31 décembre 2013

Bye bye 2013 !



Pour ce dernier jour d'une année remuante et riche, voici quelques photos prises dans le Beaujolais en novembre. Alors que l’automne n'avait pas encore tiré sa révérence, l'hiver faisait déjà une incursion.




Les plaqueminiers me rappellent toujours le Japon des estampes, figé dans le temps, inaltérable.

Pourtant, la vie continue.




Des collines molles recouvertes de neige, lissées, proprettes.

Quelques trésors accrochés encore aux branches qui s'endorment. Dessous, au chaud sous les cristaux magiques, les graines du printemps à venir.

Je vous souhaite une belle fin d'année, à bientôt !


23 décembre 2013

Le bal des Échassiers : entrez dans la danse de vie et de mort



Ils sont minuscules, de petits êtres mignons qui vivent en symbiose avec la terre, l'eau, et la forêt. Mais chaque année, à la même période, a lieu le bal des Échassiers. D'immenses créature viennent danser, saccageant tout, ignorant qu'en dessous d'eux existent un autre peuple. Cette fois, le bal s'éternise et la survie des petits est menacée...

Des illustrations pour rêver.


Paul Echegoyen est un illustrateur discret et méticuleux, un rêveur qui n'a pas peur de s'engager. Il collabore avec Sébastien Perez, à l'écriture, pour nous livrer une fable à la fois écologique et humaniste.

En de large planche, Paul croque de son trait doux et fin le peuple des herbes et du sous-bois : des êtres adorable au corps couvert de fourrures et à la tête coiffés d'étranges chapeau qui évoquent des coquillages.

Il dépeint leur quotidien tranquille et paisible, en accord avec la Nature.
Les décors sublimes se composent de forêts verdoyantes, de cascades, de grottes éclairées par des champignons luminescent mystérieux.

Quand arrivent les Échassiers, ce peuple se réfugient sous terre, et attende patiemment que s'achève la danse. Quand elle continue toujours, un groupe de volontaires décide d'observer vaillamment les Échassiers et de trouver une solution.

Les géants sont longilignes, solaires, fluides et magnifiques. Des êtres qui flirtent avec le ciel, des êtres de joie et de vie et qui pourtant détruisent la forêt pour se nourrir. Ils sont aussi beau que les flammes, qu'une tempête. Une splendeur inquiétante, ravageuse.


Apprendre que l'autre existe aussi...


Les échassiers ne sont pas motivés par un appétit destructeur mais plus par l'ignorance et l'absence de réflexion sur les conséquences désastreuses de leur actions.
Ce livre n'est ni manichéen ni naïf.

Juste un conte magnifique qui propose une solution pacifique pour que deux peuples différents communiquent. L'existence même des échassiers menacent celle des plus petit. Pourtant, Sébastien Perez propose une belle résolution de l'intrigue, intelligente et poétique.

J'ajouterai que la langue est pittoresque avec des mots inventé pour décrire la flore qui évoquent immédiatement les plantes dessinées. L'accord entre le texte et l'image est parfait.



Encore une fois, je suis impressionnée non seulement par la dimension artistique du livre mais aussi par sa profondeur. Un récit simple, direct, qui touche pourtant à des thèmes très contemporains : l'écologie, l'incompréhension entre les peuples. Parfois, pour vivre ensemble, il suffit juste de faire attention à ceux qui nous entourent.




Alors, en cette période de fête où l'amour est parfois oublié au profit d'un consumérisme stérile, je vous propose un peu d'empathie. C'est gratuit, inépuisable et rend tout le monde heureux.


Le blog de Paul Echegoyen
http://paulechegoyen.blogspot.fr/

Le site de Sébastien Pérez :
http://www.sebastienperez.com/

 Le site de l'éditeur Seuil :
http://www.seuil.com/livre-9782021051018.htm

21 décembre 2013

Bleu mouillé et bleu vibrant à l'aurore




Sur le talus, quand la rosée du matinée flirte avec le brouillard, les mains glacées les pieds humides, je crapahute.

En haut, du bleu.
Profond à l'ouest. Les vestiges de la nuit qui plient bagage dans la précipitation.
À l’est, un bleu blanchi, délavé, presque transparent comme le roman.








Partout, de l'eau en suspension.

Sur l'étang embrumé, à la cime des arbres, sur l'herbe détrempée. Même au bout de mon nez.

La vallée est encore plongée dans la lumière blafarde d'un petit jour timide. Les montagnes, écrasantes, sombres, me toisent de leur vert sapin imposant, définitif.


Pourtant, pourtant, déjà, je le vois qui pointe. Je le sens qui réchauffe.
Bientôt, la foret devient or et les gouttelettes, diamant.

Tout brille, tout étincelle.










Ces photos ont été prises en septembre, au levé du soleil, dans les Vosges (à Saint-Maurice-sur-Moselle).

D'autres photos ici :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/10/des-chevaux-dans-les-pres.html

16 décembre 2013

Une initiation au nihonga pour avoir des pigments plein les doigts !



Pas besoin d'être un artiste pour prendre du plaisir à barbouiller ! Manipuler les pinceaux et les couleurs donnent une meilleure compréhension de la peinture et de la difficulté du travail de ceux qui choisissent cette voie. Fascinée par le nihonga (la peinture traditionnelle japonaise), j'ai eu le grand plaisir d'assister à une séance d'initiation. Une découverte formidable que je souhaite partager avec vous !


Faire pour comprendre


Priscilla Moore, jeune illustratrice de talent, a appris la technique traditionnelle du nihonga à l'université de Kyôto. Elle a sortit un magnifique livre intitulé « Fête et légende de Kyoto » paru dans la collection ART des éditions Nomades. Si elle n'est pas un maître de nihonga (il faut une dizaine d'années pour aspirer à ce titre), elle a assimilé cette pratique et l'a intégré à ses connaissances des techniques occidentales pour se l'approprier. Elle peut ainsi transmettre son amour du nihonga à des novices sans les effrayer par la discipline et l'engagement que cet art requière dans sa stricte pratique. Il s'agit donc d'une première approche, simple et ludique.




Je ne suis pas une artiste et, si j'arrive à dessiner sans me crever un œil, le résultat est, en général, d'une médiocrité affligeante. Cependant, j'ai un grand plaisir à apprendre et à tester. Nous étions un petit groupe de nanas motivées à profiter de cette initiation organisée à Paris dans les locaux sympathiques de Vivre le Japon. Si certaines étaient des illustratrices amateurs (et même une professionnelle, venue incognito), d'autres étaient, comme moi, totalement ignorantes, juste curieuses.

L'élève appliquée (à gauche) et Priscilla, en professeur pédagogue !

Le nihonga est une technique particulière car elle utilise des pigments naturels bruts sous forme de poudre. Il y a un pigment par couleur. Traditionnellement, ces pigments ne sont pas mélangés (comme de la gouache, par exemple) mais appliqués en couche superposée. Ce sont les effets de transparence et de surimposition qui permettent d'obtenir une nouvelle teinte.
Priscilla, en professeur pédagogue, nous a laissé une grande latitude dans notre approche, y compris celle de mélanger les pigments.


Nihonga : mode d'emploi !


L'objectif était de réaliser un petit format. Elle avait préparée une série de modèles qu'on pouvait reproduire ou adapter à notre guise. Connaissant mes limites, j'ai largement simplifié un des dessins proposée : une fleur de lotus.
Le support est du papier washi (un papier de riz très poreux) fixé sur une plaque de bois, nécessaire pour éviter que le papier ne gondole. Le dosage de l'eau est délicat !




Une fois le dessin tracé au crayon à papier, on peut passer les traits à l'encre de chine si on souhaite avoir des contours bien nets. Et après, on commence à utiliser les pigments.

Les pigments : le composant primordial du nihonga !

La colle animale diluée et prête à l'emploi !

D'abord, on choisit sa couleur. Les pigments proviennent de matériaux naturels broyés (coquillages, minéraux, terre...). La granulométrie varie donc en fonction du broyage. La matière peut être de texture sableuse ou totalement poudreuse, très fine, comme de la farine.
Plus la poudre est fine, plus la couleur obtenue sera claire.

Dans une coupelle en céramique, on met un peu de pigments. Ensuite, on ajoute un peu de colle animale et on mélange avec l'index. La colle animale (ici à base de peau de bœuf) est au départ sous forme de tige, comme un gros spaghetti. Elle est chauffée et diluée pour être sous une forme liquide un peu visqueuse qui va servir de liant et de fixateur aux pigments.

On ajoute aussi un peu d'eau au mélange, juste quelques gouttes.


Le doigt expert !


Ensuite, on peut peindre !

D'abord on mouille son pinceau puis on le passe sur un chiffon pour enlever l'excédent. Si on met trop d'eau dans la coupelle, le pigment dilué perdra de sa vivacité. On choisit la forme du pinceau en fonction de ce qu'on veut faire (pointu faire les traces d'une fleurs ou plat pour tapoter et faire le fond).
Entre chaque couche, il faut attendre que le papier sèche. Heureusement, le mini-sèche cheveux était là pour nous aider ! Il m'aura fallu presque deux heures pour terminer mon chef d’œuvre.

Priscilla a passé du temps avec chacune de nous, expliquant et montrant !


Le ninhonga nous apprend rigueur, patience mais nous aussi oblige à un certain lâcher prise. Il est presque impossible de maîtriser totalement l'interaction entre pigment, eau et papier, à moins d'avoir des années de pratique. Entre ce qu'on prévoit de faire et le résultat, il y a une différence notable. La goutte d'eau, l'intensité du pigment et l’absorption variable du papier sont autant de facteurs incontrôlables.
Comme dans la vie.
On apprend à concilier avec des effets inattendus ; on apprend à faire attention à ses gestes et à leurs conséquences. Il faut être précis et pourtant, malgré toutes nos précautions, le hasard est toujours là !


Mon travail en phase finale !


Si vous aussi vous voulez découvrir le nihonga, Valérie Eguchi organise des ateliers sur Paris : http://p.a.m.over-blog.com/

Article sur le livre de Priscilla : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/09/kyoto-se-revele-dans-un-beau-livre.html

Article sur l'exposition d'Hiramatsu, peintre japonais :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/08/quand-un-japonais-rend-hommage-aux.html

6 décembre 2013

Le bestiaire merveilleux de Kazue Takahashi : trois livres pour (grand) enfant



 

Sur mes étagères, entre les romans japonais et la SF, il y a aussi des livres d'illustrations pour enfant. Le salon de la presse et littérature jeunesse de Montreuil vient de fermer ses portes et j'ai encore craqué ! J'ai compléter ma petite collection d'ouvrage tout doux de Kazue Takahashi.

Fumo Fumo, le compagnon idéal


Fumo Fumo est une créature étrange, ni chien, ni chat, ni rongeur. C'est un petit être mignon qui vivait jadis dans les nuages. Il aime être en compagnie de sa maitresse qui s'en occupe avec amour et beaucoup d'attention.

 Fumo Fumo est là, installé sur ses pieds quand elle travaille où juste à côté quand elle se promène ou jardine. Indépendant et cependant, bien présent dans la vie.

Fumo Fumo égaye le quotidien et respire la tendresse.


Kuma Kuma, l'ours solitaire



En quelques dessins flous et aéré, l'auteur nous raconte l’amitié entre un ours et un humain. Difficile de rendre avec les mots la subtilité et l'ambiance douce-amère de ces deux titres. Kuma Kuma habite une petite maison isolée et vaque à ses activités : se promener, se couper les ongles, boire du café. Le livre La vie de Kuma Kuma raconte une journée où l'homme part visiter son ami poilu. Celui Kuma Kuma et moi est le quotidien imaginaire de Kuma Kuma, vu par son ami humain qui ne peut lui rendre visite souvent.



Sensibilité japonaise


Avec poésie et lenteur, on regarde vivre cet ours tranquille avec ses petites habitudes attachantes, on regarde se tisser le lien entre Fumo Fumo et sa maitresse. Avec des dessins minimaliste et juste quelques phrases, Kazue Takahashi arrive à transmettre beaucoup d'émotions. Une série pour les parents mais aussi pour ceux qui, comme moi, apprécient la sensibilité japonaise.

Ces trois ouvrages sont une bouffée d'air frais, une émotion à la fois fragile et forte. Ils nous rappellent la relation magique entre l'homme et un compagnon à poils et surtout, nous enchantent la vie sans détail ni complication. Des décors quasi-absents, du blanc, quelques traits et pourtant, le ressentit est là.

J'avais acheté Kuma Kuma il y a bien des années et quand j'ai croisé sur le stand des éditions Autrement, au salon du livre de Montreuil, Mon étonnant Fumo Fumo, je suis repartie avec, un sourire aux lèvres. Et si, à la maison, je n'ai ni vrai Kuma Kuma ni Fumo Fumo, j'ai bien une bestiole pleine de poils qui s'appelle Sumomo !

18 novembre 2013

Fragments d'automne au Père-Lachaise



L'automne est venue d'un coup. J'étais enfermé à écrire, bien au chaud à la maison, les yeux rivés sur le clavier. Des mots plein la tête. Des phrases qui s’agencent, se délitent, dansent, séduisent. Petit à petit, un roman qui se construit.

Et puis, j'ai levé le nez. Par la fenêtre, du soleil.
Les feuilles des althéas jaunissent et flétrisse.

L’automne est là.




Alors, malgré le retard dans l'écriture, malgré les impératifs de terminer ce foutu roman avant la fin de l'année, j'ai tout envoyé balader pour une heure, juste pour une heure, au cimetière du Père Lachaise.

Une heure de respiration.

Laisser les personnages se débrouiller tout seul, lâcher le contrôle. Profiter d'une fin d'après-midi de novembre encore douce.





L'automne est arrivée avec son parfum de feuille pourrissante, l'humidité qui se niche au pied des arbres et des cryptes, les marrons joueurs en embuscade dans les chemins.
Les chrysanthèmes de la Toussaint discutent d'une tombe à l'autre, rivalisent de jaune, de pourpre et de violet profond.
Crânement, elles toisent le promeneur curieux.





L'eau stagne dans les pots de fleurs abandonnés, les urnes et les interstices des vieilles pierres. A sa surface, des secrets changeants.
Une plume, la ligne dorée des arbres ou juste de la poussière de la ville. Au loin, la circulation des voitures.

Il est cinq heure.

La lumière rasante découpe les croix dans le ciel avec une vigueur. Les ombres des vies passées. Il est temps de rentrer.
À la maison, les mots m'attendent.




4 novembre 2013

Keep Calm and Write 50 K : l'écriture est à l'honneur en novembre

Source de l'image ici


Novembre est le mois où les aspirants écrivains, les scribouilleurs amateurs mais aussi professionnels peuvent participer au plus grand concours mondial d'écriture : le NaNoWriMo. Pour la seconde année consécutive, je relève le challenge !

National Novel Writing Month is launched !!!


Le NaNoWriMo est avant tout d'un défi personnel. Le concept : écrire en un mois un roman (ou une partie d'un roman) comptant au moins 50 000 mots soit environ 150 pages de texte. Il n'y a rien à gagner que la satisfaction du dépassement de soi, la satisfaction d'atteindre un objectif qui est quand même assez difficile.

L'année dernière ma participation s'est soldée par un demi échec. Si je n'ai pas réussi à franchir le cap fatidique des 50 K j'ai quand même dépassé les 45 K et surtout, j'ai débloqué mon projet de roman.

Cette année je rempile.
J'espère mettre un gros coup de boost à mon roman. Mon ambition secrète étant quand même d'arriver à écrire neuf chapitres et d'atteindre le chapitre 20 (qui n'est pas le dernier mais presque).

Le but NanoWriMo est avant tout de produire, de fournir de la quantité sans se préoccuper de la qualité. C'est un truc que je suis incapable de faire. Je tente donc de limiter mon perfectionnisme et de consacrer mon énergie plus à avancer qu'à peaufiner. Même si je sais qu'il est capital pour moi de me relire, de me corriger (pas que les fautes hein, je sais que dans ce domaine j'ai un talent inné pour les fabriquer), cependant, je voudrais viser d'abord la production plus que le résultat satisfaisant dès le premier jet.

Bien sûr, je vais quand même veiller à la cohérence générale de mon histoire, sinon, le travail de correction peut être plus long et surtout plus pénible que celui d'écrire.
Je cherche donc un équilibre entre quantité et qualité.

 

Une aide réelle pour les apprentis écrivains


L'avantage du NanoWrimo est l'émulation qu'il engendre. Il tisse un véritable le lien social avec une ambiance sympathique, de l'entre-aide, des conseils et des bonnes rigolades. On n'est plus seul face à sa foutue page blanche. Même si je ne suis pas vraiment du genre à aller au rendez-vous d'écriture commune, savoir qu'ils existent, que je peux  potentiellement y aller, me rend heureuse. L'existence d'une communauté qui trime ensemble, avec un même objectif, dédramatise l'écriture, aide à combattre la procrastination, apporte un réel soutien moral et de la motivation.

Je voudrais boucler mon roman pour la fin de l'année. J'ai encore deux tomes du même projet en attente et il est serait temps pour moi de finir au moins le premier tiers. Je suis mon pire ennemie. Ma tendance à me disperser et mon manque de discipline sont des obstacles réels à l'écriture. Cette année, j'espère bien réussir à mieux les gérer - voire leur botter les fesses !

Si vous voulez participer, il est toujours possible de s'inscrire. Sachez aussi qu'on a une communauté francophone active et sympa. Vous trouvez les infos ici :
Le site officiel : http://nanowrimo.org/
Le forum français sur le site : http://nanowrimo.org/regions/europe-france#regions_forum
Le groupe facebook : https://www.facebook.com/groups/nanowrimo.france/?fref=ts

Les articles sur mon NaNo 2012 :
L'annonce : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2012/11/en-novembre-disparition-annoncee-dune.htmlhttp://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2012/12/nanowrimo-bilan-dun-mois-de-novembre.html
Le bilan :  http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2012/12/nanowrimo-bilan-dun-mois-de-novembre.html

30 octobre 2013

Je participe l'exposition collective "Un seul grain de riz" et j'ai besoin de vous !!!



Il y a quelques mois, je vous avais parlé du concours d'arts graphiques "Un seul grain de riz" organisé par la galerie Métanoïa. Avec mon amie peintre, Anne Jacques, nous avons décidé de participer, elle avec une magnifique illustration et moi avec un collage photo. Nos travaux seront visibles durant deux semaines, du 1er au 14 novembre, dans les locaux de la Métanoia, au 56 rue Quinquampoix* à Paris. Nous sommes plus d'une centaine d'artistes à être ainsi en lice pour un concours : le public vote pour ses œuvres favorites jusqu'au 12 novembre.

Les cinq lauréats auront la chance d'être encore exposés collectivement durant une semaine supplémentaire. La galerie va aussi choisir un artiste qui aura une exposition personnelle.

Mon objectif est le suivant : mobiliser un MAXIMUM de personnes, amis, connaissances mais aussi visiteurs de l'étang, afin que Anne fasse partie des cinq artistes retenus par le public ! Son œuvre s'intitule "sous ma peau", avec le numéro 83.

Pour voter, c'est très simple :
- des bulletins sont disponibles à la galerie
- sur le web, le bulletin est au format pdf : http://www.galerie-metanoia.fr/images/pdf/BulletinVote2PDF.pdf Il est possible de voter par mail.
La date limite est le 12 novembre.

Sous ma peau de Anne Jacques


Anne est peintre.

Je vous ai déjà parlé d'elle à plusieurs reprises ici. Certes, c'est ma meilleure amie et mon avis sur son travail est biaisé, mais je crois sincèrement à son talent. Ses toiles m'émeuvent, me racontent une histoire, me font réfléchir, me donne de l'espoir.

L'illustration qu'elle présente lors de cette exposition est très importante pour moi puisque sa naissance a été inspirée par une demande que je lui ai faite. Je suis actuellement entrain de faire une recherche graphique pour un tatouage et Anne m'aide dans cette quête. L'acte même du tatouage entre dans une démarche plus complète de connaissance de soi et d'affirmation de son moi profond. Autant de sujets de discussions que nous partageons toutes les deux.

La féminité, le désir d'émancipation des différentes entraves qu'elles soient externes ou internes, l'aspiration à la liberté sont autant de thèmes qu'elle explore dans sa peinture. Notre société n'est pas très tendre avec les artistes et les possibilités d'exposer, d'être édité, écouté... sont rares et précieuses.

L'initiative de la galerie Métanoïa avec projet Un seul grain de riz mérite qu'on parle d'elle ! J'ai hâte de découvrir tous les tableaux des autres participants. Le vernissage aura lieu le samedi 2 novembre, je serai présente avec Anne.

Hivers, collage réalisé d'après des photos personnelles

Pour nous soutenir, vous pouvez partager nos travaux sur les réseaux sociaux :
Pour Anne :
http://unseulgrainderiz.fr/fr/accueil/item/538-sous-ma-peau.html
Pour votre grenouille scrapbookeuses :
http://unseulgrainderiz.fr/fr/accueil/item/576-hiver.html

Un article sur l'inspiration avec des photos de Anne en plein boulot : 
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/04/linspiration-une-energie-mysterieuse.html

25 octobre 2013

Réalité, je te ZUTE !



Je suis une idéaliste. Je le sais. Je me connais un peu, quand même. Pourtant, je me fais encore avoir. Et quand je me prends la réalité en pleine face, ça fait mal. Je suis une idéaliste jusqu'au trognon. Je suis aussi dotée d'un filtre sélectif : je tends à ne percevoir que le meilleur des personnes, quitte à occulter les indices d'une personnalité contrastée voire franchement sombre.


Self portrait in blue #4Present time as fleshPast as memory or wishFuture as a ghostBut now, just now, i’m still walking the earth

Ranger ses lunettes roses


Certains ont tendance à s’encombrer de préjugés. Il est difficile d'être neutre et bienveillant lors d'une première rencontre. Difficile d'être totalement à l'écoute et de l'autre tout en écoutant aussi son instinct. Car parfois, la petite voix timide qui essaye de se faire entendre et qu'on résume sous le terme de «première impression » est juste. Clairvoyante. Avec les années, j'ai appris à tendre l'oreille. Je me fais moins avoir. L'intuition a le mérite de rendre plus transparentes mes lunettes spéciales pour ne voir que les belles choses. J'accepte alors de voir aussi le gris, et même la noirceur et la perversion.

J'ai aussi appris à moins me projeter sur autrui.
En plus de mon indécrottable idéalisme, je suis sensible. Hypersensible, peut-être. Non seulement ma vision sélective tend à se limiter au positif mais en plus, je suis aussi capable de voir ce qui n'existe pas. Balèze hein ?! Intelligence, sensibilité, bonté d'âme, complexité... Le résultat est une distorsion plus ou moins forte d'autrui. Bref, un crétin imbécile égoïste devient un demi-dieu. OK. J'exagère. Je ne suis pas aveugle à ce point... Surtout que je travaille dur pour ouvrir les yeux sur le monde et les humains en abandonnant l'usage de mes super lunettes déformantes.
J'apprends : 1) à être plus réceptive de la réalité 2) à mettre mon « moi » tourmenté de côté et à ne pas (trop) projeter mes attentes, mes espoirs et mes rêves dans l'individu que je viens de rencontrer.

Le bilan est que je me fais moins avoir, que j'arrive mieux à m'exprimer, surtout je place mieux les limites de l'acceptable et j'apprends à dire non.


Sur le chemin de la lucidité


Le hic, c'est qu'avec ceux que je connais depuis longtemps, et surtout avec mes géniteurs, il est difficile et douloureux de se débarrasser de ses lunettes magiques. C'est comme si elles étaient devenues des prothèses bioniques, qu'elles font partie de moi.

L'été 2012 j'ai eu une expérience assez triste avec mon père.
Depuis je contemple cet étranger avec un regard nouveau, blessé et plein de regrets sur l'être qu'il n'a été que dans mon regard d'enfant. Du regret encore pollué par des résidus de colère.
Je contemple la relation bizarre qui unit une enfant unique à ses géniteurs, tentant de comprendre ce que je suis. Ce que je deviens. Je tente de démêler ce qui, du vécu et de l'inné, me façonne, me construit.
J'ai souvent envie de tout jeter par la fenêtre (un risque limité quand on vit au rez-de-chaussée), tout bazarder pour recommencer à zéro, une personnalité neuve, sans les névroses parentales transmises, sans les incertitudes, les angoisses, la culpabilité. Sans les failles de la vie, sans les cassures dues à mes erreurs de jugement, mes ratés et mes échecs.

Je vois se profiler dans un futur proche l'arrivée de la quarantaine. Je n'ai pas besoin d'anticiper la crise, je crois que c'est un état cyclique chez moi depuis mon adolescence.
J'ai l'habitude, je vis avec.





Une alternative à la réalité ?


Contre la réalité, inamovible, immuable, concrète, les idéaux se fracassent dans un silence assourdissant et une solitude aussi vaste que l'océan.
Il n'y a pas d'espoir.
On peut rester dans le déni, refuser très fort, fermer les yeux, se les crever, ou porter des lunettes magiques en permanence. En final, c'est la réalité qui gagne. Toujours. À moins d'être totalement déconnecté, parti dans son monde intérieur sans plus aucun lien avec celui d'autrui, la réalité finit toujours par nous rattraper.

Ça fait mal.

Je suis du genre à enlever le sparadrap d'un coup. Je préfère me confronter. Une bonne gamelle et ça repart. Sauf que parfois les idéaux ne se laissent pas faire, n'abandonnent pas la lutte. L'âme est complexe surtout quand elle est meurtrie. Même si je ne veux plus porter les lunettes magiques, même si je veux me débarrasser de mes yeux bioniques menteurs, parfois, ces objets semblent avoir une vie propre. Sans crier gare, ils reviennent, s'imposent et de nouveau brouillent tout. La lutte est longue. Mais je m'accroche. Je sais qu'à la fin, c'est la réalité qui gagne.
Alors autant faire avec.

Lucidité ne signifie pas céder face au sirènes du cynisme ou pire, devenir un être blasé. Être lucide n’empêche pas de enthousiasmer, d'aimer, d'être curieux ou surpris. Être lucide permet de se protéger, de prendre les devant ou mieux d'éviter une personne où une situation que l'on diagnostique comme toxique. Être lucide signifie que je mets mon énergie et ma motivation là où elles ne sont pas perdues, pas stériles.
Si mes idéaux ne sont pas de taille à survivre face aux tanks rouleaux compresseurs de la réalité, dans mes mondes, dans mes écrits, ils règnent en maître. Ils créent une autre réalité, une alternative où les lunettes magiques n'ont plus d'utilité puisque les yeux eux-même sont magiques. Une réalité qui me plait.
Être lucide signifie choisir ses combats et certainement pas abandonner ses idéaux ; eux-aussi doivent être protégés et cultivés. Comme des graines, mes idéaux ont les mots comme terreaux, les photos pour être abreuvée d'images. Ils grandissent, se fortifient et donnent de jolis nénuphars dans mon étang. Si vous êtes gentils, je peux même venir en planter un chez-vous...



21 octobre 2013

Cascadeur : voix d'ange et piano sensible



Voici un artiste français, pianiste et bidouilleur de son, qui mélange les genres avec talent et sensibilité. Découvert grâce à Deezer et aux supers playlists d'une copine, j'ai eu le grand plaisir de le voir en concert. Une soirée magique avec beaucoup d'émotions dans la musique et dans l'écoute d'un public conquis ! 

Dans les étoiles !

Cascadeur est un personnage fictif, une image mystérieuse, presque inquiétante. Un homme avec son casque de moto joue derrière un piano. Pourtant, derrière cette mise en scène à la Daft Punk se dissimule un artiste sans aucune arrogance, au contraire. Timidité, intelligence, et poésie transparaissent dans les composition d'Alexandre Longo.

Entouré sur scène d'une formation musicale solide et solidaire, il interprète ses morceaux avec une certaine liberté et une bonne dose d'humour. J'ai aimé la grande différence entre les arrangements live et studio. Une autre version de la musique qui perd un peu de sa dimension contemplative et mélancolique pour gagner en énergie et en force. Une autre émotion, une autre couleur. 


Jouer avec des masques de lucha libre, des tenus de cosmonautes et des uggs... Un défi !

La musique de Cascadeur est assez douce sans tomber dans le planant. Un touche d'électro, une musique simple et parfois pop avec des mélodies qui s'accrochent aux oreilles sans jamais faire dans le facile.

Ses textes sont sublimes et laissent aussi libre court à la rêverie. Ils évoquent des sensations, ouvrent des horizons. Cascadeur tisse, avec ses sons et sa voie, une ambiance à la fois forte et un peu nostalgique. Une musique qui m'évoque l'été, allongée sur l'herbe à compter les étoiles, une route sous la pluie, bien au chaud dans l'habitacle de la voiture, le bruit lointain d'une foule, la chaleur des amis qu'on vient de quitté.
Une solitude habitée.

Son premier EP est sorti en 2010 et son premier album The Human Octopus date de 2011. La qualité de sa musique est d'une constance parfaite. Son prochain disque sortira au printemps 2014, les premiers morceaux diffusés sont prometteurs, toujours dans la même veine et pourtant, toujours aussi surprenants. 

Voici quelques vidéo pourrites prises avec Pupuce, mon appareil photo qui a fait son max dans des conditions pas top. Ça bouge, c'est flou, mais le son est quand même là. Soyez indulgents  :)









Les sites officiels de Cascadeur :