26 juillet 2017

Fragment d'hanami à Kyoto [jeu d'écriture]



Agnès a des antennes.

Voici la second fois qu'elle jette ses dés de mot en un exercice d'écriture ludique et amusant. Le jeu tombe à pic alors que je traverse une période de panne sèche. Pour participer, il suffit de commenter sur son blog :

Le tirage est le suivant :
- Le halo de la lune
- Tituber
- Pétale de rose
J'ai tout de suite repensé à une soirée particulière, lors de mon séjour à Kyoto, l'an passé. Comme je vous ai peu parler ici de ce merveilleux voyage, en voici un fragment.





Dans les allées du jardin botanique, le crépuscule tend sa toile vive, depuis le sol au ciel trop bleu. Une vibration presque douloureuse.
Ils sont là, pour la parade, nimbés d'une neige douce, dans la chaleur d'un soir de printemps.
Ils sont là pour être admirés, cajolés de regards ébaubis, effleurés du bout d'un index timide, flattés pour leur houppe et leur magie diffuse.

L'occasion mérite notre attention.
Bâches bleues et alcool translucide. Vêtements de soie. Motifs ancestraux. Costumes fripés par une journée de labeur. Uniformes scolaires parfumés de sueur. Pousser la bicyclette. Se rendre à la fête.
Pique-niques organisés au cordeau ou bentos choisis à la va-vite au konbini du coin. 
La nuit appartient au jardin.
Nous ne sommes que des invités de passage, à profiter de leur présence.

Le temps ne se compte pas pareil pour les arbres et les hommes.
Tordus, vieillis, parfois malades, leur charme impressionne encore plus la foule dans son hommage unanime.

La présence de centaines d'espèces d'une foison de forme, de fragrances hésitantes, de tailles et de textures, de droiture et de courbes noueuses, rappelle nos différences. 
Vieillis, parfois malade, leur charme vénérable impressionne encore plus la foule dans son hommage unanime.

Alors, nous déambulons, tantôt dans les allées, tantôt sur les pelouse.
Nous buvons dans des gobelets de plastiques à leur santé. Grignotons une boulette de riz. Toujours, le nez en l'air, à observer les frémissements des pétales.

Demain ou après-demain, peut-être, le temps tournera à la pluie. Leur fière allure s'évanouira en une autre pluie, moins drue, sèche et voletante. Comme sa jumelle d'eau, elle termina sa vie dans le caniveau, à la surface des étangs et canaux, avant de sombrer lentement. Un tapis blanc maculant sable, herbe et bitume.

Et, l'an prochain, de jour, comme de nuit, se presseront les humains, ivre du spectacle éphémère d'hanami.



Accords de l'astre et l’électricité
Tant que dure le chant des cerisiers
Nuit d'avril ignorée










Pour les curieux, ma première participation :  http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2016/11/la-fournis-poeme.html

2 commentaires:

  1. Merci à toi pour tes 2 haïkus ;)
    Je n en dis pzs plus...

    Et merci pour ton texte qui me rappelle les cerisiers en fleurs du Japon ...
    quel souvenir !

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  2. Édit : ton haïku ( erreur de ma part ;)

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne