Au début du mois, je suis partie pour une escapade en Moselle. Il a neigé. Je vous souhaite à tous de passer une agréable fin d'années et de joyeux fêtes.
Je vous laisse en compagnie d'un petit texte dont l'écriture accompagne mon thé surprise découvert dans le calendrier de l'Avent.
J'ai marché dans la neige.
Je l'ai écouté étouffer, avide, chaque son autre que le sien.
La neige, tyran de l'uniformisation par l'absence. Égalitariste par excellence. Elle tire sa ligne molle d'horizon identique depuis les toits jusqu'aux sommets des arbres. Nivelle trottoirs et rues. Elle attendrit le paysage, éclaire de sa pâleur spectrale le sol et le bas tandis qu’en haut, elle voile le soleil, relégué ampoule faiblarde.
Crissement sous les semelles. Nez et yeux brûlants, j'observe ses doux dégâts en ce dimanche matin de décembre, dans une petite ville de l'est sinistrée, sous perfusion en provenance du Luxembourg. Riches et pauvres, face à la neige et ses glissements dangereux, nous marchons tous d'un même pas précautionneux.
Le temps de quelques heures, elle gagne.
Tout converge, blanchit, se mouille, puis de nouveau, les différences reprennent ses droits en niveau de gris, semant la zizanie bouilleuse.