Sans baston,
ni histoire d'amour à l'eau de rose, sans midinettes
pré-pubères, ni héroïnes justicières avec des gros calibres à la
ceinture.
La BD japonaise est d'une diversité souvent insoupçonnée
si on s'éloigne des produits bien calibrés installés sur les
tables nouveautés. En fouinant on
découvre des titres hors-normes, sensibles, intelligents et drôles.
Alors, même si le manga vous rebute, je vous encourage quand même à
ouvrir la série en deux tomes de Body
and Soul.
Allier
l'utile à l'agréable
Miku,
une jeune employée dans le secteur de la pub, jongle entre ses
horaires de boulots élastiques et une vie de couple incertaine avec
un copain immature. Miku a toujours enchaîné les relations
bancales. Son mode de vie urbain hyper-actif l'épuise.
Des migraines
récurrentes lui rappellent qu'elle a aussi un corps. Comme elle
continue de l'ignorer, ses manifestations deviennent plus violente.
Elles révèlent l'évidence : Miku détériore sa santé et son
moral.
Alors
que la jeune femme semble vaciller, une rencontre avec un séduisant "magicien" (chiropracteur dans la vraie vie) va l'aider à se
remettre sur pied. Petit à petit, elle comprend et accepte son corps
de femme.
Ce
manga est le fruit d'une collaboration entre Erika Sakurazawa, une
talentueuse dessinatrice de josei (manga pour jeune femme) et de
Takumi Terakado, un chiropracteur. Attention, rien à voir avec un
désosseur professionnel qui fait craquer les articulations. Des
textes écrits en tête de chaque chapitre donnent des conseils
pratiques et faciles pour entretenir son corps, en douceur et avec
respect.
Le
dessin aérien et sensuel de Sakurazawa ne s'encombre pas d'effets
superflus. L'utilisation des trames est limitée au nécessaire. La
narration ne rechigne pas à l'ellipse, rendant le récit à la fois
dense en événements et étrangement calme et serein.
Se retrouver...
Body and soul est
avant tout une histoire d'amour, celle d’une femme et de son propre
corps qu'elle maltraite. Parce que pour aimer autrui, il faut déjà
être capable de prendre soin de soi-même. Un principe simple,
évident. Pourtant, combien sommes-nous à être débordées par le
travail, notre homme, les enfants, le quotidien, ou même par un
célibat forcé qui nous mine ? Prise dans le flot d'une vie qui
cultive le stress, la performance, l'apparence, il est aisé de se
perdre.
Body and Soul nous
rappelle qu'il est toujours possible de faire une pause. On a le
droit de changer de vie, de plaquer un mec qu'on n’aime plus, de
quitter un emploi devenu insupportable. On a le droit d'être
fatiguée. Par contre, ce n'est pas une fatalité. Avec des conseils
à appliquer au quotidien, distillés avec pédagogie dans le récit,
Terakado nous réconcilie avec nous-mêmes. Il ne s'agit nullement
d'un manuel didactique et encore moins d'un bouquin de self-help mais
bien d'une fiction touchante et tendre.
La relation entre Miku et le chiropracteur est délicieusement ambiguë.
Aimer, c'est donner mais aussi prendre des risques. Et Miku, malgré
sa vie à cent à l'heure, ses repas sur le pouce et ses excès, a un
comportement très casanier dans ses relations.
Ce qui la terrifie
plus que tout, c'est d'être seule.
Elle est prête à sacrifier sa
santé pour séduire, être aimée. Pourtant, petit à petit, elle
évolue et découvre en elle une source pure. La force d'être indépendante, forte et heureuse. Un message positif doublé des
explications concrètes pour trouver aussi notre chemin et être une
femme épanouie.
Cette article a été déjà été publié pour super webzine tout nouveau So Busy Girl
Merci pour cet article. Je crois que je vais lire ce livre...
RépondreSupprimer:) c'est une série que je relis au moins une fois par an. Un peu comme une cure de vitamines !
RépondreSupprimerCa a l'air très chouette! Merci pour la découverte et bon week-end ;o)
RépondreSupprimerJe devrais peut-être y jeter un oeil. Même les deux!
RépondreSupprimerMerci m'zelle l'expatriée :)
RépondreSupprimerMarie : je pense que tu devrais beaucoup aimer. Tu peux facilement trouver la série en occaz à Gibert Joseph.