28 février 2012

Japonisme : 神籬 ひもろぎ- Himorogi




Sous le soleil distant de février, perdue dans la campagne Charentaise, je trouve dans le jardin un peu de Japon.

Le thème photo de la semaine choisie par Anne, la propriétaire des lieux, est ひもろぎ signifie "espace sacré". Ce terme peu usité issu du shintoïsme désigne un autel ou plus largement, un espace délimité entre des cordes, des pierres... qui abrite un Kami.

Ce mot laisse une latitude à l'inspiration, à l’affût d'un lieu habité par une présence autre, une ambiance étrange, un souffle.

Comme dans les temples, dans le jardin, il y a une petite marre. Jute de l'eau, entourée de quelques pierres. A coté, quelques pins.
Dans les arbres, trois lanternes de verres délimitent la zone. C'est là où le matin, la chatte vient faire son inspection, là où parfois, une biche et ses deux faons viennent se désaltérer, là où le soleil du matin joue dans les branchages et là ou le soleil du soir éclaire la cime d'une lumière mourante.

Là où je sais qu'un esprit s'est installé.

Parce que l'espace est si joli, si agréable...
Trois lanternes.
Rose, bleu et jaune. Trois points d'un cercle. Une protection, un signe.



Comme dans les temples, dans le jardin, il y a une petite mare. Juste de l'eau entourée de quelques pierres. A coté, quelques pins. Dans les arbres, trois lanternes de verres délimite la zone. C'est là où le matin, la chatte vient faire son inspection, là où parfois, une biche et ses deux faons viennent se désaltérer, là où le soleil du matin joue dans les branchages et là ou le soleil du soir éclaire la cime d'une lumière mourante.

Là où je sais qu'un esprit s'est installé.

Parce que l'espace est si joli, si agréable...
Trois lanterne. Rose, bleu et jaune.
Trois points d'un cercle.
Une protection, un signe.




Le projet photo Japonisme, c'est aussi chez Viny, sur son blog Crazy Pooh !

24 février 2012

D comme dédale





Dédale, d'après Le petit Larousse 2006 : n.m. (de Dédale, nom mythologique). 1 Lieu formé d'un ensemble très compliqué de voies où l'on s'égare ; labyrinthe. 2 Fig. Ensemble embrouillé et confus.


Dédale de bitume et de verre à Ikebukuro

Pour ce mot, je vais vous parler des cieux dédaléens de Tôkyô.
Si le système d'adresse sans nom de rue ni numéro rend la navigation délicate, une fois percé à jour, il est relativement aisé de se retrouver dans la ville.
Labyrinthe d'apparence, elle possède sa propre logique qu'elle révèle aux curieux et aux voyageurs pugnaces. Une fois intégré le principe du découpage en quartier et en bloc, on ne se perd plus. Certes, il est parfois difficile de trouver exactement où se situe un magasin, un café, l'appartement d'un ami. Avec un peu de temps, et l'aide précieuse d'une carte, on s'en sort toujours.


 
A Tokyo, le vrai dédale est dans le ciel.
Tous les fil électriques et les fils de téléphones sont accrochés aux façades, courent de poteaux en poteaux. Un paradis pour funambules.
La raison de ce paysage urbain est simple : les hoquets de la Terre rendent l'enfouissement risqué. Alors, le ciel est quadrillé de câbles. Ils relient les maisons, les immeubles, les immenses buildings, les feux de stationnement, les enseignes multicolores...



Et puis, il y a les routes suspendues. Trains et voies express s'entre-croisent au cœur même de la ville en un étrange mélange de bitume et de ciel. A Ikebukuro, un quartier que j'affectionne beaucoup, il est plus aisé de passer sous la gare par les couloirs complexes du métro que de trouver un tunnel ou une passerelle pour franchir l'édifice.
Tokyo est une ville où la circulation est autant verticale qu'horizontale. Et c'est là que réside le vrai défi pour s'approprier la ville. Maîtriser le sous-terrain avec son réseau de galeries abritant des centres-commerciaux, maîtriser l'aérien et ses passerelles, ses raccourcis entre deux buildings, ses escaliers mécaniques qui franchissent plusieurs étages d'un coup...

On dit qu'à New-York on reconnaît les étrangers car ils marchent la tête en l'air, les yeux rivés vers les cieux qui se découpent timidement entre les tours. A Tôkyô, on reconnaît les étrangers. C'est écrit sur notre visage. Mais je crois que là-bas aussi, marcher les yeux accrochés au ciel donne un regard différent sur la ville, vertigineux et si japonais.

Quand je vois dans nos campagnes un poteau électrique, la ligne infinie des câbles hacher le ciel avec précision, irrésistiblement, je pense au Japon...




23 février 2012

Japonisme : ドット - dotto



Petit rattrapage pour les projets photo en cours. Mon départ impromptu à Tôkyô a bousculé mon planning. Me voilà de retour, encore ensuquée par le décalage d'horaire, la tête un peu dans les nuages du monde flottant.

Dotto du mot anglais dot qui signifie "point" est un thème spécial pour moi. Mon affection pour le pointillisme et le pixel tend à déborder quand je prends un pinceau. Pour m'exprimer, le point est une évidence.
Alors, pour étrenner mon nouvel appareil photo, tester ses limites et le prendre en main, j'ai joué avec les fleurs de mimosa, au frais dans une véranda de Normandie.

Le flou n'est pas toujours volontaire... Pour l'instant, Pupuce (l'Olympus XZ-1) est moins performant que mon p'tit Lumix pour les macros. Cependant, il a d'autres talents. Je vous montrerai d'ici peu mes photos du Japon...







8 février 2012

Petite pause tokyoïte !


C'est dans la précipitation que je pars pour quelques jours au Japon, à Tokyo.

L'étang sera donc figée jusqu'à mon retour le 20 févier. Cependant, il est possible que je puisse quand même profiter d'une accès au Net. Les curieux peuvent toujours suivre mes activités sur twitter.

La raison de ce départ soudain est professionnelle mais j'espère bien avoir le temps pour un peu de promenade bien emmitouflée et quelques visites de temples et du musées.

En attendant, vous trouvez ici de la lecture sur mes impressions de Tôkyô.

A très bientôt !


6 février 2012

C comme cime !



Cime, d'après Le petit Larousse 2006 : n.f. extrémité supérieure effilée d'une montage, d'un arbre...

Je n'avais pas de montagne sous la main, ni d'échelle assez haute pour photographier la cime d'un arbre. Je me suis contentée de celle d'un roseau, baigné du soleil d'hiver.




L'abécédaire, c'est aussi chez Viny !

4 février 2012

Poèmes du thé : pour boire des mots en japonais ou en français

Sen no Rikyu (1521 – 1591) est le maître de thé japonais le plus célèbre. On lui doit probablement d'avoir formaliser et fixer les règles de cette cérémonie subtile et symbolique. Pour transmettre ses enseignements, il a choisit d'écrire des poèmes.
Bertrand Petit, un amoureux du Japon, s'est associé avec la calligraphe Keiko Yokohama pour nous faire partager une sélection des poèmes de Rikyu dans un livre intitulé Poèmes du thé.


Poésie du langage et du signe

Avec pédagogie et simplicité, Bertrand Petit donne, dans une courte préface, toute les clefs pour appréhender la cérémonie du thé et explique son importance. Si Okakura l'avait choisit comme socle pour raconter aux occidentaux la richesse et l'étrangeté de la culture japonaise, c'est bien parce que la cérémonie du thé transcendande le factuel et l'esthétique. Elle s'adresse aussi à l'âme. Elle concentre tout les aspects de la vie et apporte du sens.

Bertrand Petit explique aussi la prononciation du japonais, puisque ces poème son non seulement dans leur langue originale (écrit avec syllabaire et kanji) mais aussi une transcription en romanji, compréhensible par tous. Ainsi, en lisant le texte en français, il est possible d'avoir aussi la musicalité et le rythme du Japonais. Quand le sens du texte est abscons, Petit a ajouté des notes de bas de page pour éclairer le lecteur, toujours avec concision et précision.

Les calligraphies élégantes de Yokohama illustrent de leur grâce toute japonaise les mots du maître. Elles aident le lecteur à partir à la rencontre du thé, s'éloigner de son quotidien. Et, le temps de quelques minutes, nous voilà transporter dans une petite maison de thé, imprégnée de l'odeur de la paille de riz du tatamis, de la tiédeur du foyer. Une ambiance zen et reposante où l'amertume du breuvage invite à la contemplation et au discussion feutrée.



Ce petit ouvrage de 80 pages à la maquette soignée et à l'impression de qualité est édité chez Alternatives. Amateur de poésie, de thé ou simplement d'écriture japonaise, il aura sa place sur vos étagères.

Ce livre a été chroniqué pour le défi lecture "Images du Japon" organisé ici même, dans l'étang !