien, voici ma contribution: mon visage à vision de la dernière et intéressante photo (0_0)

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  9. C'est un bel article qui me permet de suivre le nouveau combat d'Aizen et de retrouver sous la plume d'une autre, l'impression qu'elle m'a laissé d'une utopiste déterminée.

    Grace

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Marianne