1 juillet 2015

Sinon, j'ai fini d'écrire mon premier roman...




Voilà. Je l'ai enfin fini. Fini d'écrire, fini de le faire relire, fini d'incorporer les corrections, fini de le relire à voix haute et de découvrir encore des nids de faute, des erreurs de cohérence et surtout des répétitions et des tics d'écriture qui ne peuvent pas décemment être qualifiés de style.
Le manuscrit - ou plutôt tapuscrit - est prêt pour le jeu de la roulette (russe?) des éditeurs !


Un bouquin sur rien, ou presque


Mon premier roman, intitulé « Écharpe d'Iris » raconte le quotidien d'un jeune franco-américain, Maël, fraîchement débarqué à Paris pour tenter de reprendre en main son existence partie en vrille. Il décroche un emploi de vendeur dans un salon de thé nouvellement créé. Ce pourrait-être le nouveau départ auquel il aspire tant.
Tranche de vie contemplative, l'histoire se déroule à une moment charnière de la vie de Maël. Il s'agit d'un premier tome d'un trilogie où chaque volume reste indépendant puisque centré sur un personnage différent, mais toujours évoluant dans le milieu du thé.

Difficile pour moi de définir le genre ce bouquin où les thèmes abordés sont en vrac, l'homosexualité, le thé, le Japon, la quête de soi et du bonheur, l'amour et l'amitié, la sérendipité des rencontres... Une amie m'a décrit le manuscrit comme un « livre d'ambiance » et c'est vrai que cela résume assez bien mon travail. Pas de fantastique, pas de meurtre, pas de grand drame, pas de romantisme ou de saga fleuve. Juste des petites choses du quotidien et des choix souvent triviaux, parfois plus cruciaux, qui mis bout à bout, composent une vie, construisent un homme.
Outre raconter une histoire, qui est à mon sens le fondement de l'écriture romanesque, je voulais aussi communiquer une vision positive de la vie. Cela pourrait semblait arrogeant, mais ce projet a comme objectif de rendre les gens heureux. Quant à la lecture du texte, une amie m'a dit « ton roman m'a filé la banane » j'ai eu le sentiment d'avoir été comprise, d'avoir touché juste. J'ai eu le sentiment que toutes ces heures passées prenaient leur sens.

Écharpe d'Iris s'adresse à un public curieux, qui apprécie de prendre le temps de regarde, qui apprécie la lenteur. Je ne sais pas s'il est nécessaire de s’intéresser aux thèmes abordés dans le bouquin où si mon histoire a assez de piquant pour captiver des lecteurs. Mais, je pense qu'au moins, ceux qui trainent régulièrement leur scandale en plastique dans mon étang devraient apprécier !



Empiler des mots : la construction laborieuse d'une histoire


Écrire ce livre a été un long chemin solitaire, car malgré les soutiens chaleureux de mes proches et de mes supers béta-lectrices, l'acte d'écrire s'accomplit seul. Cela a été aussi une lutte contre moi-même, mes peurs d'échec, ma tendance à procrastiner, mes peurs d’abandonner et surtout ma très grande peur de ne pas être à la hauteur de mes ambitions. J'ai placé la barre haut. Très haut.

La construction du récit et surtout son rythme m'ont demandé beaucoup d'efforts. Avant d'attaquer le projet, j'ai commencé par avaler un bon nombre de livre sur l'écriture afin de connaître les règles et les mécanismes du récit et de la narration. N'ayant pas confiance en moi, me former est toujours la première étape quand j'attaque un truc.
Entre l'idée et le manuscrit fini : treize ans. Yep, même si j'adore les lapins, mon rythme ressemble plus à celui d'une tortue grabataire. Bien sur, je n'ai pas bosser en non stop, il y a eu des looongues pauses. C'est lors du Nanowrimo 2012 que j'ai attaqué sérieusement la rédaction. J'avais déjà depuis des années une feuille de route précise avec le résumé détaillé de chacun des soixante chapitres qui constituent la trilogie. Les fiches personnages, les fiches de lieu et la la majorité de la documentation nécessaire étaient déjà là, prêts à utilisation.

Je me suis tenue à une règle de base : écrire doit rester un plaisir. Vulgairement parlant, si on se fait chier quand on écrit, il a fort à parier que le lecteur se fera chier à la lecture. Cela ne signifie pas pour autant qu'écrire est facile. Tant sur le plan intellectuel qu'émotionnel et même au niveau physique, écrire demande un effort réel, constant et parfois, comme pour une performance sportive, on doute de réussir. Le tome deux est déjà entamé et il me fiche moins la trouille que le précédent. (pour l'instant).




Écrire, relire, et après ?


Le plus difficile reste-t-il à venir ? En effet, il reste encore à affronter l'étape de la publication, avec, dans sa poche, mon immense trouille, la pire de toute. Il ne s'agit pas du rejet en tant que tel mais ce qu'il représente : ne pas plaire, ne pas obtenir la validation, ne pas être aimé.
Être édité est un parcours du combattant. Même s'il y a quelques « recettes » pour ne pas être recalée dès le départ par un lecteur, la chance de réussir à placer son premier manuscrit reste infime.
Je suis cependant beaucoup plus détendue dans la mesure où, une fois le texte envoyé, son avenir ne sera plus entre mes paluches. D'un naturel patient, je ne redoute pas l'attente.

Mon prochain défi est donc la lettre de présentation de mon projet, puis les envois aux éditeurs. Le seul qui me vienne naturellement en tête est « Acte Sud », une évidence non seulement parce que je dévore beaucoup de leurs ouvrages mais aussi en raison de la tonalité de mon texte. Ma priorité est de choisir des éditeurs sérieux dont j'apprécie le catalogue et avec un système de diffusion correct. Pour l'instant, l'auto-édition n'est pas une option. Si, une fois achevée l'écriture de mon troisième tome, la pile de refus des éditeurs « traditionnels » menace de m'engloutir, je me poserai la question.

D'ailleurs, si vous travaillez dans le milieu de l'édition, de la librairie ou que vous êtes familier du procédé de « pêche à l'éditeur », n'hésitez pas à me laisser vos conseils en commentaire. Ils seront les bienvenus !



Photos prises au Jardin Albert Kahn

Sur le même sujet :
Article sur le NanoWriMo 2014 : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2014/10/national-novel-writing-month-5-bonnes.html
Article sur le NanoWriMo 2013 : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/11/keep-calm-and-write-50-k-lecriture-est.html
Article sur le NanoWriMo 2012 : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2012/12/nanowrimo-bilan-dun-mois-de-novembre.html

Petite réfléxion sur l'écriture et les émotions : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2014/11/ecrire-dans-leau.html
Petite réfléxion sur l'inspiration : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/04/linspiration-une-energie-mysterieuse.html

15 commentaires:

  1. J'adorerais pouvoir lire ton roman. J'espère de tout coeur qu'il sera édité et que je ferai parti des premiers lecteurs.
    Surtout ne désespère pas, le refus n'est pas synonyme de médiocrité pour ton texte.
    En cas de déprime, repense à ces grands auteurs, qui ont attendu leur heure pour être reconnu. L'important est que de pouvoir se retrouver dans son oeuvre.

    Bon courage !

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    1. Merci de ton intérêt et de tes encouragements ! C'est difficile de savoir comment je vais réagir aux lettres de refus, mais je connais en théorie la difficulté d'être éditée. Mais, j'avoue, je suis assez confiante dans la mesure où, même si aucun éditeur ne veut de mon texte, il existe aujourd'hui des solutions alternatives !

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  2. Voilà ma curiosité piquée. J'espère de tout cœur que ton livre trouvera un éditeur car j'ai hâte de le tenir entre mes mains et le lire !

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  3. Quelle ténacité et quel courage... J'espère vraiment pour toi que ton livre trouvera un éditeur. La façon dont tu le présentes est très touchante.
    Je te souhaite le meilleur. Bravo pour ce chemin déjà parcouru. Je suis certaine que la suite va être belle. très bel été en attendant et donne-nous des nouvelles de ton travail.

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    1. Merci :) je pense que je vais opter pour la sincérité pour présenté mon roman à un éditeur plutôt qu'une approche "commerciale" traditionnelle; j'ai mis beaucoup de moi dans se projet et je l'assume. Je verrai bien ce que l'avenir me réserve. Merci de ton intéret !

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  4. En voilà une édition que je souhaite de tout coeur, car tu nous as mise en apétit en nous décrivant l'atmosphère :) accro au thé et à la lecture cela ne pourrait que me plaire et si tu écris aussi joliement que tu prends tes photos je ne me fais pas de soucis pour ton succès :) vite tiens nous au courant pour la suite :) biz

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    1. Merci ! J'espère qu'un éditeur sera aussi curieux que toi ! En tout cas, il est certain que je vous raconterai ici l'avancée de ma chasse à la publication :) Je songe aussi à mettre sur le blog une partie de mon premier chapitre.

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  5. Bravo pour ta persévérance ! J'espère que tu sera édité. En tout cas moi j'ai très envie de découvrir ce premier roman ^^

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  6. Bravo pour ton premier roman ! Je te souhaite bon courage pour la phase de l'édition en tous cas ! :)

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  7. Félicitations ! C'est un gros boulot, un premier roman, et c'est assez terrifiant.

    Après, pour la trouille du rejet, je n'ai qu'un conseil : tanne-toi le cuir. Il faut apprendre à encaisser les refus, faire contre mauvaise fortune joli visage, et aller tirer la sonnette d'à côté et ainsi de suite jusqu'à ce que ça marche.

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    1. Merci m'sieur ! Je sais qu'un parcours du combattant m'attend, mais il y a toujours un décalage entre l'appréhension intellectuelle d'une situation et sa dimension émotionnelle quand on la vit. Heureusement, j'ai des bons amis pour me botter les fesses et aider au "tannage" :)

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  8. Comment tu nous en mets plein les yeux, l'air de rien... je vais pas être original : j'ai hâte de lire ça !

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  9. J’espère de tout cœur une belle réussite dans l'édition maintenant mais déjà bravo d’être arrivée au bout c'est l'étape la plus importante :).
    Hâte de le lire !

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  10. J'interviens tard, mais j'ai lu ton article, et je ne savais pas que ça faisait 13 ans que ça murissait. Alors chapeau à toi d'avoir mené ce projet jusqu'au bout, cela doit être une belle victoire pour toi.
    Et ça donne envie de lire ton roman ;) - Y'aurait-il un moyen de le lire ? ;)
    à très bientôt, et bon courage pour la suite ! :)

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Marianne