C'est à la campagne qu'on trouve des ornières.
Quand la pluie s'invite, elle crée autant de petits étangs éphémères qui barrent la route du promeneur. Lors d'une balade dans la campagne normande, à proximité du village de Cailly, des ornières ont rendu la route presque impraticable. Détour obligatoire à moins d'avoir des cuissarde de pécheur ! Même pour moi qui aime patauger dans les flaques, elles étaient trop profondes, trop boueuses.
Si ces photos semblent bien littérales, il s'y cache aussi une solution pour sortir de l'ornière.
Quand je bloque, quand ma vie s'enlise, mon envie première est souvent la fuite à la campagne. Parce que je réfléchie mieux avec la forêt à portée de baskets, avec le ciel dans la tête et les main dans la terre.
Changer d'air ne supprime pas les soucis, mais donne la distance nécessaire pour trouver des solutions. Souvent, on réalise que les problèmes ne sont qu'illusoire et qu'en partant, on les a abandonnée derrière soi. Après, on se sent tout léger.
Assez léger pour sauter dans flaques, à cœur joie !
Plouf !
Abécédaire est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.
J'ajouterai même que marcher dans la campagne peut être en soi une activité extrêmement sérieuse... plus d'un écrivain conçoit ses récits en baguenaudant de la sorte dans la verdure, et ne rentre s'asseoir devant un clavier que pour "sauvegarder" le fruit de ce labeur qui, quoi que le contexte primesautier puisse laisser croire, est particulièrement ardu.
RépondreSupprimerLe processus créatif s'accommode mal de ce qui ressemble à un contexte de travail, et c'est bien ce qui fait que les artistes sont, parmi les "actifs" ceux qui réalisent le plus littéralement un "travail à plein temps". J'écris la plupart de mes scénarios comme ça, en me promenant le long des prairies, et c'est BEAUCOUP plus efficace que de s'asseoir devant un clavier, en se disant "allez, aujourd'hui, je vais écrire une histoire intéressante et bien racontée". Évidemment, il faut impérativement ne jamais oublier que les bonnes idées sont comme les parfums les plus délicieux : elles s'évaporent très vite ! Il faut donc toujours avoir sur soi un calepin, voire un dictaphone (mon instrument préféré, désormais), voire, pour certains, un appareil photo ! ;)
NB : le dictaphone, c'est génial ! On est beaucoup à en avoir un sans le savoir (le mien est sur mon iPod Touch, mais il y en a aussi sur beaucoup de téléphones mobiles et smartphones), mais ça peut être embarrassant de parler tout seul dans sa petite boîte s'il y a du monde autour... D'où l'intérêt de la campagne, où les seuls témoins sont des vaches, des moutons, des chevaux, voire des biches ou des petits lapins. Et ce public là ne s'étonne de rien... ;)
J'ai installé l'application dictaphone sur mon mobile, mais je n'ose pas l'utiliser s'il y a du monde autour. Je me sens épié. Le calepin me correspond mieux, silencieux et discret.
RépondreSupprimerJe te rejoins sur la nécessité de casser les habitudes pour être créatif. Cependant, c'est aussi avec une discipline de travail et des contraintes qu'on arrive à se dépasser et à emprunter parfois des chemins de traverse qu'on aurait oublier ou juste, pas oser prendre.
Sortir de sa zone de confort est aussi bénéfique.
En final, je crois que tout est une question d'harmonie, d'équilibre... Plus facile pour moi de trouver cette harmonie quand la forêt est à porté de chaussure, même si le bitume parisien a aussi du charme !