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Cette semaine Sherlock et John renoue avec de veilles connaissances...
Si vous ne connaissez pas Sherlock, voici un article pour commencer.
Chapitre 17
Le taxi nous dépose devant le bâtiment flambant neuf de Scotland Yard. Sherlock a envoyé un mail avec le compte rendu de sa disparition par mail et je ne doute pas que Lestrade a dû en attaquer la lecture avec avidité. Quand on passe devant le comptoir de l'accueil, je salue la jeune femme de permanence. Elle m'interpelle chaleureusement :
— Docteur Watson, cela fait un moment qu'on ne vous avait pas vu !
J'essaye en vain de retrouver son prénom. Je l'ai invitée à boire un café une ou deux fois. Mon esprit demeure désespérément vide et Sherlock, impatient, comme toujours, me saisit par le coude. Il se retient probablement de filer directement dans le bureau de Lestrade.
— L'inspecteur Lestrade nous attend.
— Oui...
Elle regarde avec curiosité Sherlock qui lui répond par un sourire éblouissant. Je me crispe et prie pour qu'il se taise. Pour qu'une fois, il se taise. Je me hâte donc de passer le portique de sécurité. Sur mes talons, Sherlock agite la main d'un au-revoir ostentatoire...
Greg nous attend, dès la sortie de l'ascenseur. Son visage préoccupé n'augure rien de bon et il me reçoit avec une poignée de main ferme mais expéditive. Pas besoin d'être aussi observateur que Sherlock pour lire la raideur de sa posture et l'aigreur dans ses yeux. Pourtant, sa voix est étonnamment douce quand il me glisse « John, j'aimerai m'entretenir en privé avec ton revenant. Mes propos risquent d'être désagréables, pas besoin que tu subisses ça ». J'acquiesce, un poil surpris pas le pronom possessif. Mon regard croise celui de Sherlock, aux aguets. Il anticipe déjà la discussion avec perspicacité et, il me semble, une pointe d'inquiétude. Je m'attendais à être poliment mis à l'écart.
Pour être tout à fait franc, cela me convient.
Je me dirige donc vers le distributeur d'eau, celui à l'autre bout de l'open space, près d'une salle de réunion. Je me retourne un instant pour voir la silhouette souple de Sherlock disparaître dans l'embrasure de la porte du bureau de Lestrade. Elle réapparaît, derrière la vitre, ses épaules négligemment appuyées contre la paroi de verre.
Je fais mon tour. Dis bonjour aux détectives que je connais. Discute des résultats du foot – dont je me contrefous – de la météo bien automnale, demande des nouvelles des familles. Donovan me rejoint, la mine renfrognée. Elle hésite et force un sourire :
— Alors, il est de retour hein ?! Après toute ces années, il vient encore nous embobiner avec ses théories...
Le fiel de ses propos acidifie l'atmosphère, elle prend une grand inspiration sonore et ajoute, plus doucement :
— Enfin, comment ça va toi ?
— Sally, nous étions d'accord pour ne plus aborder cette question...
Je ne parle pas ni de ma santé ni de mon moral et elle le sait très bien.
Elle hoche la tête et je lis dans son regard, cachée derrière un mur de réprobation, une angoisse sincère à mon égard. Cela m'a pris du temps pour comprendre que son inimitié pour Sherlock était juste causée par la peur, et accessoirement le fichu caractère et l'arrogance du consultant. Il a lui même creusé son tombeau en étant odieux avec toute l'équipe. Sally n'est pas du genre à faire des histoires, c'est une femme qui évolue dans un milieu masculin, souvent macho. Elle n'a juste jamais réalisé à quel point, ce qu'elle considère comme de la sollicitude, peut m'être désagréable.
— Ça va. Il a eu du bol que je ne lui plombe pas la tête. Il s'est introduit chez moi par effraction.
Le rire de Sally détend l'atmosphère et les trois autres curieux venus récolter des nouvelles se marrent aussi. Un jeune recru, visiblement très admiratif de la jeune femme, ajoute même :
— Ça aurait été couillon en effet. Sitôt réapparu et déjà à la morgue. Je n'ose même pas imaginer la paperasse administrative... Enfin, vous êtes un docteur, pas un tueur !
S'il savait...
La discussion se prolonge, non sur le sujet de Sherlock, mais sur des cas célèbres de personnes ayant simulé leur mort, que ce soit pour des arnaques diverses, des tentatives d'échapper à des créanciers peu regardant sur les moyens de collecter leur dettes ou alors, plus cocasse, un mari terrorisé par son épouse qui pensait être tranquille si la tortionnaire empochait l'assurance vie... Cette camaraderie me rappelle celle de l'armée. Je me sens toujours assez à l'aise dans les locaux, tant que je ne croise pas un des supérieurs à qui j'ai cassé le nez.
Un jour, Sally m'a dit : « Même si mon opinion sur Holmes et la tienne sont incompatibles, il faut que tu saches que ta présence a quand même adouci les relations. » À l'époque, Sherlock était bien vivant. C'est le jour où j'ai appris qu'il collaborait avec la police depuis plus de cinq ans avant de notre rencontre. Qu'il vivait déjà à Baker Street. Il m'a fallu plus du temps pour découvrir qu'il n'avait aucun souci pécuniaire. Qu'il n'avait absolument pas besoin d'être en collocation. Enfin, si, mais pas pour les raisons matérielles qu'il m'avait laissé croire.
La première fois que Mycroft m'a recontacté, après sa mort, il m'a expliqué que j'étais mentionné dans le testament. Il y avait assez pour que je passe le restant de ma vie sans bosser. Je me doutais depuis un moment que Sherlock était aisé, mais à ce point... J'ai continué mon existence, parce que je ne voulais pas de cet argent. Je voulais qu'il ne soit pas mort.
Je le voulais en vie... Juste en vie.
Les hurlements de Lestrade traversent tout l'open space, aussi dévastateurs qu'une rafale de semi-automatique. Ils sont suivis de près par ceux, plus habituels, de Sherlock. Depuis que je connais Greg, jamais, jamais je ne l'ai vu perdre son calme. Et certainement pas ici, dans l'enceinte même de Scotland Yard.
La tension est immédiate.
Palpable.
Les conversations se taisent. Les regards s'évitent avant de converger vers la porte en bois. Par la vitre en partie dépolie du bureau de l'inspecteur, je vois Sherlock qui s'agite. Et la tension monte encore d'un cran. Les paroles sont assez fortes pour être intelligibles, l'échange tourne aux insultes.
Mauvaise idée. Très mauvaise idée avec des flics partout, armés. Des hommes sur leur terrain, loyaux à leur chef. Leur chef qui a perdu toute contenance, par la faute d'un ex-mort et ex-suspect prompt à semer la zizanie.
— Je crois qu'il est l'heure de jouer à la secrétaire et d'apporter du café au patron et à mon imbécile de coloc...
Sally, les yeux toujours rivés là où se déroule le drame, hoche la tête sans me regarder.
— Ouais. T'as cinq minutes.
Et elle ne veut pas dire cinq minutes pour aller chercher les boissons. Cinq minutes, c'est le temps pour calmer l'ouragan. Cinq minutes d'accordées avant que les patiences ne soient usées et que Sherlock se retrouve dans une position délicate. Comme finir sa journée dans une cellule. J'ai d'autre plan pour la soirée.
Un crochet éclair par le distributeur. J'arrive devant le bureau de Lestrade avec une escorte qui tape à la porte, en vain, et gentiment, tourne la poignée. J'ai une tasse dans chaque main. L'ouverture du bureau opère comme un interrupteur pour le son. Je rentre dans la pièce. Un silence de mort. Derrière moi, un des policiers referme la porte et me voilà dans la cage aux lions.
Greg est debout, campé derrière sa grosse chaise confortable en simili cuir noir. Il a les mains serrées sur le dossier. Ses jointures sont blanchies par l'effort. Son visage rouge de colère. Jamais je ne l'ai vu dans un état pareil.
— Café au lait, inspecteur ?
Je pose la tasse avec douceur sur la surface du bureau. La pièce est relativement ordonnée. Elle est assez exiguë. Devant la fenêtre, je remarque qu'il y a une recrudescence de boites à archives en carton soigneusement étiquetées et datées. Je reconnais certains noms. Plusieurs sont liés à différents dossiers sur lesquels nous étions intervenus. Il a dû se mettre au travail dès que les premières rumeurs ont circulé...
— Merci John. Je devrais t'engager comme factotum.
Il y a dans sa voix une note d'espièglerie totalement absente de son visage. Un moyen de me signifier qu'il n'est pas en pétard contre moi.
Sherlock est toujours adossé à la vitre. Livide. Son visage est un masque pâle de fureur. Ses yeux trop brillants glissent sur mon regard, comme aveugles. J'y décèle une émotion si vive que je sens un frisson me parcourir l'échine. Le bureau devient une arène fétide où s'affrontent des animaux sauvages prêts à tous les coups bas. Soudain, j'oublie la colère de Lestrade. J'oublie mon inquiétude pour l'inspecteur. Seule compte la douleur contenue dans le gris-vert. Prête à le submerger.
Ses mains tremblent. Il se tient trop droit, comme tétanisé. Rien à voir avec la posture nonchalante qu'il affectait tout à l'heure. Son corps trahit un tumulte profond. Je ne sais pas ce que Lestrade lui a dit, mais il a touché juste. Il a touché au cœur. Je m'approche, face à lui, bien dans son champs de vision, comme pour amadouer un animal meurtri. Je lui tends la tasse de liquide fumant. Il n'esquisse même pas un mouvement. Alors, de la main gauche je lui effleure le poignet, le guide d'une caresse et place contre sa paume moite le plastique bien chaud. Cette fois, il me regarde enfin, se saisit de la tasse dans un hoquet de surprise.
— Ça va ? Ma voix n'est qu'un souffle, juste un murmure que pour lui.
— Hum.
Un son à peine audible. Sa main tremble toujours et le café menace de passer par dessus bord. Du coin de l’œil, je vois Lestrade qui tire sa chaise, s'assoit avec une lenteur étudiée. Je me décale un peu pour bloquer la vue à l'inspecteur. Ce que je m'apprête à faire est strictement privé.
Je prend la main de Sherlock, l'enserre fermement dans les miennes, sèches.
Un mouvement sous contrôle, précis. Je le caresse juste avec les pouces, brièvement. Son regard s'éclaircit, de la surprise peut-être ? Il prend une respiration franche, soupire. Un sourire timide. J'ai l'impression étrange de sentir les émotions refluer de sa personne, comme si la vanne momentanément ouverte à fond venait de refermer, laissant les dégâts de l'inondation à réparer.
Watson, t'as gagné le droit d'écoper...
Je recule et prend place juste à gauche de Sherlock. Pas trop proche. Une distance... amicale. Il boit le café d'une traite.
— Donne-moi le dossier rouge qui est dans ton sac.
Pas de doute. Il va mieux. Je regarde ma serviette en cuir qu'il m'a emprunté au moment de quitter la maison. Elle est à sa droite, juste à porter de main. Je me tais, avance de deux pas, me baisse et la saisis ; dedans il n'y a qu'une chemise en plastique rouge. Pas d'erreur possible. Je la sors et lui tends sans rien dire. De l'autre côté de son bureau, Greg observe l'échange avec un intérêt un peu trop marqué.
Sherlock m'échange la tasse vide contre le mystérieux dossier. Quand il l'ouvre, je reconnais immédiatement la liasse de papier. La version imprimée et annotée par mes soins de ses exploits. Et tâchée de café et de ketchup... Le document pour la police. Sidéré, je le regarde déposer les papiers sur le sous-mains en cuir sombre, juste sous le pif de Lestrade. Immédiatement, l'inspecteur feuillette la pile, d'abord distraitement, puis avec une attention croissante.
— Tes corrections John, j'imagine ?
— Oui, tu imagines bien.
— C'est vrai que ton écriture est quand même largement plus fluide et agréable.
Il me jette un regard complice. Je me demande où est passée toute la colère. Dans l'open space, par la vitre, je vois l'équipe qui regagne ses pénates respectives. Sally, qui occupe habituellement le poste installé juste en face du bureau de son supérieur, me fait un signe et part avec une collège. La tempête est passée.
— Si je préfère la langue de l'autre version, celle que j'ai eu par mail, l'original est proprement fascinant, le policier fronce les sourcils et et dévisage sans vergogne un Sherlock qui reste de marbre. Il aura le mérite de m'éclairer un peu plus sur les circonstances du non-suicide de Holmes et du vrai suicide de Moriarty... lâche Lestrade d'un ton résigné.
— Je suis à ta disposition si tu as besoin d'éclaircissements, mais les ajouts de John devraient te suffire. Est-ce qu'on peut partir ? Je voudrais finir mon annonce officielle pour la presse.
La politesse dans le ton de Sherlock ne suffit pas à effacer totalement une certaine froideur dans sa voix. Nous attendons quand même que Greg parcourt le document. Je crois que la politesse est de rigueur après l'échange de hurlements pas très courtois. Quand je reçois un message du labo sur mon smartphone, je profite de l'excuse et prends congé.
À peine le temps de régler un petit souci à Barts que Sherlock sort du bureau et cette fois, la porte reste grand ouverte, comme à l'inaccoutumée. Je laisse Sherlock prendre un peu d'avance – il salue deux détectives et je vois Donovan se presser dans le couloir – et retourne voir Greg. Je veux juste clarifier un truc.
— Oui ? Le sérieux de son regard tranche avec le ton enjoué. Encore une surprise ? J'ai eu ma dose pour la semaine là.
Il me fait signe d'entrer et de pousser la porte. Sherlock a remarqué mon absence et me regarde, les sourcils froncés. Je lui dis d'attendre deux minutes sans déclencher de catastrophe et me tourne vers le policier :
— Ce document, je l'ai corrigé pour éviter tout mal entendu.
— Je crois que le dossier de Holmes est déjà bien épais. Pas la peine en effet d'ajouter encore une suspicion de meurtre. Et puis, cette affaire est hors de ma juridiction.
— Il n'y pas d'autre copie du document.
— J'ai compris John. Sa voix s'anime d'un vague énervement. Je sais que c'est difficile pour toi et encore plus pour lui de me faire confiance. Mais, que je sache, je n'ai jamais rien fait qui puisse justifier ta méfiance...
Je l'interromps :
— Je sais ! On te doit même une fière chandelle !
Je n'ai jamais oublié son coup de téléphone quand le vent à tourner. Ni son aide et sa présence après, quand Sherlock n'était plus là...
— Alors, faites-moi un peu confiance bon sang ! Je sais quand je dois éviter de creuser si le résultat me déplaît. Tu n'a jamais été interpellé dans l'affaire des suicides en série. Si je ne m'abuse, tu as bien un permis pour un Sig Sauer...
Un sujet que je pensais, à tord, enterré. Définitivement. Pourtant, je sais qu'il n'en reparlera plus. À moins que je sois particulièrement stupide. Et, quoi qu'en dise Sherlock, je ne suis pas stupide. Lestrade poursuit :
— Je te ramène l'enveloppe ce soir. Ta version me paraît bien suffisante. Remercie Holmes pour moi, s'il te plaît. Je sens que je vais passer une après-midi de lecture assez édifiante.
Je hoche la tête.
— Pas besoin de ramener les papiers. Il y a toujours l'incinérateur au sous-sol non ?
— Oui.
Je pose la main sur la poignée de la porte.
— John, attends.
Je le vois qui hésite, il scrute Sherlock qui se chamaille avec Donovan et une autre détective qui n'a pas la langue dans sa poche.
— J'ai l'impression que ce n'était pas non plus des vacances pour lui. Il est très maigre. C'est de toi, la déco sur sa mâchoire ?
Je secoue la tête en signe de dénégation.
— Laisse moi le temps de régler tout ça, il désigne d'un geste vague la pile de feuilles annotées. Et si je patauge, je te demanderai peut-être une intervention divine.
Traduire : téléphone à Mycroft pour que tout ce foutoir soit bouclé au plus vite car j'ai autre chose à faire comme de m'occuper de la sécurité des citoyens lambda de Londres.
— C'était prévu. Sherlock n'aspire qu'à une chose, un retour à la normale. Enfin, à « sa » normale. Il tient vraiment à rebosser pour toi.
— Et toi John ? Qu'est-ce que tu veux ? Si tu as besoin de discuter...
Je le regarde, s'agiter par delà la vitre. Songer qu'il est possible de revenir à ce quotidien qui m'a tant manqué me grise... De nouveau, partager ma vie, ce besoin d'action. Cette soif d'adrénaline. Et se sentir vivant, utile. Avec lui à mes côtés... Même si je suis incapable de répondre à la question de Greg, je sais que j'ai ce que je veux, même si je ne sais pas le définir avec exactitude.
— Merci... Ne t'inquiète pas pour moi. Ni pour lui. Il me faut un peu de temps pour me réajuster. Je pense que d'ici quelques jours, je serai partant pour une virée au Golden Eagle !
Je m'approche pour récupérer Sherlock en pleine discussion au sujet d'une affaire récente Donovan s'est remise à bosser à son bureau. Elle me regarde intensément et l'interpelle :
— Je n'oublie rien hein, Holmes.
Elle le menace à demi-mot. Je comprends qu'elle revient à la charge sur la conversation que j'ai raté. J'ignore ce qu'elle lui a raconté, mais visiblement, je suis concerné.
— Peut-être que tu es innocent, mais moi, je n'oublie pas ce que tu as fait à quelqu'un que tu disait être ton ami. Je serai toujours là pour te juger.
— Souhaites-tu que j'explique pourquoi ton jugement n'a aucune valeur ?
L'attention de Sherlock est tout entière focalisée sur la jeune femme. Et je redoute la suite. Je l'attrape par le bras :
— Allez, ouste, champion. Tu en as assez fait pour aujourd'hui.
Sally me fixe, et je la trouve relativement calme. Sherlock n'a pas encore sorti le grand jeu.
— Je ne peux pas lui laisser impliquer que je t'ai fait du mal sciemment, John. Que j'aurais tout instigué... Son regard se durcit et il s'adresse à la détective d'un ton dur :
— Tu penses que, je cite, « j'ai pris mon pieds » à jouer la comédie ?! Que ça m'a plu d'infliger ça à mon ami ?
Son regard balaye l'open space. Dans son bocal, Lestrade se lève et s'approche de la vitre, un air franchement blasé. Il est temps de faire prendre l'air au génial consultant :
— Sherlock...
Je pose ma main sur son épaule et tente de le guider gentiment mais avec fermeté vers l'escalier, plus proche que l'ascenseur. Irrité, il se retourne, visiblement je vais aussi me faire allumer dans la tournée générale.
Il change d'avis, effleure ma joue du bout des doigts et m'embrasse. À pleine bouche. Une pelle. Sherlock me roule une pelle dans les locaux de Scotland Yard ! Avec Lestrade et son équipe comme spectateurs. Avec tout l'étage comme spectateur.
Moi qui voulait être discret...
Il a rapidement pris le pli et son baiser me laisse le souffle coupé. Il file un coup de langue sur la commissure de mes lèvres et je sens mon agacement s'envoler dans un sourire. Tout le monde s'est tu. Dont Sherlock. Il a cessé sa querelle. Je n'y aurai pas pensé... Après tout...
Cette fois, c'est lui qui m'attrape par le bras et d'un pas énergique, nous traversons les bureaux jusqu'à l'ascenseur. Personne ne moufte. Et je ne vais surtout pas me retourner. Je vois à la périphérie de mon champs de vision le sourire fier de Sherlock. Le reste, je m'en fous.
suite chapitre 18 & 19
suite chapitre 18 & 19
Like two peas in a pod - Illustration d'Anne Jacques |