6 juin 2011

Les Quatre saisons à Kyoto : un miracle heureux et intemporel

Voici un ouvrage insolite, inclassable pour les amoureux du Japon, les amateurs de peinture de paysage, ceux qui ont soif de simplicité, d'art subtil en phase avec la Nature. Ni un roman, ni une carnet de voyage, ni un recueil de tableau, Les quatre saisons à Kyôto empreinte à ces genres leur essence et les distille avec une touche de poésie.

Peintre japonais contemporain, Kaii Higashiyama (1908-1999) a parcouru l'Europe et l'Asie. Sa célébrité est depuis longtemps acquise au Japon, en France son nom est encore trop méconnu.

Avec sa valisette de peintures et d'aquarelles à la main, il s'est promené à la recherche de l'âme des paysages, il a saisi leur magie unique, capturé leur éphémère beauté intime. Il les a fixé sur la toile avec sensibilité.

Ses œuvres sont à la fois d'une simplicité naïve et d'une profondeur méditative, très japonaise.


Falling leaves et The mist is fading

Les quatre saisons à Kyôto est sorti chez seuil dans un format assez petit, et il peut paraître onéreux : 25 euro. Cependant, il existe peu d'ouvrage sur ce peintre, en général écrit en langue japonaise, tous d'un prix très élevés, et souvent épuisés.

花明かり
Ce livre est une succession de textes courts, illustrés, sur la région de Kyôto dans les années 60 et 70. Higashiyama raconte ses randonnées, décrit temples et jardins avec une prose douce et aimante, avec le regard attentif du peintre.

Il y a une retenue dans sa prose, une pudeur, et pourtant, les émotions jaillissent, nous emportent.
Plusieurs passages m'ont ému aux larmes.



Transportée dans un temple, j'ai pu contemplé de nouveau les forêts de grand pins, le reflet du soleil sur l'étang sacré grouillant de carpes Koi.
J'ai arpenté les rues de l'ancienne capitale, admirée les façades du quartier de Gion. J'ai rempli mes poumons de la chaude moiteur de la montagne en été, entendu la clameur joyeuse des matsuri accompagnée de leur cortège d'odeurs alléchantes...

Les mots me manquent pour expliquer la richesse et l'étrangeté de ce livre, un fragment de l'âme japonais figée sur le papier. Je n'ai qu'une envie, m'offrir un recueil de peinture de Higashiyama, et surtout, de les voir en vrai.
Un jour peut-être : 


Je vous quitte en image, elles sont toutes de Kaii Higashiyama. Bon voyage...


Yugen brume sur la montagne

Collection of bamboo forest in Yamazak








8 commentaires:

  1. Intéressant, j'irais le feuilleter ca me décidera si je l’acheté ou pas

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  2. Tous ces paysages sont des aquarelles? Ils semblent si réels, c'est magnifique!! J'ai beaucoup aimé aussi le petit extrait de sa poésie!

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  3. Mathilde : je voudrais vraiment voir ces peintures en vrai. Je crois que je vais au moins essayer de me trouver un bouquin de reproduction !

    Je suis contente que ce billet vous ait plu, c'est un livre hors norme. Un moment de paix.

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  4. Je ne connaissais pas, c'est fabuleux ! <3<3<3

    Dans un autre style, je viens de découvrir Hasui Kawase

    Décidément...

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  5. Tu nous vends du rêve! Ton article m'a bien donné envie de lire ce livre.

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  6. Lilaure : si tu aimes les textes poétiques et contemplatifs, tu devrais adorer; je regrette beaucoup qu'il soit si difficile de trouver des livres sur les peintures de Higashiyama en Occident...

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Merci beaucoup d'avoir laisser un commentaire ici !

Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne