19 novembre 2010

Antéchrista d'Amelie Nothomb : faire-valoir et savoir faire

J'ai découvert les romans d'Amélie Nothomb avec Les catilinaires et Hygiène de l'assassin il y a une douzaine d'années. Son écriture si facile à lire, simple et riche d'un vocabulaire peu usité, m'a séduite instantanément. Elle guide le lecteur dans des fictions où les amitié féminines sont ambivalentes, teintées de perversion, où les personnages ont des rapports conflictuels à leur corps, à l'amour et souvent à la nourriture.


La recette est toujours la même, ou presque, et pourtant à chaque nouveau roman le goût est subtilement différent. Je sais que je vais aimer ses livres car les éléments qui m'ont attiré la première fois sont toujours là. Je sais aussi que je serai surprise par une histoire, un angle de narration, un choix de point de vu novateur.

La lecture est aisée, rapide et drôle. Pourtant, elle me touche, évoque en moi des malaises adolescents qui s'accrochent toujours à mes basques et, quand je referme le bouquin, immanquablement, quelques heures ou quelques jours plus tard, mes tripes se serrent et mon cerveau s'agite. L'écho de la lecture m'accompagne longtemps...


Le savoir-faire du faire-valoir
Antéchrista explore cette relation étrange qui s'établit parfois entre une fille populaire et une autre timorée et pas très gâtée par la nature : celle qui fait office de faire valoir pour une créature qui brille déjà seule.
Nothomb se place du coté de la victime consentante, Blanche, une ado de 16 ans déjà à l'université. Effacée, presque invisible elle se sent attirée par l'aura lumineuse de Christa qui a le même âge. Bientôt, cette dernière s'immisce dans la vie de Blanche, s'installe chez chez parents et manipule les coeurs. Mais, comme dans toute relation dominé-dominant, celui qui détient le vrai pouvoir et celui qui accepte l'autorité...

Le roman croque avec une ironie mordante la vie d'une adolescente intelligente et cynique qui s'accommode bien de sa solitude et de ses névroses. L'interruption de Christa dans sa vie lui révèle que ses aspirations de changements ne sont qu'illusions.
Quand on connaît l'oeuvre de Nothomb, on devine rapidement le déroulé de l'histoire cependant, cela ne gâche en rien le plaisir de la lecture. Surtout quand on a soit-même été un jour l'inadaptée de sa classe !

Je tiens à remercier la maman de mon moustachu pour m'avoir gentiment prêté Antéchrista et Une forme de vie, le dernier roman paru de Nothomb. Je viens d'ailleurs d'attaquer la lecture de ce dernier qui sera donc prochainement chroniqué ici.

3 commentaires:

  1. j'ai beaucoup aprécié ossi pour ma part se livre : étan au lycée !!! j'aime la façon d'on Amélie écrit et je trouve se roman très juste et une bonne histoire qui se révèle pour certains lecteurs quelque chose qu'ils ont déjà vécuent !!

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  2. Mes années de lycée sont bien loin, pourtant je n'ai pas oublié la perversion de certaines relations.
    Je suis toujours impressionnée par le réalisme des situations décrites par Amélie. Même quand elle force un peu le trait, derrière on trouve la justesse des émotions et de l'observation.
    Je suis heureuse que tu as lu ce bouquin et qu'il t'ait plu :)

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  3. moi ce bouquin m'a vraiment pas plus. Il est vraiment malsain, il y a un malaise ambiant tout au long du livre, j'ai haïs Christa, et souffert pour Blanche. Vraiment bizarre.

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Merci beaucoup d'avoir laisser un commentaire ici !

Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne