6 octobre 2011

Huit maîtres de l'ukiyo-e : des chefs d'oeuvre exposés à la MCJP


La maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) propose en ce moment une exposition rare : le musée de Corfou lui a prêté de nombreuses œuvres d'ukiyo-e provenant de la collection Manos (un fond de plus de 1 600 estampes rassemblées par un passionné érudit). Plus de 150 de ces peintures de grands maîtres sont ainsi offertes au regard des curieux.


Voyage dans le temps


Ces images d'un monde flottant nous emmènent dans le Japon médiéval. On voyage dans le temps, se promenant des quartiers chauds où voguent les silouhettes gracieuses des courtisanes aux paysages sereins de la campagne. Une exposition unique puisqu'elle rassemble le travail de huit maîtres : Harunobu, Kiyonoga, Utamaro, Sharaku, Toyokuni, Hokusai, Hiroshige et Kuniyoshi.

La scénographie, exceptionnelle, met les œuvres en valeur avec un éclairage tamisé qui n'écrase par les couleurs subtiles des pièces les plus anciennes. Elle est aussi très pédagogique. Venue au vernissage sur l'invitation d'une amie, j'ai vraiment regretté d'avoir oublié calepin et stylo à la maison. Tant de choses à retenir pour ma cervelle de batracien... Je crois que je vais y retourner ! L'exposition dure jusqu'au 17 décembre.


Kitagawa Utamaro

Subtile diversité


Il est facile pour un novice de discerner les précurseurs, avec des couleurs pastel, des auteurs plus récents. Avec la mise au point de procédés de reproduction qui permettent une utilisation de teinte vives, les estampes deviennent plus colorées et plus vives. Par contre, pour saisir la spécificité de chaque auteur, il est nécessaire d'aiguiser son regard.

Si je connaissais la grande finesse du trait d'Utamaro, j'ignorais tout de celui d'Harunobu avec ses femmes longilignes et pourtant d'une fraîcheur enfantine. Quant à Sharaku et ses magnifiques portrait d'acteur de kabuki, il redonne à la caricature sa caractéristique souvent oublié : plié et tordre les traits du visage en fonction de la personnalité.
Toyokuni, lui, synthétise le style de ses prédécesseurs. Ses samurai impressionnants hantent les mémoires, un trait simple qui marque l'imagination. L'exposition touche à sa fin avec des estampes d'Hokusai ou d'Hiroshige, probablement les deux auteurs les plus célèbres qui ont largement influencé l'occident. Kuniyoshi clôt le voyage dans le temps avec une touche d'humour guerrier.

Suzuki Harunobu
Une exposition sublime qui retrace en image toute l'histoire de l'ukiyo-e, de ses débuts pâlot à sa fin grandiose. L'ouverture au forceps du Japon sur l'occident a apporté dans son sillage la photographie. Cette dernière a rapidement relayé la xylographie au rang des techniques obsolètes. Et l'estampe s'est éteinte doucement.
Mais, aujourd'hui encore, ses images transmettent une magie, une force qui nous touche toujours. Elles sont la preuve de ce Japon traditionnel toujours vivace, toujours dynamique dans le flot du temps.

Utagawa Hiroshige

Pour en savoir plus :
La page wikipedia sur l'ukiyo-e

Sur les maîtres :
Suzuki Harunobu
Kiyonaga
UtamaroToshusai Sharaku
Utagawa Toyokuni 
Hokusai 
Hiroshige 
Utagawa Kuniyoshi


4 commentaires:

  1. Merci pour l'info Marianne. :-)
    Je suis justement de passage à Paris pour quelques jours, je vais essayer d'y faire un tour.

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  2. Excellente suggestion Marianne. Bien apprécié.

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  3. @David : j'espère que tu auras le temps d'y aller :)

    @petitfr : Kweel :)

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne