(Comme un lundi)
Parfois on n'y arrive pas.
Parfois on a un coup de mou, plus rageant qu'un coup de genou.
Parce que tout est là, tout se tuile bien. La vie sourit et patati et patata.
Ben, quand même, on n'y arrive pas...
Le soleil se pointe, fait danser la poussière du monde dans un ballet incessant.
Un parfum de lilas,
un envol à tire d'aile,
un rire d'enfant.
Rien n'y fait.
Comme un insulte à l'incommensurable beauté de la vie,
un pied de nez aux bons conseils.
On n'y arrive pas.
Quand même, laborieusement, on avance.
Pour avoir bonne conscience.
On raye avec méthode et précision
les lignes de la liste infinie de l'avenir qui s'empile.
Pas de sensation du devoir accompli.
Pas de soulagement.
Une vague nostalgie.
Une vague amertume.
Faiblarde.
Comme si rien n'y arrive.
Même pas la méchante humeur ou la déprime.
Même elles jettent l'éponge.
Elles jettent leur dévolue sur des âmes plus propices à leur charmes pélagiques.
On a envie de tout envoyer balader,
nos passions,
nos gris-gris,
nos rituels et nos manies.
Tout mettre en orbite.
Loin de soi, mais pas perdu non plus.
À porté de main pour le moment opportun.
S'alléger un peu.
Se dépouiller,
pour voir si on pourrait léviter.
Croire un peu.
Nous aussi, à tire d'aile, dans un rire innocent,
sur un rayon diaphane d'or et de paillettes, décoller d'ici.
Dans une fragrance fleurie.
Voir ailleurs si j'y suis.
Photo prises à Kyoto, parc de Katsurazaka, mars 2016
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Marianne