24 août 2015

Blog fermé pour vacances : la grenouille en voyage sur une île de pluie !




Alors que la rentrée se profile et que nombreux sont ceux qui reprennent le chemin de l'école, je prépare mes valises. Avec La Moustache, nous mettons le cap sur l'Irlande pour un roadtrip, de quinze jours, principalement dans l'ouest de l'île.
Au programme : des visites de ruines, de la route de campagne, des moutons, de la rando dans des paysages sauvages (et humides), user ses chaussures, crapahuter dans les landes et tourbières et prendre des photos, beaucoup de photos.

Je vous retrouve donc à mon retour ! En attendant, pour les curieux, je posterai probablement quelques commentaires, impressions et images du voyage sur les réseaux sociaux :
- en public sur mon facebook perso : https://www.facebook.com/Kaeruchan
- sur la page facebook de l'étang : https://www.facebook.com/etangdekaeru

À bientôt, en septembre !

19 août 2015

Ajisai, hydrangea, hortensia : quand l'eau devient fleur




Par la fenêtre de la chambre de mon père, je me penche. En contre bas, la ligne d'hortensias. Pour que les fleurs s'épanouissent en feu artifice rose, rose comme les murs de ma chambre. Elles ont besoin d'ombre et d'eau pour grandir. Je retiens la leçon. Elle ne sentent rien. Pourtant, je guette leur éclosion, fascinée par la fleur dans fleur, minuscule bouton. 

Par la fenêtre de mon appartement, juste devant ma chambre, l'alignement de mes pots d'hortensia me salue chaque matin. Cette plante est une constance dans ma vie. Lors de mon premier voyage au Japon, j'ai découvert avec délice la colline bleu de Kamakura, encore luisante de pluie.
Ajisai.
Ce jour là, à crapahuter dans les temples, mon amie Maï Lan a répété le mot jusqu'à ce qu'il trouve un place dans mon cœur et ne s'échappe plus.
Ajisai.
En 2011, cette fleur porteuse de mes souvenirs d'enfances, ce témoin silencieux de mon premier périple au Japon, s'est chargée d'une signification à la fois plus lourde de conséquences mais aussi légère, comme les espoirs d'une révolution.




Plante généreuse et facile, rustique, l'hortensia croit dans l'ombre, danse sous la pluie. Il suffit de le tailler pour que, de ses boutures, naissent une nouvelle vie. L'hortensia est une plante qui offre ses petits.

En Normandie, dans le jardin merveilleux de mon amie Fanny, les hortensias s'épanouissent, jouent dans l'ombre des arbres, profitent de la nappe phréatique affleurante pour joyeusement tremper leurs racines goulues dans ce fond de vallée fertile. En cadeau, leur fleurs complexes offrent au regard leur camaïeux de rose, bleu, violent, blanc et vert, surprenant toujours par des combinaisons de teintes inattendues, des formes de pétales incroyables et même des variations surprenantes dans la morphologie de leur feuilles. Fanny cultive une impressionnante collection. Avec plus de soixante-dix espèces d'hydrangea existantes dans le monde, venues surtout d'Asie, son jardin peut encore s'épanouir et s'enrichir. 

Par une fenêtre, ailleurs, à l'autre bout du monde, ou juste à côté, une fleur d'hortensia se fane, et sèche, aspirant peut-être à se retrouver dans un bouquet éternel, sur un buffet ou une table de salon, égayant de la gloire passée la fin de l'été. 




Photographie prise dans le jardin de Fanny Ruelle : http://fannyruelle-unjouruncheval.blogspot.fr/


14 août 2015

Fatima, déesse de la vie : un manga de sable et d'eau


Dans un monde de désert aride, une ville prospère grâce à Fatima, la déesse enfermée à l'abri dans un somptueux palais. Un jeune garçon, Utarid, est destiné à être son « intendant ». Cette fonction héréditaire demande de veiller sur la créature dont on dit que la proximité tue à petit feu. Alors que l'apprentissage d'Utarid touche à sa fin, l'impensable se produit : la déesse est enlevée.


 

La soif de pouvoir


Ce manga de Raika Mizushima, aux saveurs orientales sucrées et douces, s'inspire des contes des Milles et Unes Nuits. On suit avec curiosité les aventures d'Utarid, adolescent attachant et naïf qui va peu à peu s'interroger sur le rôle qu'il doit remplir et sa moralité. En effet, si l'honneur de la tâche et l'envie de marcher dans les pas de son père, le motivent, il a pleinement conscience que la survie de la ville dépend de la déesse et de sa capacité à trouver de l'eau. Muette, réputée dangereuse, elle fascine et inquiète mais reste avant tout une prisonnière enchaînée.

Sa disparition risque d'engendrer une catastrophe humaine et les tensions entre les royaumes sont mises à jours. En effet, celui qui capture la déesse a le pouvoir sur l'eau, et un moyen facile de faire payer ses voisins s'ils souhaitent accéder à la précieuse ressource. Si Utarid se tient à son rôle d'intendant, il ne peut ignorer les répercussions de ses actions et la complexité de la situation. Il apprend des éléments du passé de Fatima : derrière la déesse mystérieuse se cache une femme victime de son altruisme et une histoire d'amour tragique.



Une courte série dépaysante


Voici un manga en deux tome avec un récit d'aventure mêlant quête initiatique, intrigue politique et dimension sociale et même écologique. Centré sur un personnage qui gagne en maturité à chaque épreuve, le récit est bien mené, rythmé, sans tomber dans l'action trop rapide. Il prend le temps de la poésie et de la réflexion. J'ai particulièrement apprécié le choix de la résolution finale, qui évite à la fois l’écueil de la tragédie et celui de du happy end simpliste.

Les dessins, fins, élégants, sont assez classiques dans leur traits typés manga contemporain. Les corps gracieux, filiformes, vêtus de toge et de tenus d'inspirations persanes, donnent une certaine sensualité dépaysante. Le travail sur l'architecture est soigné : arche, dômes et moucharabiehs campent une ville orientale typique. La narration est efficace, sans fioriture et mériterait peut-être parfois de laisser plus d'espace aux illustrations. 


Fatima, déesse de la vie n'est pas un titre révolutionnaire mais j'ai aimé son graphisme simple et aérien qui n'abuse pas de la trame. Je regrette que le travail sur le motif ne soit pas plus poussé et que le découpage reste aussi timorée dans ses choix.
Le récit, lui, m'a charmé. Comme je connais très mal les mythes et légendes arabes, je suis incapable d'évaluer son originalité. Cependant, j'ai apprécié sa densité et sa structure. Il s'agit d'un manga d'aventure, sans prétention, qui outre sa dimension fantastique, ne cède pas à la facilité en proposant un univers où la rudesse du climat et la cupidité des hommes se conjuguent contre l'inconnu : une femme avec un don magique. Une jolie histoire qui fait rêver et réfléchir. La qualité de l'édition (traduction soignée, belle couverture) est également à noter. 


3 août 2015

Photographe, ça s'apprend un peu quand même !



Voilà des années que je bidouille la photo. Depuis mon premier voyage au Japon en 2009, la photo est devenue une constance dans ma vie, un conte-point à l'écriture, plus immédiat et moins mental. Ces derniers temps, les habitués du blog l'ont probablement remarqué, je prenais moins de photos et Pupuce, lui, prenait la poussière.


Nouveau matériel pour jouer dans la cours des grands


Après avoir bouclé la rédaction mon roman, j'ai fait un p'tit break et mis les mots en pause. Une bonne raison de ne toujours pas avoir rédiger la lettre de présentation de mon projet, nécessaire à l'envoi chez un éditeur ! En procrastinatrice efficace, j'attaque donc un autre gros dossier en souffrance : la photo. J'ai débord investi dans un appareil photo hybride (un Olympus OM-D 5-M5, Trinity pour les intimes). Le choix a été Cornélien, surtout que je ne comprenait rien au histoire d'objectif et d'ouverture. C'est un peu comme si vous achetiez une voiture en vérifiant juste qu'elle a bien quatre roues. Proie idéale pour le vendeur peu scrupuleux, j'ai donc trainé un copain initié (merci Ben). J'ai opté pour la facilité : rester sur un produit de la même marque pour limiter la casse et prendre un objectif qui, de base, me permet de faire autant qu'avec Pupuce.

Outre le changement de matériel, mes réticences à affronter mon ignorance sont profondes. La technique me fout la trouille. Mes tentatives d'apprentissage ce sont soldées, au mieux, par une totale incompréhension, au pire, par une lumineuse révélation éphémère qui, une fois dissipée, me laissait dépitée et surtout, encore plus découragée.
Avec un nouvel appareil, nettement plus onéreux que les précédents, la motivation était là. Au moins pour rentabiliser l'affaire. J'ai donc investi un peu plus et me suis offerte d'abord un livre de base sur l'optique puis des cours photos afin d'apprendre les bases (vitesse, profondeur de champs et lumière).

Retourner un peu à l'école


Profitant d'une promo, j'ai opté pour une structure avec pignon sur rue « Graine de Photographe ». En quelques heures, j'ai enfin capté ce que mon cerveau se refusait à assimiler avec mes lectures et les explications des copains (encore merci Ben de ne jamais lâcher l'affaire, je vais enfin saisir ce que tu me racontes ). J'y ai été en à la sauvage : sans jamais avoir tester mon appareil avant le cours, refusant de payer les 50 euros pour les deux heures de découvertes de sa bestiole. Parfois, je pêche par excès de confiance. C'est rare, mais cela m'arrive... Au final, même si j'ai quand même été le boulet du groupe, je me suis rapidement dépatouillée. En plus, passer d'un compact pro à un hybride de la même marque n'est pas si déroutant.



Si l'aventure vous tente, je vous encourage à bien choisir votre professeur. Mes deux premiers cours se sont déroulés sous la houlette de Pierre Nicou, un photographe pédagogue, enthousiaste, très bon vulgarisateur, et surtout capable de transmettre bien plus que le contenu prévu du cours (un peu faiblard à mon avis par rapport au coût).

Mon troisième cours, lui, c'est nettement moins bien passé. Un désastre au niveau humain. Dès le départ, le prof a dénigré avec complaisance les modes semi-automatiques (dont je venais juste d'apprendre l'utilisation) et expliqué que les « vrais » photographes, les poilus, ceux qui sentent sous les aisselles, ne shootent qu'en manuel. Que même si on foire toutes ces photos et que le sujet s'est barré, ben c'est pas grave, qu'il faut persévérer. La photographie, ça se mérite, c'est un vrai métier, et toi le pauvre idiot qui a lâcher 90 balles pour tes quatre heures de cours, tu vas en chier.
J'exagère à peine...

Autant dire que c'était mal barré. Surtout quand lors des exercice pratique, il m'a demandé de faire le modèle en plein cagnard. Tout le monde sait ce qui arrive quand on met une grenouille au soleil hein...

 Même si j'ai compris le sujet, les propos de l'enseignant, aux antipodes de ceux de Pierre, m'ont mis en pétard. Vraiment. L'encadrement pour les exercices laissaient franchement à désirer. Visiblement, ce monsieur ignore une des base de la pédagogie : rendre le sujet attractif. On apprend mieux en s'amusant, même les concepts ardus et complexe. Rétrospectivement, je suis encore plus satisfaite de l'échange et de l'apprentissage dispensé par Pierre Nicou.



L'objectif est atteint : la manipulation de l'appareil photo et surtout les réglages des paramètres essentiels (sensibilité, ouverture et vitesse) sont démystifiés. Il ne me reste maintenant plus qu'à expérimenter avec mes sujets de prédilection mais aussi de tenter ce qui jusqu'à présent impossible avec le mode automatique. Je pars donc quelque jours au vert pour tester mes nouvelles compétences et voir si, enfin, mon cerveau a une capacité de rétention de l'information qui dépasse la journée !

Si vous êtes passés par la case cours, chez le même organisme ou ailleurs, je suis curieuse de connaitre votre expérience.

Le site de Pierre Nicou, l'homme qui a réussi à me faire comprendre les base de la technique photo sans violence ni menace (un sacré défi !) :