24 mars 2011

Denno Coil, circle of children


Après l'excellent Ghost Hound, j'ai eu envie de regarder une autre série dans la même veine : Dennô Coil. Encore de l'anticipation intelligente où la science fiction n'éclipse pas l'humain. Dans la droite ligne de Serial Experiment Lain mais plus simple dans la narration et plus facile d'accès, cet anime de 26 épisodes est une oeuvre marquante.


Des lunettes pour téléphoner!
 Le début, très traditionnel, nous raconte l'arrivée de Yasako, une gentille gamine d'une douzaine d'années. Elle vient d'emménager avec sa famille dans la ville de Daikoku. L'histoire se déroule dans un futur proche.

Grâce à des lunettes spéciales, bijoux de technologie, tout le monde a accès à la couche de réalité augmenté (RA), une réalité virtuelle qui se superpose à la notre.



Guerre des boutons dans le cyber-monde

Le cyber toutou de Yasako se perd dans une zone obsolète et est infecté par un virus étrange. Une autre jeune fille, versée dans l'utilisation de la RA, l'aide dans son aventure. La récupération du chien sain et sauf n'est pas sans conséquence et Yasako se retrouve enrôlée de force dans l'équipe des cyber-détectives à la botte d'une hacker de génie... Qui n'est autre que sa grand mère !

Une joyeuse bande de gamin gravite dans la ville, jonglant entre les réalités, jouant, flirtant avec la légalité et parfois même piratant sans vergogne les systèmes.
Rivalité d'enfants et guerre entre les clubs de l'école pimentent le quotidien. Mais l'arrivée d'une autre nouvelle, Amasawa Yûko, rend le jeu soudain très sérieux. Cette gamine surdouée cherche quelque chose et ne lésine pas sur les moyens...
Malgré le ton léger des premiers épisodes, on devine que la série ne s'adresse pas à un jeune public.


Densuke, le cyber toutou,

Kyoko, la petite soeur...

...qui aime jouer avec Densuke !


Les chiens androïdes rêvent-ils de nonos électriques ?

Dans une ambiance de ville paisible évoquant avec la magie d'un film des studio Ghibli, Yasako et ses comparses s'interrogent sur les étrangetés et les mystères de la RA.
Peu à peu, une trame complexe se distingue. Des éléments inquiétants apparaissent. La frontière entre la couche du réel et du virtuel s'effiloche. Il y a Kana, l'enfant morte dans un accident de la circulation. Il y a la légende urbaine de Michiko, créature qui apparaîtrait si l'on complète une quête et exaucerait un voeux. Il y a les illégaux, des créatures sombres à la morphologie et aux objectifs changeants...

La mise en place du scénario, ludique et drôle, nous amène vers des chemins complexes et sombres. Bientôt, la notion même de réalité vacille.

Dennô coil utilise l'humour et la chronique plutôt que les discours scientifiques et le suspens. Mais le résultat est le même : on est d'abords séduit, intrigué puis littéralement happé. La série ne connaît pas de passage à vide. Même le demi épisode central de résumé est bien ficelé et apporte des éléments nouveaux et capitaux.

Si Dennô Coil est plus accessible que Ghost Hound, c'est une oeuvre tout aussi passionnante. La spiritualité est abordée sous un autre angle, original et surprenant. Certains programmes sont représentés dans la RA comme des o-fuda (talisman en papier avec une inscription de protection).
Si vous ne suivez par attentivement chaque épisode, vous risquez d'être largué en cours de route quand les indices patiemment semés germent enfin, deviennent une forêt.



Dennô Totoro

Dennô Coil m'a immédiatement évoqué Totoro. C'est normal ! Le réalisateur Mitsuo ISO a engagé des anciens de Ghibli pour bosser sur le projet. Sa concrétisation aura pris une dizaine d'année ! Un grand soin est apporté à l'animation, au chara-design, au décor, à la musique.
Cette qualité reste homogène durant les 26 épisodes. Le chara-design, très "Miyazakien", et le choix d'une histoire ancrée dans le quotidien des enfants dénote des canons du genre dans la SF et l'anticipation. Cela fonctionne parfaitement !


Beaucoup d'éléments m'ont séduit dans cette série telle que l'utilisation pertinentes d'éléments de la culture informatique Unix. Probablement pas très gênant pour des spectateurs qui ne possèdent pas les références, mais diablement séduisant et malin pour ceux qui les comprennent.
Si les enfants sont les protagonistes principaux, les adultes ne sont pas absents. Le choix de la grand-mère comme célèbre crack de l'informatique m'a plut. Ceux qui ont découvert l'informatique dans les années 70 et 80 vieillissement. Les papis et mamies de demain ne seront plus des inadaptés des nouvelles technologies.
Le rôle donnés aux parents m'a aussi beaucoup émus.

A l'heure des réseaux sociaux, des téléphone portables, on oublie la chaleur du contact physique. Dennô Coil trouve l'équilibre entre un discours humaniste, ancré dans le réel, et l'acceptation de la RA, de ces lunettes qui ouvrent les yeux sur un monde virtuel. J'ai énormément apprécié la fin de l'histoire et le choix du message, fin et intelligent. Un anime incontournable. D'ailleurs, je songe à le regarder une seconde fois avec mon moustachu...




Pour en savoir plus (attention aux spoilers) : 

5 commentaires:

  1. Nul doute, tu as bon goût -_^

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  2. je connais pas, merci de me faire découvrir ;)

    je vais regarder ça cette semaine! ^^

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  3. aaaaaaaaaaah c'est horrible, j'ai vu les 11 premiers épisodes d'affilé hier!! je n'avais jamais vu d'animé (à part de mauvaise qualité) et j'ai trouvé ça génial! Je ne sais pas si te remercier car je vais devenir accro ^^

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  4. Sophie : si tu n'as jamais vu d'anime, je mets un point d'honneur à te convertir :)

    C'est comme les séries TV, les films ou les bouquins, il y a de tout, de toutes les qualités et de tout les genres. Mes goûts se portent surtout sur la science-fiction / le fantastique et les chroniques quotidiennes. Je fonctionne aussi beaucoup par auteurs.

    Si tu veux, fais moi un mail avec les thèmes qui te bottent, je pourrai te faire une petite liste.

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  5. Chapeau pour l'article, tu en parles avec énormément de passion et de conviction, un vrai plaisir à lire !

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne