1 juin 2020

2010-2020 - Rupture




Ce blog a dix ans aujourd'hui. Il vivote, avec des hauts et des bas, en fonction de mon aspiration et mon inconstance. Pourtant, il existe toujours, comme moi.

Certains qui me suivent sur les réseaux sociaux savent que ma vie perso tremble et se fissure. Mon compagnon et époux me quitte, après une belle histoire de 21 ans. L’amour et la volonté ne suffisent pas. Les dysfonctionnements virent au toxique et une collègue prend la relève.

Je perds mon amour, je perds le foyer idyllique acheté il y a deux ans.
Je perds un avenir que je pensais solide.
Patatras.
Je perds aussi un cocon devenu prison.

Mon égo se prend un coup de pelle. La personne qu’il décrit me paraît bien peu aimable, pour ne pas dire abominable. Je ne suis pas une nana facile. J’oscille entre hypersensibilité avec empathie débordante à froideur extrême avec zéro émotion et analyse purement factuelle d’une situation. Invivable. Ces deux pôles contradictoires tendent à s’affirmer avec le temps. Je navigue dans ces eaux étranges sans connaitre les courants et parfois, je m’échoue un temps, oublie le monde, avant de sortir la tête de l’écume, étonné de voir autour de moi d’autres humains.



Dix ans de blog.
Une rupture, une déchirure, un arrachement.

Je vais quitter Paris.
Le territoire trop chargé ne me laissera pas m’envoler. Je ne peux plus contempler la ville sans risquer d’être prise en embuscade par une tristesse trop grande. À chaque coin de rue, autant de souvenirs heureux soudain virent au aigre ou l’amer, autant de marque sur le cœur. Je vis à Paris depuis l’été de mes 18 ans. J’aurai 45 ans à l’automne.




Une amie m’a dit « ho, une deuxième vie ! »
Une autre me dit « 10 ans, les noces d’étain. Tu éteins ton ancienne vie pour en allumer une nouvelle, si possible dans la ville qui fête ses lumières » (Coucou Leslie)
Je prévois en effet de partir pour Lyon.
J’ai tellement de chance d’avoir vécu un bel amour. J’ai tellement de chance d’avoir autant d’humains qui veillent, parfois de très loin. C’est si difficile d’encaisser, de lâcher. Mais, au milieu de ce bordel, j’ai la certitude de savoir ce que je fous sur cette terre, pourquoi je suis là. Écrire. Même maladroitement. Même si vous êtes une poignée à me lire ici. Même si cela ne va pas me faire bouffer (bon, en ce moment, je ne graille pas des masses).


Ça va aller.




Photos prise le 9 novembre 2019, au Japon, au temple Kôzen-ji, Komagane
Merci à EM pour votre présence et votre amitié


2 commentaires:

  1. rompues les amarres
    son bateau erre en mer ─
    pas de port en vue

    L'étendue des dégâts se fait sentir, rude, insurmontable.
    S'attacher, se détacher, s'accrocher comme tout un chacun est le prix de la vie.

    Je suis triste pour toi. Pour ta perte. Je sais combien elle est importante pour toi, mais je te sais capable de relever ce défi. Un vent souffle en ta faveur, pour que très bientôt tu te trouves en lieu sûr et favorable au traçage d'une nouvelle route, douillette et fleurie.

    Tu viendras nous donner de tes nouvelles dans l'Étang en fête, où nous sommes heureux de te retrouver. Gros bisous Kaeru ❀

    RépondreSupprimer
  2. <3 Merci pour tes mots, ta constance, ta lumière. Une fois la séparation matérielle et physique effectuée, je me sentirais plus légère. Je ne sais pas ce que sera ma vie, mais j'ai la certitude qu'il y aura des mots, du Japon et des ami.e.s. L'espoir en l'avenir me porte quand la peine m'alourdit. Je dois la vivre, la ressentir, elle passera. C'est une certitude.

    RépondreSupprimer

Merci beaucoup d'avoir laisser un commentaire ici !

Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne