13 novembre 2012

Le Bureau des Chats de Miyazawa Kenji


Voici un court recueil de contes, imprégné de philosophie bouddhiste et de culture japonaise traditionnelle. Miyazawa Kenji est un des auteurs les plus lus au Japon et j'avais très envie de le découvrir.

Merveilleux bestiaire

Ce livre rassemble cinq histoires écrites pour amuser les enfants mais surtout avec une vocation très universelle. Elles mettent en scène beaucoup d'animaux et d'éléments naturels avec cette poésie absurde, cette magie à la fois innocente et cruelle comme seuls les vrais conteurs savent la manier.

On suit ainsi les aventures de frères jumeaux vivants dans le ciel aux prises avec les coups tordus de la constellation du Scorpion.
Avec l'Araignée, la Limace et le Blaireau, le ton devient plus dur car ces trois bestioles peu fréquentables se livrent à une compétition qui les conduit droit en enfer.

Le Bureau des chats dépeint le quotidien d'une administration pas comme les autres où les tensions entre les employés poilus se multiplient. Probablement le texte le plus drôle, surtout quand on connaît un peu le monde du travail au Japon avec sa division des tâches à l'extrême et son système hiérarchique sclérosé.

La vigne sauvage et l'arc-en-ciel est un dialogue subtil et d'une grande poésie avec une nostalgie douce-amère qui me touche beaucoup.
Le dernier conte est dans la même veine avec un oiseau qui prend une décision drastique pour changer sa vie.

Un peu de philosophie

Miyazawa est un écrivain du début du XXème siècle, qui ne sera pas reconnu de son vivant. Son style est, pour l'époque, assez assez novateur, avec beaucoup de jeux de mots, et un travail sur les onomatopées afin de rendre à la fois la poésie du monde et son ironie.

Bouddhiste très pratiquant, il n'était pas retiré du monde, au contraire. Il s'inscrit dans l'actualité de ses contemporains avec une grande curiosité, il a même inséré des mots d'espéranto dans ses écrits. Très marqué par Iwate, sa région de naissance où il a presque toujours vécu, ses contes laissent une grande place à la nature et aux animaux.

J'avoue que cette lecture m'a tour à tour amusée, déroutée et même déboussolée. J'ai un goût d'inachevé, la sensation d'être passée un peu à coté du sens. La dimension philosophique très présente donne un ton particulier. Si le texte est simple, aisé, on se rend bien compte que sa porté dépasse le récit.

Sans être hermétique, j'ai eu des difficultés à saisir les messages, d'ailleurs, je crois que j'ai envie de le lire une nouvelle fois. J'ai aussi très envie de m'acheter Train de nuit dans la voie-lactée, une autre des œuvres de Miyazawa traduite en français et un véritable classique au Japon.

1 commentaire:

Merci beaucoup d'avoir laisser un commentaire ici !

Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne