20 septembre 2012

La fin d'une belle histoire : 1Q84 de Murakami T. 3


Voilà, j'ai refermé le dernière volume de cette trilogie magistrale écrite par Haruki Murakami. Le voyage s'achève avec de l'espoir et encore quelques mystères abandonnés sur le chemin, comme des pierres trop précieuses et trop rares pour être ramassées.
Il faut les laisser là, à leur place.


L’irruption d'un troisième narrateur pour tout bousculer


Une fois achevé le tome 2, je me suis littéralement jetée sur le volume final, pour le dernier trimestre de l'histoire. La nouveauté est l’intrusion d'un nouveau point de vue. Jusqu'alors alternait celui d'Aomamé et de Tengo. Et voilà qu'Ushikawa, le personnage difforme à l'âme sèche nous confie ses pensées, son fonctionnent cérébral hors norme.

Et malgré le dégoût qu'il génère, peu à peu, Murakami arrive à humaniser cette caricature, à lui donner du sens, des motivations et même à susciter une certaine compassion. Il est le grain de sable qui picote et dérange.
Pourtant, c'est aussi par son truchement que les destins d'Aomané et Tengo arrivent enfin à converger. Il permet aussi de révéler certains éléments annexes qui intriguent le lecteur depuis le premier tome, vu qu'Ushikawa est un professionnel dans la collecte d'information.


Avec toujours une lenteur calculé, Murakami achève de nous livrer le cœur et l'âme de ses personnages, de dérouler leurs peurs et leur espoirs. Moins riche en révélation et plus introspectif que le tome précédent, je l'ai trouvé néanmoins plus équilibré, avec un rythme plus harmonieux ; et la fin, pas vraiment surprenante, m'a pourtant beaucoup touché.

Virtuosité et poésie

Si vous n'avez jamais lu de roman de Murakami, je vous conseillerai néanmoins de commencer par ses nouvelles à moins que la quantité ne vous fasse par peur (plus de 1 500 pages) ! En effet, avec 1Q84 j'ai eu plus l’impression de lire un énorme bouquin coupé en trois pour des raisons pratiques que trois volumes séparés. Il s'agit véritable d'un tout. Impossible de s'arrêter en route. Il faut lire l’intégralité pour apprécier vraiment la complexité de l'intrigue, la virtuosité de montage de la narration.

Murakami signe un livre totalement hors norme, où l'élément fantastique central reste pourtant secondaire par rapport aux personnages. Il s'agit bien avant tout d'une quête amoureuse mais elle n’aurait pu être accomplit dans notre réalité. Ainsi, Murakami n'utilise pas le fantastique comme un prétexte, comme un outil original, mais comme un ressort essentiel qu'il active au besoin, toujours avec parcimonie et justesse. Encore une fois, je referme l'ouvrage avec une sensation étrange toujours sous son influence. Une fable poétique, un peu cruelle et en même temps, douce et heureuse.

À lire aussi les critiques des romans du même auteur :
- 1Q84 tome 1 et tome 2
- Après le tremblement de terre
- Kafka sur le rivage
- Le passage de la nuit

4 commentaires:

  1. J'en suis encore qu'au premier tome mais il est sur ma pal !
    Chère Pal, quand te décideras-tu à baisser ? ^^

    Merci pour ta jolie critique.

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  2. Je l'ai refermé il y a une semaine, j'ai adoré ! Et c'est vrai qu'une fois le tome 1 commencé, on "bascule" vite dans son monde et on se prend à regarder vers le ciel :)

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  3. Oliver : le principe d'une PAL est de viser le ciel :) toujours plus haut !! J'espère que tu apprécieras les autres tomes.

    Kokeshette : je vois que tu aussi tu vérifies le nombre de lune !

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  4. J'avais beaucoup aimé le 1er tome, adoré le deuxième, mais le 3ème m'a énormément déçu.

    Je ne peux être précis pour ne pas spoiler les gens, mais le rythme très lent et le dénouement très convenu laissent une grande impression de "tout ça pour ça". On passe des centaines de pages à attendre que quelque chose se passe, et puis quand ça se passe... ça se passe, voilà, c'est tout. Le ratio nombre de questions solutionnées / nombre de pages du dernier tome est d'autant moins satisfaisant qu'il n'y a pas non plus de réelle ouverture, ou de dimension franchement passionnante dans laquelle l'auteur nous embarquerait pour nous faire digérer l'idée que la réponse aux questions posées par les tomes précédents est finalement d'un intérêt secondaire.

    Bref, une énorme frustration pour moi, que cette conclusion en demi-teinte pour une oeuvre qui m'avait énormément enthousiasmé.

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne