31 mars 2011

Dernier jour du mois de mars : le jaune à l'honneur

Encore une fois, je joue les retardataires pour le défi Nuancier. Pourtant j'ai pris mes premières photos au début du mois.
Mais la promenade du week-end dernier au festival BD de Ligugé, près de Poitiers, a un peu bousculé mon rythme de mise à jour du blog. J'accumule mes sujets de chroniques plus vite que je ne les écris...

Alors, peu de mots, mais des images !


Pour une transition en douceur depuis l'orange vers le jaune...







Forsythias et Jonquilles, les reines de mars.
Partout dans les jardins urbains et campagnards, fleurit le jaune !





24 mars 2011

Denno Coil, circle of children


Après l'excellent Ghost Hound, j'ai eu envie de regarder une autre série dans la même veine : Dennô Coil. Encore de l'anticipation intelligente où la science fiction n'éclipse pas l'humain. Dans la droite ligne de Serial Experiment Lain mais plus simple dans la narration et plus facile d'accès, cet anime de 26 épisodes est une oeuvre marquante.


Des lunettes pour téléphoner!
 Le début, très traditionnel, nous raconte l'arrivée de Yasako, une gentille gamine d'une douzaine d'années. Elle vient d'emménager avec sa famille dans la ville de Daikoku. L'histoire se déroule dans un futur proche.

Grâce à des lunettes spéciales, bijoux de technologie, tout le monde a accès à la couche de réalité augmenté (RA), une réalité virtuelle qui se superpose à la notre.



Guerre des boutons dans le cyber-monde

Le cyber toutou de Yasako se perd dans une zone obsolète et est infecté par un virus étrange. Une autre jeune fille, versée dans l'utilisation de la RA, l'aide dans son aventure. La récupération du chien sain et sauf n'est pas sans conséquence et Yasako se retrouve enrôlée de force dans l'équipe des cyber-détectives à la botte d'une hacker de génie... Qui n'est autre que sa grand mère !

Une joyeuse bande de gamin gravite dans la ville, jonglant entre les réalités, jouant, flirtant avec la légalité et parfois même piratant sans vergogne les systèmes.
Rivalité d'enfants et guerre entre les clubs de l'école pimentent le quotidien. Mais l'arrivée d'une autre nouvelle, Amasawa Yûko, rend le jeu soudain très sérieux. Cette gamine surdouée cherche quelque chose et ne lésine pas sur les moyens...
Malgré le ton léger des premiers épisodes, on devine que la série ne s'adresse pas à un jeune public.


Densuke, le cyber toutou,

Kyoko, la petite soeur...

...qui aime jouer avec Densuke !


Les chiens androïdes rêvent-ils de nonos électriques ?

Dans une ambiance de ville paisible évoquant avec la magie d'un film des studio Ghibli, Yasako et ses comparses s'interrogent sur les étrangetés et les mystères de la RA.
Peu à peu, une trame complexe se distingue. Des éléments inquiétants apparaissent. La frontière entre la couche du réel et du virtuel s'effiloche. Il y a Kana, l'enfant morte dans un accident de la circulation. Il y a la légende urbaine de Michiko, créature qui apparaîtrait si l'on complète une quête et exaucerait un voeux. Il y a les illégaux, des créatures sombres à la morphologie et aux objectifs changeants...

La mise en place du scénario, ludique et drôle, nous amène vers des chemins complexes et sombres. Bientôt, la notion même de réalité vacille.

Dennô coil utilise l'humour et la chronique plutôt que les discours scientifiques et le suspens. Mais le résultat est le même : on est d'abords séduit, intrigué puis littéralement happé. La série ne connaît pas de passage à vide. Même le demi épisode central de résumé est bien ficelé et apporte des éléments nouveaux et capitaux.

Si Dennô Coil est plus accessible que Ghost Hound, c'est une oeuvre tout aussi passionnante. La spiritualité est abordée sous un autre angle, original et surprenant. Certains programmes sont représentés dans la RA comme des o-fuda (talisman en papier avec une inscription de protection).
Si vous ne suivez par attentivement chaque épisode, vous risquez d'être largué en cours de route quand les indices patiemment semés germent enfin, deviennent une forêt.



Dennô Totoro

Dennô Coil m'a immédiatement évoqué Totoro. C'est normal ! Le réalisateur Mitsuo ISO a engagé des anciens de Ghibli pour bosser sur le projet. Sa concrétisation aura pris une dizaine d'année ! Un grand soin est apporté à l'animation, au chara-design, au décor, à la musique.
Cette qualité reste homogène durant les 26 épisodes. Le chara-design, très "Miyazakien", et le choix d'une histoire ancrée dans le quotidien des enfants dénote des canons du genre dans la SF et l'anticipation. Cela fonctionne parfaitement !


Beaucoup d'éléments m'ont séduit dans cette série telle que l'utilisation pertinentes d'éléments de la culture informatique Unix. Probablement pas très gênant pour des spectateurs qui ne possèdent pas les références, mais diablement séduisant et malin pour ceux qui les comprennent.
Si les enfants sont les protagonistes principaux, les adultes ne sont pas absents. Le choix de la grand-mère comme célèbre crack de l'informatique m'a plut. Ceux qui ont découvert l'informatique dans les années 70 et 80 vieillissement. Les papis et mamies de demain ne seront plus des inadaptés des nouvelles technologies.
Le rôle donnés aux parents m'a aussi beaucoup émus.

A l'heure des réseaux sociaux, des téléphone portables, on oublie la chaleur du contact physique. Dennô Coil trouve l'équilibre entre un discours humaniste, ancré dans le réel, et l'acceptation de la RA, de ces lunettes qui ouvrent les yeux sur un monde virtuel. J'ai énormément apprécié la fin de l'histoire et le choix du message, fin et intelligent. Un anime incontournable. D'ailleurs, je songe à le regarder une seconde fois avec mon moustachu...




Pour en savoir plus (attention aux spoilers) : 

23 mars 2011

Photo 52 : coup de pompe

Oui, j'assume le mauvais de mot !
Le thème de la semaine du projet photo 52 ne m'inspire pas du tout et je me suis même permise d'invectiver la maîtresse de cérémonie à ce sujet.

Chaussure ! Chaussure, non mais... quel thème à la noix ?!
Pas moyen de faire de la macro, des cadrages bizarres, de l'urbain... Quoi que... Mon âme de godzilla écrabouilleur d'immeubles a parlé.
Et j'ai trouvé THE solution...

Quand à la contrainte supplémentaire de retoucher la photo, elle ne m'a pas dérangée. Je fais toujours une petite intervention gimpesque sur la chromie de mes clichés. Voici donc ma gracieuse cheville et mes super chaussures d'anphibien mal luné :

La chaussure au naturel...
Et la version retouchée avec plus de peps !

Les informations techniques :
Modèle: DMC-FS7
ISO: 80
Exposition: 1/50 s
Ouverture: 2.9
Longueur focale: 5.9m


En final, l'épreuve n'était pas si terrible :) Merci Kty !

19 mars 2011

Photo 52 : printemps...

Le cadeau le plus offert aux institutrices


Le week-end dernier, sous le timide soleil de Normandie, je me suis traînée dans l'herbe humide. Les genoux verdis, les bottes crottées, dans l'air frais d'un mois de mars désastreux, j'ai consciencieusement capturé les images de printemps.

Et puis, comme un sentiment d'inachevé persistait, une petite excursion mercredi au cimetière du Père Lachaise s'imposa. Je sortais alors de mon cours de japonais.
Et c'était les fleurs de prunus qui manquaient à l'appel.

Pas de printemps sans hanami ! Pas de printemps sans les branches gracieuses d'un cerisier !


Prunus du Père LachaiseTimidité et transparence

Pour fêter le printemps, et accompagner ces photos, je m'essaye à l'art codifié et ludique du haiku. Merci de me donner vos impressions !

Étoiles roses accrochées
voûte céleste
de frêles prunus noueux

Chair gorgée de sève
vert bourgeon replet
d'un duvet de tendresse



Magasin alimentaire pour abeille
Main tendue
Prunus. Éclosion.
Speed Lilas, ma sélection pour le projet 52

Les informations sur la lauréate du thème de la semaine :
SO: 80
Exposition: 1/800 s
Ouverture: 2.8
Longueur focale: 5.5mm

18 mars 2011

Japon, printemps gris ?

Illustration hommage de Matteo De Longis


La semaine passée, la terre tremblait au Japon, la mer envahissait les ports, les rizières et les vallées. Aujourd'hui, on compte encore les cadavres. Dans l'ombre de la menace nucléaire, sans panique, avec courage, le peuple japonais se redresse déjà.

Et moi, les tripes nouées, la gorge serrée je sors enfin de ma léthargie impuissante.
Jamais je n'aurai cru qu'une telle catastrophe pourrait m'atteindre ainsi, comme si j'étais meurtrie dans ma chair. Je n'avais pas pris conscience de l'importance du Japon dans ma vie. Maintenant, je comprends la notion de "pays de coeur". Et il est temps de se secouer !

Agir !

Tout d'abord, Aizen a listé sur son blog les moyens d'aider concrètement le Japon. Son article plein d'espoir et de courage donne énergie et motivation. Nous pouvons tous agir, à la mesure de nos moyens. Vous trouverez sur le site portail-humanitaire un récapitulatif des ONGs prêtes à intervenir.

Les artistes aussi se mobilisent spontanément. La communauté étendue de Café Salée rassemble de nombreux travaux : http://tsunami.cfsl.net/ Une autre initiative sur le blog de  Lunefantasy pour organiser une vente de petites créatrices en faveur des sinistrés japonais.

Enfin, si vous avez envie de partir aider comme bénévole, voici un article à lire impérativement. A moins d'avoir une formation de secouriste ou des compétences professionnelles adéquates, votre présence risque d'être plus néfaste qu'utile.
Dans quelques semaines, dans quelques mois, l'attention médiatique sera retombée, l'opinion publique se détournera de l'archipel. Alors, ce sera le moment pour ceux qui ont le Japon dans le coeur de rester mobilisé, et peut-être même de partir là-bas...




Le printemps à Paris, sur les bords de Seine

12 mars 2011

Photo 52 : Règle des tiers

Pour la première fois, ma participation au projet a été difficile.
Déjà, le thème assez scolaire m'amusait moins. J'ai donc opté pour un petit détournement, me concentrant sur le terme "tiers" et cherchant une image géométrique, en trois parties.

Et surtout, depuis hier, les nouvelles catastrophiques en provenance du Japon émoussent sérieusement ma motivation pour écrire et poster. Je me sens étrangement mal à l'aise.

Pourtant...
Pourtant, tenir l'objectif simple du projet 52 prend aujourd'hui un sens particulier. Participer chaque semaine, être régulière, disciplinée.
Une force d'esprit et une constance que mes voyages au Japon m'ont aidé à cultiver.

Alors, aujourd'hui, malgré l'actualité, je poste ma participation, un défi à ma tristesse impuissante, et surtout une pensée pour tous ceux qui sont là bas, déjà prêts à reconstruire, à replanter, à créer. みなさ 頑張りましょう!!!

Information sur la photo : 
ISO: 100
Exposition: 1/125 s
Ouverture: 5.9
Longueur focale: 22mm


Règle des tiers

Edit : suite à vos questions, voici un lien sur une photo de la façade.

10 mars 2011

Contes des sages du Japon

Dans la plus grande librairie parisienne, un livre relié avec une carpe joyeuse et un ruban marque-page accroche le regard. Petit rectangle rouge et violet sur la table spéciale Japon. La seule couverture en tissu.... Et voilà comment l'originalité attire l'oeil et la main. Une citation en préambule d'Okakura finit de me convaincre que ces Contes des sages du Japon ont leur place sur mes étagères encombrées.


"Le bol n'est utile que parce qu'il est vide..."


Ce petit ouvrage rassemble une trentaine de courts récits tous d'origine japonaise. Comme dénominateur commun, la sagesse de leur morale, très zen et souvent pleine d'humour.
L'auteur, Pascal Fauliot, un conteur de renom, a écrit sa version personnelle de ces histoires traditionnelles, ajoutant quelques lignes d'un poème ou un haiku dont certains sont même traduits par ses soins.

Le livre est aussi richement illustré avec des estampes et des motifs. Un bel objet et une lecture à la fois divertissante, reposante et étrangement stimulante.
Le glossaire complet à la fin donne aux lecteurs novices les explications sur les termes nippons. Une bibliographie permet aux curieux d'explorer de nouvelles pistes pour prolonger plaisirs et découvertes.


Sur un sentier de surprises...

Les contes ne sont pas des oeuvres littéraires simples et enfantines. Trop souvent édulcorés, vidés de leur substance, ils sont dans leurs versions originelles des propositions de réflexions, des pistes à explorer, des adjuvants dans notre vie. Ces historiettes avec moine, de nonne, samurai, maître de thé, geisha nous plongent dans le Japon du Moyen Age, nous invitent à un voyage dans le temps.

Et puis, on réalise peu à peu que les situations sont pas si étrangères, pas si différentes. Ces personnages nous rappellent nos contemporains dans leurs interrogations, leurs divagations et leurs travers. Parfois légers, drôles, parfois plus douloureux, ces contes sont toujours d'une sagesse inspirante, aussi claire et riante que l'eau des shishi-odoshi (fontaine de bambou).

Ce livre fait partie de ma liste pour le défi de lecture "In the mood for Japan"


8 mars 2011

"Japon, 365 us et coutumes" : l'association image-texte irrésistible


Ma décision de limiter les achats de bouquins cette année a déjà été malmenée par la faute du blog de Wabi-Sabi. Elle m'a honteusement appâtée avec l'ouvrage de David Michaud  Japon, 365 us et coutumes. Connaissant cette collection illustrée des éditions du Chêne pour sa grande qualité, j'ai craqué ...

Cela fait des lustres que je bave sur des ouvrages de motifs de kimono, chiyogami... Ma résistance rationnelle – tu n'es pas graphiste et tes étagères débordent – a été mise à mal par la présence du texte. Un livre qui propose des motifs avec des informations culturelles, je ne pouvais le laisser abandonné et triste à la librairie (je vous jure, c'était vraiment le seul exemplaire, il pleurait et tout).

Japon, 365 us et coutumes  présente avec de courts textes toutes les bizarreries japonaises, toutes ces petites différences qui surprennent l'étranger avant qu'il les accepte et les assimile dans son quotidien et puis, qu'il les oublie.

Un travail de fourmis sur 380 pages avec une très belle maquette, un choix judicieux des images de motif. Les textes s'enchaînent avec fluidité, classés par thème et couvrent tous les aspects de la vie au Japon. On regrette quelques petites imprécisions et erreurs dans certains des articles.
Mais ces broutilles ne gâchent en rien le plaisir d'autant que l'auteur, David Michaud, a accompli la prouesse de l'écrire en un mois seulement !

Si vous connaissez peu le Japon, c'est une découverte sympathique et pédagogique. Si vous êtes déjà un féru nippophile, l'approche originale et les illustrations raviveront vos connaissances, et le souvenir précieux de votre dépaysement premier.

Et puis, le sieur Michaud est aussi le webmestre du site LeJapon.fr, une incroyable manne d'informations, d'anecdotes et de magnifiques photos.
D'ailleurs, j'ai bien envie de mettre mon nez dans les autres ouvrages du monsieur. La grenouille est incorrigible quand il s'agit de bouquins et de Japon...


Un article de présentation du livre sur le blog de l'auteur :
http://www.lejapon.fr/blog/index.php?2010/09/07/1035-japon-365-us-et-coutumes

In the mood for Japan !

Ma tendance d'écureuil à amasser les bouquins est maladive. J'ai découvert depuis peu sur des blogs littéraires les défis de lecture. Un moyen ludique de diminuer sa PAL (pile à lire) et de partager ses impressions.

Je viens de m'inscrire à un nouveau challenge intitulé In the mood for Japan , qui a commencé en juin 2010. Il n'est jamais trop tard quand il s'agit de lire. 
Surtout que je n'ai pas besoin d'arpenter les librairies, tout est déjà disponible à la maison sur ce thème !

Voici donc la petite liste à bouquiner avant le mois de juin :
- Skycrawlers, Hiroshi Mori - LU (sera chroniqué quand j'aurai lu la suite)
- Contes des sages du Japon, Pascal Fauliot - LU
- Les bébés de la consigne automatique, Ryu Murakami,- LU
- Petits crimes japonais, Nishimura - LU
- Le livre du thé, Okakura- Lu
- Les quatres saisons de Kyôto, Kaii Higashiyama - LU
- Kafka sur le Rivage, Haruki Murakami- En cours

Pour plus d'info, c'est par ici !

5 mars 2011

Photo 52 : Esprit...

Le thème de cette semaine, Esprit, m'a rappelé mes pérégrination dans les temples de Tôkyô.

Si je ferme les yeux, j'écoute la chanson de l'eau, le tintement cristallin d'un furin. L'ambiance reposante du lieu invite l'inspiration, la découverte. Le recueillement solennel est étrangement joyeux, ancré dans la vie quotidienne... Les temples et les jardins de la capitale nippone sont les lieux magiques qui me manquent le plus à Paris.

Pour la première fois, j'ai poussé la lourde porte de l'Église St-Eustache et profité du soleil radieux de l'heure du goûter pour explorer un peu. Touristes, les curieux et la faune de pauvres erres peuplent le bâtiment toujours en réfection, habillé d'échafaudages. Malgré ses invités impromptus et parfois bruyants, j'ai retrouvé un peu de la sérénité des temples, comme un écho lointain de leur énergie...





 


L'élue pour le thème hebdomadaire !


Les informations techniques :
ISO: 400
Exposition: 1/30 s
Ouverture: 4.4
Longueur focale: 14.2mm

3 mars 2011

"Le passage de la nuit" un livre pour renouer le contact

Tokyo, vue de la presqu'île d'Odaiba


Mon amie Anne m'a mis un jours entre les mains Les amants du spoutnik, me vantant le talent d'écrivain de Haruki Murakami. J'ai découvert une écriture contemporaine, étrange, poétique et d'une maestria rare. Je m'étais promis de lire ses autres ouvrages et le défi du Vagabond des étoiles (Edit : blog supprimé de la toile pour cause d'auteur plagieur) m'a donné l'impulsion. Le choix du Passage de la nuit était simple, il m'attendait sur mon étagère !


Vie nocturne

L'histoire de ce livre est à la fois simple et complexe à résumer. Durant quelques heures nocturnes à Tokyo, nous découvrons la relation distendue entre deux soeurs : Mari, la cadette, étudiante timorée en chinois semble avoir décidé de passer la nuit dans un Denny's – une chaine de restauration américaine ouverte h24. Eri, l'aînée, une beauté qui s'affiche dans les magasines, dort d'un sommeil trop profond et trop figé dans sa chambre douillette.
Mari croise Takashi, ancien camarade de classe d'Eri. Un garçon un peu maladroit, musicien de jazz. Dans la pénombre, une télévison grésille et s'allume sans être branchée. De l'autre coté, un lieu attend...

Au fil des heures et des rencontres, les distancent s'émoussent. Muraki peint la ville au coeur de la nuit. Cette dernière confère aux relations humaines sa dualité : certaines protégées se livrent à des confidences,  tandis que d'autres menacées, basculent, victimes ou bourreaux. Ces vies, plongées dans les ténèbres sont sensiblement différentes de celles de la journée...


Comme au cinéma...

Tokyo

L'écriture simple et directe suit un découpage très cinématographie. Si un réalisateur souhaite porter ce livre à l'écran, l'adaptation sera minime tellement décors, personnages et histoire ressemblent à un scénario.

Le parti pris narratif joue de cette similitude avec l'intervention ponctuelle d'un narrateur aussi objectif qu'une caméra.
Un observateur insolite qui décrit à la première personne les faits les plus fantastiques du roman, et capture l'âme de la ville pas vraiment endormie.
 

L'ombre du film Alphaville plâne et s'insère même dans les néons de l'enseigne d'un love-hotel. Et puis, il y a les références musicales multiples qui s'égrènent comme une bande son discrète.

A chaque tête de chapitre, une horloge scande les heures. Et, un cadre rigide et si commun... Murakami aime insérer dans la réalité urbaine classique des touches de bizarrerie, d'un fantastique vague, à la fois inquiétant et poétique. Une porte entre-ouverte sur un monde onirique et mystérieux.

Je trouve le choix français du titre (After Dark pour le titre original) particulièrement judicieux. Le passage de la nuit m'évoque une inéluctable lenteur, et la venue toujours certaine de l'aube... Et l'éternelle surprise qui se cache sous le vernis des choses ordinaires. Vite vite, j'ai envie de lire un autre roman d'Haruki Murakami !

La page wikipedia en anglais, plus complète :
http://en.wikipedia.org/wiki/Haruki_Murakami


Tokyo